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Actu-Environnement

Micropolluants de l'eau : en finir avec les résidus médicamenteux hospitaliers

Inaugurée récemment, la nouvelle station d'épuration de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier vise à éliminer totalement les micropolluants, jusqu'alors rejetés dans le milieu naturel. Un choix notamment lié à la forte activité hospitalière de la commune. Reportage.

Reportage vidéo  |  Eau  |    |  M. Sader

Pour remplacer son ancienne station d'épuration devenue obsolète, la commune de Saint-Pourçain-sur-Sioule (03) a choisi d'anticiper les futures normes sur les micropolluants (1) . Elle s'est équipée d'une nouvelle Step d'une capacité de 9.000 habitants conçue par la société Ternois, capable d'éliminer par ozonation des molécules polluantes issues de l'activité humaine, et qui n'étaient jusqu'à présent pas incluses dans le traitement des eaux.

Eliminer totalement les résidus médicamenteux

Un choix qui n'est pas anodin puisque cette commune possède de nombreux hôpitaux et établissements hospitaliers qui produisent une charge très importante en micropolluants, notamment des résidus médicamenteux (médicaments cardio-vasculaires, antidépresseurs, antiépileptiques) et des hormones.

Cet investissement de 4 millions d'euros devrait contribuer au bon état écologique (2) de la Sioule, rivière qui traverse la commune de Saint-Pourçain avant de se jeter dans l'Allier.

Les stations d'épuration n'ont pour le moment aucune obligation d'éliminer les micropolluants, et aucune subvention ne les encourage à s'équiper d'installations capables de les traiter.

1. Consultez notre dossier sur les micropolluants.
http://aenv.fr/?DA71
2. Consultez notre dossier sur la directive cadre eau (DCE)
http://aenv.fr/?DA89

Réactions14 réactions à cet article

Bravo. Cent fois bravo.

Jean-Claude Herrenschmidt | 06 mars 2014 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

"Les stations d'épurations n'ont pour le moment aucune obligation", il est bien là le scandale français ! Pas plus que pour la plupart des industries chimiques qui déversent à tour de bras leurs résidus. Y' a pas d'argent, y'a pas d'argent qu'on nous bassine à longueur d'année ; 600 milliards de fraude/évasion fiscale en france chaque année ! 250 milliards par les 150 000 hypers riches et 350 milliards pour les entreprises et multinationales rémunérés à 7,5% l'an pour les 30 dernières années dans les "paradis gris".Voir "ces 600 milliards qui manquent à la France" d'Antoine Peillon journaliste à La Croix ! On préfère laisser les gens boire une eau qui contient des coktails chimiques plutôt que de faire la chasse "aux adorateurs du veau d'or"...Pauvres politiques complices !!!

mathias | 06 mars 2014 à 09h52 Signaler un contenu inapproprié

Question, est-on bien certain que ozonation puisse détruire l'ensemble des micropolluants ?

J'ai mémoire d'une action de recherche sur le territoire de la Haute Savoie pour connaître les sources de résidus médicamenteux et les moyens de traitement possible. Cette action se nomme SIPIBEL.
Toujours de mémoire il me semble que les résidus médicamenteux ne sont pas principalement produit par les hôpitaux mais plutôt par l'ensemble des citoyens.

Mais ça reste une belle démarche que de vouloir traiter les micropolluants.
Par ailleurs, j'avais visité la STEP de Caen il y a longtemps. Et à l'époque les eaux étaient traitées à l'Ozone avant leur rejet. La technique n'est donc pas novatrice.

Terra | 06 mars 2014 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

Dans mon activité de tri et traitement de produits dangereux j'ai récemment reçu des invendus de médicament anti-cancéreux pour "irrigation vésicale" ( contre le cancer de la vessie) Le mode d'emploi préconisait d'ajouter de l'eau de javel dans les toilettes ou le (la) patient(e) allait uriner et ensuite patienter au minimum 30 secondes pour que le produit soit inactivé.
Il y a une personne qui se plaint de la pollution par l'industrie chimique, qu'elle se rassure tout est fait pour faire disparaitre cette industrie. Ainsi la pollution aura disparu. L'industrie chimique a engagé des investissements considérables pour lutter contre les pollutions. Pendant ce temps là l'Etat resserre l'étau, durcit toujours plus ses exigences sans jamais se soucier des conséquences. Alors la solution a tout ça? La délocalisation, c'est simple on sait combien ça coutera aulleur, parce que chez nous, commes les règles changent régulièrement, la seule chose qui est avérée est que les prix de productions augmenteront toujours avec le durcissement des normes.
L'ozonation est un des deux traitements ultimes (l'autre étant le charbon actif). L'ozonation est un traitement efficace et couteux. La plus grande difficulté n'est pas tant de "détruire la molécule de médicament" que de TOUT détruire: en effet si (par exemple) on coupe en deux la molécule ce n'est plus un médicaments et la molécule a certes disparu mais la toxicité des morceaux est quelconque: dangereuse ou pas dangereuse

ami9327 | 06 mars 2014 à 14h56 Signaler un contenu inapproprié

@ami
Votre argumentation ne souffre guère de critique. La situation mériterait effectivement que les gouvernements, c'est-à-dire la puissance publique, commencent à se soucier sérieusement de leur responsabilité devant les générations futures. Comme pour le moment j'observe, comme vous le faites vous-même, leur volonté de ne rien faire de sérieux (les puissances économique sont bien trop fortes et le spectre du chômage alimente toutes les lâchetés), je pense que l'initiative des édiles de la commune de Saint-Pourçain-sur-Sioule est à montrer en exemple.
C'est ce que fait ACTU-ENVIRONNEMENT et je les en félicite.

