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Actu-Environnement

La situation des forets dans le monde s'améliore, mais les progrès sont inégaux

Le dernier rapport de la FAO sur la situation des forets fait état de nets progrès dans les pays développés dotés de climats tempérés alors que les régions en développement et les écosystèmes tropicaux continuent à perdre des zones forestières.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
   
La situation des forets dans le monde s'améliore, mais les progrès sont inégaux
   
Les forêts couvrent près de 4 milliards d'hectares soit 30% de la superficie émergée de la planète, mais les deux tiers sont concentrées dans dix pays seulement : Australie, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, Inde, Indonésie, Fédération de Russie, Pérou, République démocratique du Congo. En charge de l'évaluation régulière des ressources forestières mondiales, la Food and Agriculture Organization (FAO) vient de publier la septième édition de la Situation des forêts dans le monde à l'occasion de la réunion de son comité en Italie.
Malgré le manque d'informations en provenance de certaines régions du globe, la FAO fait état d'un réel progrès dans la gestion durable des forêts au niveau régional et mondial. Certaines régions constituées de pays développés et dotés de climats tempérés ont considérablement avancé. C'est le cas de l'Europe ou la FAO estime que l'objectif de gestion forestière durable est atteint. La superficie des forêts augmente dans la plupart des pays. La présence d'institutions forestières fortes et les réformes des politiques et des structures y sont pour beaucoup. Selon la FAO, la conférence ministérielle sur la protection des forêts en Europe (CMPFE) est le mécanisme de politique régionale le plus efficace pour traiter les problèmes du secteur dans le monde.
Le constat est également très positif en Amérique du Nord où la superficie nette des forêts est stable au Canada et aux États-Unis. Elle décline encore au Mexique mais à un rythme très inférieur à celui de l'Amérique Latine. Rappelons que les forêts de cette région représentent 17% de la superficie forestière mondiale et 40% de la production mondiale de bois ce qui laisse penser qu'elles sont productives et que le secteur commercial est relativement avancé. Cependant, la FAO remarque qu'en Europe et en Amérique du Nord la contribution du secteur forestier à l'économie régionale se réduit et que l'emploi stagne voire décline alors que les ressources forestières restent riches. Ce revirement résulterait principalement d'une forte baisse de la balance commerciale des produits forestiers aux Etat-Unis, où les exportations sont deux fois moins élevées que les importations et de la vulnérabilité des forêts européennes aux perturbations climatiques.

Dans les régions caractérisées par des économies en développement et des climats tropicaux la situation varie d'une région à l'autre. En Asie et dans le Pacifique, le bilan est globalement positif car il semblerait que la superficie nette ait augmenté entre 2000 et 2005 alors qu'elle était en baisse depuis plusieurs décennies. Toutefois, cette augmentation est surtout notable en Chine où d'important programme de boisements ont compensé les taux de déforestation élevés en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est. Pourtant, la FAO se veut optimiste. Elle mise sur la croissance rapide des deux grands pays de la région, à savoir la Chine et l'Inde, pour créer un environnement bénéfique à la gestion durable des forêts. L'emploi et le commerce sont en hausse dans le secteur et les institutions forestières se renforcent. Mais si globalement le développement économique semble être nécessaire pour mettre un terme à la déforestation, la FAO reconnaît qu'il crée de nouveaux problèmes : la demande alimentaire de ces grands pays entraîne le développement de l'exploitation forestière illégale dans les pays alentours.

Concernant la région Amérique latine et Caraïbes, la situation est préoccupante. La perte de superficie est plus importante ces dernières années. Pourtant, ces pays font officiellement beaucoup d'efforts pour préserver leurs forêts. La superficie de forêts affectée à la conservation de la biodiversité connaît une augmentation annuelle de plus de 2%. Selon la FAO, l'emploi et le commerce dans le secteur sont en hausse et les institutions se renforcent. Des efforts sont également déployés par le Proche-orient qui malgré les problèmes politiques et les contraintes climatiques auxquels est confrontée la région, a investi beaucoup en boisement.

