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Vélib' connectés et électriques : Smoovengo reprend le marché des vélos en libre-service parisiens

Après avoir remporté l'appel d'offres du syndicat Autolib' et Vélib' Métropole face à l'ancien exploitant JCDecaux, le consortium franco-espagnol Smoovengo, composé de quatre entreprises actrices de la mobilité, propose un lifting des Vélib' actuels.

Transport  |    |  E. Gomez
Vélib' connectés et électriques : Smoovengo reprend le marché des vélos en libre-service parisiens

Le marché des Vélib', vélos en libre-service (VLS) parisiens, a changé de mains. De celles du publicitaire JCDecaux entre lesquelles il était depuis dix ans, ce marché vient d'être confié au consortium franco-espagnol Smoovengo jusqu'en 2032. Cette décision, prise par le syndicat Autolib' et Vélib' Métropole et annoncée le mercredi 12 avril, marque le terme d'un an de dialogue compétitif autour du dossier "Vélib'2". Ce marché de 15 ans coûtera entre 600 et 700 millions d'euros.

La PME montpelliéraine Smoove est le mandataire principal du consortium Smoovengo, au côté d'Indigo, Mobivia et Moventia. Créée en 2008 par Laurent Mercat et deux de ses frères, Smoove a déjà remporté les marchés de VLS de 26 villes en France dont Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Montpellier (Hérault) et Strasbourg (Bas-Rhin), et dans 14 pays différents. Le dernier en date est Marrakech (Maroc), déployé à l'occasion de la COP22. L'offre de Smoovengo pour Vélib'2 a été approuvée "à une majorité écrasante", selon la présidente du syndicat Autolib' Vélib' Métropole, Marie-Pierre de la Gontrie.

JCDecaux quitte le marché à reculons

Un choix qui n'a pas réjoui l'actuel exploitant JCDecaux, également principal concurrent de Smoovengo sur l'appel d'offre Vélib'2. Après avoir déposé un recours en annulation et saisi le Conseil d'Etat, le géant publicitaire a accusé le consortium vainqueur de "dumping social" et de conflits d'intérêts. Avec comme principal point d'attaque, l'aspect social de la reprise de marché : quid des 315 salariés actuels, inquiets que leur contrat touche à sa fin en même temps que celui de JCDecaux ?

“ Les capacités de stationnement sont donc doublées grâce à ce système [de câble qui permet de relier deux vélos] : 50.000 bornes sont prévues, mais dans les faits ce sont 100.000 vélos qui pourront y être garés ” Laurent Fraisse, Indigo
Yann Marteil, directeur général de Mobivia, répond en rappelant la part de responsabilité du publicitaire dans la gestion sociale. "Les salariés étant ceux de la filiale de JCDecaux, Cyclocity, l'ancien exploitant a une obligation de reclassement". Et Marie-Pierre de la Gontrie d'ajouter : "Quand un contrat de marché arrive à sa fin, c'est aussi la fin du marché. JCDecaux ne l'a pas suffisamment anticipée". Néanmoins, Yann Marteil précise que le consortium "ne compte pas travailler avec moins de salariés et souhaite récupérer des compétences et expertises". D'après les dirigeants de Smoovengo, le nombre de salariés dépendra du nombre final de communes adhérentes au projet, qui sera fixé début juin. A ce jour en plus de Paris, 15 communes forment le périmètre opérationnel de Vélib' que Smoovengo espère élargir.

Des vélos plus légers et électriques

Le parc Vélib' actuel est composé de 1.800 stations correspondant à 20.000 vélos. 300.000 franciliens sont abonnés aux services de VLS, soumis aux problèmes de vandalisme et de stations saturées. Aussi, les vélos qui pèsent 23 kg, sont jugés trop lourds par la majorité des usagers. Pour répondre à ces problématiques, Smoovengo proposera un vélo connecté au smartphone des usagers, et compte s'inscrire dans une logique de "mobilité durable et individuelle". 30% de la flotte Vélib'2 aura une assistance électrique. Mais "tous les vélos mécaniques seront transformables en vélos à assistance électrique en un simple passage à l'atelier. Nous ferons en fonction de la demande", explique Laurent Mercat. En effet, une dynamo moyeu intégrée dans la roue avant afin d'alimenter l'éclairage à led et l'écran connecté, peut être remplacée par un moteur électrique. Les futurs Vélib' seront également moins lourds que les actuels. 20,6 kilos pour les vélos mécaniques, 24,9 kg toutefois pour les VAE.

