Le Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié le 22 mai la Stratégie biodiversité pour le développement durable de Mayotte. Le département possède un patrimoine naturel d'"importance mondiale" : un lagon de 1.500 km² qui abrite 24 espèces de mammifères marins et 130 espèces d'oiseaux, rappelle l'UICN. Cependant, ce patrimoine naturel est "fragile et vulnérable". De nombreuses causes de dégradation le menacent : pollutions, urbanisation, espèces exotiques envahissantes, impacts du changement climatique...
Mayotte devient ainsi un département d'outre-mer "pilote" dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la biodiversité 2011-2020 "et des engagements de la conférence environnementale".
L'élaboration de cette stratégie (1) a été lancée en 2012 et est le fruit d'un travail collaboratif avec les acteurs locaux. Cinq "enjeux" ont été définis pour construire le socle de la stratégie à partir duquel les actions seront encouragées. Mener une politique durable du territoire par une meilleure prise en compte de la biodiversité dans la planification constitue le premier enjeu. La valorisation de la biodiversité par des activités économiques (agriculture, pêche, tourisme…) "respectueuses de la pérennité des services rendus" constitue un levier d'actions "primordial" pour la stratégie. Une meilleure préservation de la biodiversité par la création d'aires protégées, la mise en place d'outils de gestion et la lutte contre les espèces envahissantes nécessitent également "une attention particulière". La stratégie doit aussi prévoir la poursuite de l'acquisition des connaissances sur la biodiversité mahoraise.
"Cette stratégie présente un véritable projet de territoire concerté et partagé pour répondre aux enjeux mondiaux de biodiversité présents à Mayotte. C'est un exemple à suivre aux niveaux national, européen et international. Le défi est maintenant de développer les actions et de renforcer l‘implication des acteurs, en mobilisant pour cela les moyens humains et financiers nécessaires", souligne Sébastien Moncorps, directeur de l'UICN France.
Avec sa récente accession au statut de région ultrapériphérique européenne (RUP), Mayotte se positionne aussi en "collectivité pilote" pour la mise en place de la nouvelle politique européenne pour la biodiversité des outre-mer (BEST) soutenue par la Commission.