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Solutions bas-carbone : il n'y a pas que le CO2

L'Agenda des solutions porté par la France et le Pérou dans le cadre de la COP 21 s'intéresse aux autres gaz à effet de serre que le CO2. Plusieurs initiatives internationales s'attaquent notamment au méthane et aux hydrofluorocarbures.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Environnement & Technique N°354
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°354
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Il n'y a pas que le CO2 dont la présence dans l'atmosphère est à limiter. D'autres polluants atmosphériques dit "à courte durée de vie" (Short-lived climate pollutants - SLCPs) ont une influence sur le réchauffement global : notamment le méthane, le noir de carbone, l'ozone troposphérique et les hydrofluorocarbures. Le Plan d'action Lima-Paris (LPAA) s'est penché sur cette question en mettant en avant les initiatives de la Coalition pour l'air pur et le climat (Climate Clean Air Coalition ou CCAC). Créé en 2012 sous la gouvernance du Pnue et relancé en septembre au sommet de New York, ce groupe compte aujourd'hui 100 acteurs - Etats, collectivités et entreprises - qui militent pour une action collective et mondiale sur ces polluants.

Méthane : les décharges en ligne de mire

L'action contre les émissions de méthane vise en priorité les centres de stockage de déchets solides. Les décharges sont la troisième plus grande source d'émissions de méthane d'origine anthropique (CH4), soit une estimation d'environ 11% des émissions mondiales de méthane. Or, la croissance de la population, l'urbanisation et les habitudes changeantes de consommation signifient que la quantité de déchets municipaux solides va presque doubler dans le monde d'ici 2025.

La Ccac encourage donc les villes à développer des systèmes "robustes" de gestion de déchets pour réaliser des réductions "concrètes et immédiates" des SLCP. L'initiative fournit un ensemble de ressources et des capacités techniques pour faciliter la conception et la mise en œuvre de mesures locales. Le transfert des bonnes pratiques entre villes "mentor" et villes "participantes" est au cœur du dispositif. La coalition espère rallier à sa cause 1.000 villes d'ici 2020.

L'industrie gazière et pétrolière veut montrer patte blanche

Selon une estimation mondiale publiée en avril 2015 par le Rhodium Group, environ 3% du gaz naturel produit s'échappe en émissions de méthane, en plus du gaz torché ou rejeté "de façon routinière". Si la moitié des sites de production réduisait de 2/3 leurs fuites, cela permettrait d'éviter l'émission de 1.120 millions de tonnes d'équivalent CO2 chaque année. Une perche que l'industrie pétrolière et gazière a saisie pour s'inscrire dans l'Agenda des solutions.

A travers son partenariat pour la réduction du méthane dans les opérations pétrolières et gazières (OGMP), elle s'engage à mener une enquête sur les neuf sources "principales" d'émissions de méthane (1) , à évaluer des technologies rentables pour les réduire, et à faire preuve de transparence sur les réductions d'émissions réalisées. BG-Group (Royaume-Uni), ENI (Italie), Pemex (Mexique), PTT (Thaïlande), Southwestern Energy (Etats-Unis), Statoil (Norvège) et Total (France) ont rejoint le mouvement. La reconnaissance de cette initiative par le secrétariat de la COP a fait bondir les ONG qui y voit du greenwashing pur et simple. Après avoir rencontré les ONG sur la question, la ministre de l'Ecologie a annoncé son intention de retirer l'initiative de l'Agenda des solutions mais pour l'instant... statu quo.

Hydrofluorocarbures : vers un amendement au protocole de Montréal

La concentration de certains gaz remplaçant les substances appauvrissant la couche d'ozone interdites par le protocole de Montréal, tels que les hydrofluorocarbures (HFC), augmente rapidement dans l'atmosphère, jusqu'à 10% par an. Si aucune mesure n'est prise, les HFC représenteront de 9 à 19% des émissions de CO2 d'ici 2050. L'élimination progressive des HFC pourrait empêcher jusqu'à 0,1°C de réchauffement des températures d'ici 2050 et 0,5°C d'ici 2100, d'où la mobilisation sur ce sujet.

Concrètement, la HFCs initiative vise à déployer des solutions de substitution à ces gaz fluorés utilisés notamment pour le refroidissement (HFC). Le secteur privé a de son côté lancé le Global Food Cold Chain Council (GFCCC) et la Global Refrigerant Management Initiative (GRMI) afin de travailler plus spécifiquement sur l'efficacité des systèmes réfrigérants et l'utilisation de réfrigérants naturels.

L'ensemble des membres soutient également l'ajout d'un amendement au protocole de Montréal pour qu'il prenne en compte les HFC afin d'en diminuer progressivement la production et la consommation. Ce sujet est en discussion depuis 2009. Lors de la dernière réunion des parties du protocole en novembre 2015, les 197 pays signataires se sont entendus pour travailler courant 2016 sur la rédaction d'un amendement sur les HFC.

1. Commandes et pompes pneumatiques fonctionnant au gaz naturel, matériel vétuste et fuites, joints humides sur les compresseurs centrifuges, joint/garniture de tige de ventilation pour compresseurs alternatifs, déshydrateurs au glycol, réservoirs de stockage d'hydrocarbures liquides, dégagements en provenance du puits lors du déchargement de produits liquides, dégagement en provenance du puits/torchage lors de l'achèvement de puits fracturés hydrauliquement et dégagement de gaz de pétrole.

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