En revanche, la situation est plus alarmante en Afrique qui au cours des 15 dernières années a perdu plus de 9% de sa superficie forestière. Selon la FAO, le fait que la majorité des forêts africaines appartiennent aux gouvernements et que la plupart des institutions forestières nationales n'ont pas de moyens financiers suffisants, explique cette situation. La situation est particulièrement grave en République Démocratique du Congo (RDC), où se situent les deux tiers de la seconde forêt tropicale de la planète. Au sortir de dix années de guerre civile, gouvernement et bailleurs de fond doivent décider dans les semaines à venir de l'avenir de l'exploitation industrielle du bois. L'enjeu est crucial, 60 millions d'hectares de forêts naturelles soit la taille de la France risquent d'être affectés aux exploitants industriels alors même qu'aucun zonage écologiquement et socialement pertinent n'a été fait ! Les risques pour la population et la biodiversité sont immenses, explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne Forêt africaines à Greenpeace.
Mais la FAO note que les appuis et les engagements politiques envers les forêts se multiplient. La prolongation du moratoire sur l'attribution de nouveaux titres forestiers en République Démocratique du Congo est un premier élément de réponse pour enrayer un phénomène mondial grave. De plus, grâce à la commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC), 70 millions d'hectares de forêts ont été classés par les pays africains dans la catégorie des forêts principalement affectées à la conservation de la diversité biologique.
Selon la FAO, même les régions confrontées à la déforestation affichent un certain nombre de tendances positives sur lesquelles on peut s'appuyer.

Réactions4 réactions à cet article

REDUISONS NOS IMPORTATIONS DE BOIS "EXOTIQUE"

je vends des menuiseries (fenetres, volets, portes etc) et à 95% en bois exotique, parce que ce sont les moins chères, alors que le chêne, noble, solide et géré dans ses ressources est peu demandé car le plus cher.Tout le monde dit aimer ses enfants, mais payer plus pour préserver leur planète n'est que trés peu en vigueur.tant que des taxes européennes n'auront pas été mises en oeuvre, sur les produits issus de la déforestation menaçant le climat, pour inverser les rapports de prix, la planète perdra rapidement sa protection sylvicole.
Qui , de la plupart de nos concitoyens pense à ce qu'il fait contre la planète, contre le bien-être futur de ses enfants, simplement en achetant une vulgaire fenêtre, un salon de jardin en teck, ou du parquet pour la chambre de junior?En attendant cette prise de conscience trop longue à venir, taxons! VITE !!!

Anonyme | 05 mai 2007 à 08h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:REDUISONS NOS IMPORTATIONS DE BOIS

Ma mère, agée de 84 ans a commandé des fenêtres à un menuisier, qui bien sûr lui a vendu du bois exotique. Je lui ai dit que si elle ne décommandait pas ces fenêtres, je ne mettrais plus jamais les pieds dans cette maison...Timide, elle n'ose pas demander à cet artisan un changement d'essence.
C'est aussi aux entrepreneurs d'éliminer de leur offre les bois exotiques, ils crouleront sous les commandes, des entreprises "labellisées FSC", ça pourrait aussi être vendeur? On attend toujours que les autres s'y mettent: fournisseur, client, état...Résultat: le pillage du peu qu'il reste ne s'arrêtera que quand il n'y aura plus rien...Et alors vous verrez les sommets qu'atteindront les prix du chêne...Si les professionnels ne se décident pas, ce n'est pas le client qui va le faire, ceux qui ont le pouvoir d'acheter dans l'immobilier appartiennent à des générations ou des catégories inconscientes des enjeux...

Menfin | 07 mai 2007 à 12h11 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:REDUISONS NOS IMPORTATIONS DE BOIS

inutile de menacer votre vieille mère, elle d'une génération qui n'ose pas ou plus et se fait influencer par la personnalité de son entrepreneur...
les entreprises ne fonctionnent que par la loi du profit, du devis accepté, souvent le - cher,et ne proposeront une montée en gamme que parce que leur bénéfice est meilleur, si ça passe.on ne peut pas attendre de leur part de la moralité, elles n'existent pas pour ça.Et dans tout groupe, on voit que les "bonnes âmes", les gens bien intentionnés, qui fonctionnent sur la base du volontariat ne sont que quelques pour cent, toujours les mêmes,alors que la grande majorité va regarder son intérêt financier, ou son confort, sa facilité; pour les petits budgets, comme peut être votre mère, on le comprend.En fait taxer fortement les produits générant du changement climatique EST la solution, à condition de détaxer les produits écologiques pour les rendre plus attractifs.9a ne peut se faire qu'au niveau de l'état, ou mieux, celui de l'Europe.Salutations.

Anonyme | 09 mai 2007 à 19h04 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:REDUISONS NOS IMPORTATIONS DE BOIS

D'accord qu'in fine, c'est la politique fiscale qui a le dernier mot et le seul efficace. Malheureusement, elle suit plus en trainant les pieds qu'elle ne devance le mouvement. Et pourtant, gouverner c'est prévoir...mais ne dénigrons pas les éclaireurs sans qui rien n'aurait jamais bougé.

Menfin | 10 mai 2007 à 12h42 Signaler un contenu inapproprié

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