Jean-Claude Herrenschmidt | 06 mars 2014 à 16h17 Signaler un contenu inapproprié

La volonté de la commune de Saint-Pourçain-sur-Sioule est vivement louable. Cependant, je souhaiterai réagir sur l'efficacité des traitements présentés. En effet, comme l'a soulevé Terra, la destruction de l'ensemble des micropolluants par l'ozonation n'est pas avérée. Pire, les sous-produits issus de l'ozonation de certains pesticides (les micropolluants regroupent les résidus médicamenteux mais aussi les pesticides) ont une toxicité bien supérieure à celle de la molécule de départ.
En ce qui concerne l'efficacité de la filtration sur charbon actif, elle va différer fortement d'un micropolluant à l'autre pour un même charbon actif. De plus, suivant la marque et le type de charbon actif, les molécules capables d'être retenues sont très variables.
Il ne faut donc pas croire qu'il existe une solution miracle à l'élimination des micropolluants. La diversité des molécules, de leur réactions particulières à l'oxydation et à l'adsorption en font une problématique complexe. La solution viendra peut-être de la filtration membranaire plutôt que de l'"élimination" chimique. Dans tous les cas, la technologie de traitement nécessite des investissements très lourds pour les collectivités (est-on prêt à payer l'eau plus cher?).

Anoonas | 12 mars 2014 à 11h32 Signaler un contenu inapproprié

@Anoonas.
Merci pour toutes ces précisions.
Pour répondre à la question (caudale) entre parenthèses, je pense que nos enfants ou petits enfants n'auront pas le choix s'il veulent continuer à vivre.
Maintenant, je peux me tromper.
Imaginez que les performances d'évolution darwinienne soient si grandes et rapides que l'espèce humaine s'adapte efficacement à l'existence de toutes ces nouvelles molécules. Ce ne serait sans doute pas facile à vivre, la sélection ne faisant guère de cadeaux. Mais toutes nos préventions tomberaient d'elles-même.

Jean-Claude Herrenschmidt | 12 mars 2014 à 12h42 Signaler un contenu inapproprié

Je pense qu'il faut rappeler que les stations d'épurations n'ont jamais une efficacitéTOTALE. Ce n'est pas leur vocation. L'efficacité n'est exigée que pour la préparation de l'eau potable.
Le traitement a l'ozone ou au charbon actif sont simplement, aujourd'hui, les meilleurs pour une station d'eau usée. Ils coutent d'autant plus cher que la quantité RESTANTE de pollution est grande.
Quand on vise des purifications comme pour l'eau potable on peut toujours employer aussi ces traitements, mais comme la pollution initiale est réduite les quantités de réactifs le sont aussi.
Pour atteindre des niveaux ultimes de purification il y a l'osmose inverse: filtration moléculaire et non particulaire.
L'osmose inverse sert en déssalement d'eau de mer et consomme alors une grosse quantité d'énergie pour vaincre la pression osmotique. Mais appliquée a une eau douce et presque pure la pression osmotique est bien moindre.

ami9327 | 06 avril 2014 à 10h47 Signaler un contenu inapproprié

Alors oui, la pression osmotique est bien moindre mais s'il s'agit tout de même de pression importante.
De système precis et fragile qui demande une installation conséquente.

Au USA les eaux usées sont filtrées par osmose inverse, reminéralisée puis réintégré au circuit de distribution d'eau potable.
Mais l'eau coute beaucoup plus cher.

On sait comment dépolluer, on l'a toujours su.
Mais à quel prix, ça c'est la vrai question. Hautement politique à mon avis.

Terra | 07 avril 2014 à 16h53 Signaler un contenu inapproprié

@Terra. Je reste sur ma position "iconoclaste".
La vraie question n'est pas celle du prix mais de la quantité globale d'énergie qu'il faut utiliser pour obtenir ce résultat.
On change le prix comme on veut en fonction du cours relatif des monnaies, de la décision des choix régaliens qui relèvent de la politique et de ses intérêts du moment, de l'air du temps, etc.
A un moment donné et dans un contexte technique et scientifique établi, la quantité d'énergie à consommer est toujours la même. Elle ne dépend pas de la fantaisie des prix.

Jean-Claude Herrenschmidt | 07 avril 2014 à 17h58 Signaler un contenu inapproprié

@ Jean-Claude Herrenschmidt
Excellente approche de raisonner en ENERGIE!
Ce n'est pas toujours facile d'établir un bilan exhaustif mais c'est la meilleure chose a faire.

ami9327 | 07 avril 2014 à 23h44 Signaler un contenu inapproprié

Je ne veux pas paraitre têtu mais même en terme d'énergie, l'osmose inverse c'est quand même beaucoup d'énergie.
Le plus économe, même en terme d'énergie est d'en éviter le rejet à la source.

Terra | 08 avril 2014 à 13h42 Signaler un contenu inapproprié

@Terra. Je suis bien d'accord avec vous. Il faut faire un calcul économique qui permette d'établir quelle est la solution la plus efficace pour un problème donné et un résultat recherché. Je dis seulement, avec d'autres, que le calcul économique en utilisant une unité d'énergie est plus "juste" qu'avec une unité monétaire pour les raisons que j'ai déjà données.

Jean-Claude Herrenschmidt | 08 avril 2014 à 17h29 Signaler un contenu inapproprié

@ami9327 : Du charbon actif dans les STEP ? Ça doit pas courir les rues !
Ozonation et charbon actif, c'est habituellement réservé aux stations de potabilisation.
Alors qu'ils installent ça dans une STEP, c'est une bonne nouvelle, qui plus est que j'habite pas loin !

Robin | 22 juillet 2014 à 17h03 Signaler un contenu inapproprié

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