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Actu-Environnement

Sarkozy souhaite une nouvelle ambition maritime

Le président de la république Nicolas Sarkozy a présenté au Havre sa volonté de relancer l'ambition maritime de la France. Il s'est inspiré pour cela des conclusions du Grenelle de la mer fraîchement présentées et en a défendues certaines.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Le Grenelle de la mer à peine terminé, Nicolas Sarkozy est allé présenter au Havre une série de mesures visant à redonner une ambition maritime à la France sachant que le pays possède un territoire maritime 20 fois supérieur à son territoire métropolitain soit 11 millions de km2. Nous devons reconstruire une politique et une ambition maritime pour la France autour de nouveaux enjeux, ceux d'une planète dont les ressources s'épuisent, ceux d'une planète mondialisée, a expliqué le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy a ainsi confirmé la réforme des ports engagée en 2008 et sa volonté de doubler la part de marché des ports français dans le transport par conteneurs en Europe. Pour cela, le Président mise notamment sur la création de plates-formes multimodales reliant le transport maritime aux transports ferroviaires et routiers, la construction d'une liaison fret entre Paris et Le Havre via Rouen et la construction du canal Seine-Nord-Europe.

Le chef de l'Etat s'est également approprié les 600 propositions issues du Grenelle de la mer en assurant qu'elles ne seront pas lettre morte. Un livre bleu présentant la stratégie maritime française et intégrant ces propositions sera prochainement publié. Une des orientations de cette stratégie sera de mieux concilier protection de la ressource et pêche. Le choix n'est pas aujourd'hui de pêcher ou de protéger mais de protéger pour mieux pêcher, a expliqué Nicolas Sarkozy. L'idée est d'accroître la superficie des zones maritimes protégées tout en définissant des zones de pêche en concertation avec les scientifiques et les pécheurs. D'ici 2012, les aires maritimes protégées (AMP) représenteront 10% du territoire maritime géré par la France et 20% en 2020.
Le Président a également confirmé que la France apportera son soutien à la proposition d'inscription du thon rouge sur la liste des espèces protégées de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites).

Les énergies marines devraient également avoir une place de choix dans la stratégie maritime française. Le Président a précisé que ce secteur bénéficierait du grand emprunt national. L'objectif des 6.000 MW d'ici à 2020 est par ailleurs confirmé. Nicolas Sarkozy souhaite qu'une planification stratégique précisant les zones de déploiement de ces EnR et les besoins en terme de raccordement au réseau soit prête pour le début de l'année prochaine. Une grande plate-forme technologique sur les énergies marines pilotée par l'Ifremer devrait également voir le jour avant la fin de l'année 2009.

Le Parti socialiste a estimé que les mesures annoncées la par le président de la République représentaient des avancées dans un certain nombre de domaines : c'est le cas pour le développement des énergies marines, la création des aires marines protégées ou encore la lutte contre les pavillons de complaisance, note le PS dans un communiqué. Mais il reste interrogatif quant à la réelle mise en oeuvre des mesures annoncée. Le monde maritime, qui représente pour la France un atout majeur à la fois en terme économique et écologique, ne pourra se contenter des effets d'affichage dont use si souvent Nicolas Sarkozy, précise-t-il.

Des ONG satisfaites

Les mesures présentées par le chef de l'Etat ont semble-t-il convaincu les associations de protection de l'environnement qui évoquent un discours qui fera date, le premier du genre à ce niveau politique, un changement de cap considérable ou encore une révolution culturelle. Aujourd'hui considérée comme un mauvais exemple, la France deviendrait leader en matière de gestion des pêches et de protection de la biodiversité marine, si de telles mesures sont effectivement mises en application, a déclaré Charles Braine, Responsable du programme pêche durable et négociateur au Grenelle de la Mer au WWF.

Mais ces propositions seraient-elles trop belles pour être vraies ? Bien que satisfaite, la fédération France Nature Environnement (FNE) déclare rester vigilante et exigeante surtout sur les sujets qui n'ont pas été abordés par le Président comme la maîtrise du « bétonnage » du littoral, le démantèlement des navires en fin de vie ou les pollutions et les déchets d'origine terrestre.
En définitive, on peut parler d'un réel début de prise de conscience des enjeux. Mais le chemin reste encore long avant de rendre palpable le changement de cap. Il reste à espérer que l'impulsion donnée par le Président restera pour de longs mois portée par la volonté politique, estime FNE.

Bruno Le Maire, le Ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, a déjà prévu de se rendre à Dieppe demain pour rencontrer les représentants des comités régionaux et locaux des pêches maritimes de Haute-Normandie.

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