Une étude internationale, réalisée notamment par le laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (1) et par le laboratoire Géoscience environnement Toulouse (2) , s'est intéressée aux conséquences des activités humaines sur les flux de carbone entre les différents compartiments. Les chercheurs se sont penchés sur les échanges entre les écosystèmes terrestres et le " continuum aquatique terre-mer ". Cette expression désigne les rivières, lacs, fleuves, estuaires et zones côtières identifiés comme des sources et puits de CO2.
Les chercheurs ont démontré, contrairement aux données actuelles, que le carbone résultant des activités humaines n'était stocké que de manière limitée dans les écosystèmes terrestres puisqu'il " fuit vers le continuum aquatique terre-mer " puis vers l'atmosphère. Selon les spécialistes, il faudra "significativement" réviser à la baisse la capacité de stockage des écosystèmes terrestres.
Ces derniers sont, aux cotés des écosystèmes marins, des lieux de stockages essentiels. Chaque année, sur les 8,9 gigatonnes de carbone rejetées dans l'atmosphère en raison des activités humaines, 2,5 sont absorbées par les écosystèmes terrestres et 2,3 par les océans. Les gigatonnes restantes, en s'accumulant dans l'atmosphère, participent au réchauffement de la planète.
Cette nouvelle donne, qui devra être prise en compte dans le calcul des bilans globaux de CO2, pourrait tendre à limiter la modération du changement climatique.