D'après l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), 20.000 Vélib' sont volés chaque année et nombreux sont ceux qui se retrouvent dans la Seine ou les canaux parisiens. Pour réduire le vandalisme, qui est l'une des principales problématiques des vélos en libre-service de la métropole parisienne, une "fourche-cadenas" brevetée par Smoove "assurera la sécurisation du vélo en station et en dehors".

Un boîtier connecté et interactif

Mais pour Laurent Mercat, "le cœur de l'innovation de Smoovengo réside dans la smoove box : l'interface connectée de dialogue avec le vélo", associée en connexion bluetooth avec le smartphone de l'usager. Une fois positionné sur la smoove box, le smartphone, qui contient l'abonnement éventuel, fait office de GPS. Ce boîtier est équipé d'un émetteur et récepteur radio qui communique avec un relais solaire ou électrique placé sur la station. Les données-clients : durée du trajet, nombre de kilomètres effectués, références de l'abonnement, ou encore charge de la carte de crédit, sont ainsi transmises au serveur central en GRPS.

Pour palier au problème récurrent des stations saturées, Smoovengo prévoit de rééquilibrer le nombre de vélos par station, selon si elles sont généralement trop chargées ou pas assez. Mais le consortium a également développé un système de câble qui permet de relier deux vélos entre eux : si aucune borne n'est disponible, il sera tout de même possible de restituer un vélo en le rattachant à un autre, déjà stationné. "Les capacités de stationnement sont donc doublées grâce à ce système : 50.000 bornes sont prévues, mais dans les faits ce sont 100.000 vélos qui pourront y être garés", explique Laurent Fraisse, directeur d'Indigo. Il est prévu également que des "stations éphémères" soient déployées à l'occasion d'événements culturels ou sportifs.

Un dispositif déployé à 100% fin mars 2018

Les nouveaux tarifs ne seront dévoilés qu'à l'automne, mais Marie-Pierre de la Gontrie précise que "les abonnements annuels en cours seront automatiquement transférés". Elle ajoute que le prix actuel de l'abonnement annuel, 29 euros, est "dérisoire" et qu'il sera légèrement augmenté. Par ailleurs, la location d'un vélo électrique coûtera plus cher que celle d'un vélo mécanique. Le syndicat Autolib' Vélib' Métropole, chargé de fixer les prix, proposera plusieurs formules d'abonnement, avec ou sans utilisation de VAE.

La transition se fera "sans rupture de service, pendant six mois durant lesquels au moins 50% des stations seront en service", selon Jordi Cabanas, directeur de l'entreprise Moventia en charge du déploiement des nouveaux dispositifs. Aucun élément du mobilier actuel Vélib' ne sera repris. Il est de la responsabilité de JCDecaux de récupérer son matériel, et de l'utiliser dans les autres villes où il détient le marché de vélos en libre service, comme Lyon (Rhône) ou Bruxelles (Belgique). Laurent Mercat indique que "80% des équipements et composants électroniques de Smoovengo sont fabriqués en France", et précise que "seuls les batteries et moteurs des vélos à assistance électrique sont confectionnés en Chine". Le remplacement progressif débutera en octobre 2017 pour une mise en service des premières stations dès le 1er janvier 2018. 100% des stations devraient être déployées au 31 mars 2018.

Réactions2 réactions à cet article

Mais que vont devenir les "anciens Vélibs" ? N'est ce pas un immense gâchis de tout défaire et refaire ?

ClemFourb | 16 mai 2017 à 17h02 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour Clément,

depuis la publication de cet article, JCDecaux a fait savoir qu'il travaillait avec des entreprises de recyclage de métal et de plastique. Les Vélib' actuels auront donc une deuxième vie : boîtes de conserve, chariots et glissières de sécurité notamment.

Le publicitaire pourrait aussi réutiliser son matériel parisien dans d'autres villes où il possède le marché de PLS : Lyon, Bruxelles, Dublin, entre autres.

La rédaction | 16 mai 2017 à 17h11 Signaler un contenu inapproprié

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