Pourtant, seuls 31% des agriculteurs se déclarent prêts à s'engager dans une démarche « Haute valeur environnementale ». Cette certification issue des débats du Grenelle doit être mise en place dès cette année. L'objectif est que 50% des exploitations soient certifiées d'ici à 2012 et notamment l'intégralité des exploitations des lycées agricoles. Mais les agriculteurs la perçoivent plutôt comme une contrainte bureautique de plus et non comme un moyen de limiter l'impact de leurs activités sur l'environnement.
Par ailleurs, seuls 30% des sondés de disent prêts à entreprendre un bilan énergétique de leur exploitation tandis que 5% seulement l'ont déjà réalisé. La jeune génération d'agriculteurs semble toutefois plus motivée : 49% des moins de 35 ans semblent être intéressés par la réalisation d'un bilan énergétique contre 19% pour les plus de 55 ans. Les plus jeunes sont aussi les plus nombreux à en avoir entrepris (12%).
Donc globalement, les agriculteurs continuent à plébisciter la diffusion de « bonnes pratiques » comme l'agriculture raisonnée, la mise en herbe de bandes de terre pour protéger les cours d'eau proches des champs, les règles de traçabilité permettant de savoir d'où vient un produit agricole et avec quoi il a été produit ou encore les règles de production pour les produits vendus sous labels. selon le sondage, 47% des sondés estiment par exemple qu'une formation supplémentaire à l'utilisation des produits phytosanitaires, telle que proposée dans le futur Plan Ecophyto 2018, leur serait nécessaire.
Ainsi, 96% des agriculteurs estiment qu'il faut leur faire confiance pour poursuivre leurs efforts en matière d'environnement et 84% sont convaincus qu'une grande partie d'entre eux appliquent déjà ces bonnes pratiques. Mais selon un sondage BVA/Valeurs Vertes réalisé en septembre 2007, les français ne partagent pas cette vision : seuls 48% des personnes interrogés estiment que les agriculteurs respectent les bonnes pratiques. Les deux groupes interrogés s'accordent en revanche sur le fait qu'il faudrait mieux informer les consommateurs à ce sujet.
Également interrogés sur la hausse des coûts de l'énergie, les agriculteurs français réagissent. Seuls 2% disent « ne rien faire » mais en grande majorité, et comme les automobilistes français, les agriculteurs cherchent à réduire leur consommation : 63,5% optent pour une utilisation plus économe de leur matériel, 56,9% comptent également sur la réduction des intrants (engrais et pesticides) pour économiser. 37,2% envisagent d'investir dans du matériel plus économe et seuls 12,6% pensent à produire leur propre énergie.
*Enquête réalisée dans le cadre du baromètre d'opinion bi mensuel BVA/Groupe France Agricole, par téléphone les 11 et 12 août 2008, auprès de 410 chefs d'exploitation ayant 35 hectares et plus de SAU (Surface agricole utile).