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Tchernobyl : le professeur Pellerin innocenté

Risques  |    |  F. Roussel

L'ancien directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), le Professeur Pierre Pellerin, a été reconnu innocent des accusations de "tromperie et tromperie aggravée" par la Cour de cassation. "En l'état des connaissances scientifiques actuelles, [il était] impossible d'établir un lien de causalité certain entre les pathologies constatées et les retombées du panache radioactif de Tchernobyl", conclut la Cour.

Le professeur Pellerin avait été mis en examen le 31 mai 2006. Il était soupçonné d'avoir dissimulé au public l'ampleur des retombées radioactives de la centrale ukrainienne de Tchernobyl qui avait explosé le 26 avril 1986.

Michèle RIVASI, députée européenne fondatrice de la Criirad, qui s'était portée partie civile, qualifie cette décision d'inacceptable : "Pellerin ne pouvait pas ne pas savoir qu'il mettait en danger la population française".

Pour la députée, cette décision illustre le fait que les "institutions ne répondent plus aux attentes citoyennes" : "on ne peut accepter que les victimes françaises de Tchernobyl ne soient pas reconnues. Il en va de la confiance des citoyens dans nos institutions, chaque jour plus décriées". Et de rappeler que l'Assemblée de Corse a commandé une étude épidémiologique indépendante, pour connaître les véritables conséquences sanitaires de l'ingestion d'aliments contaminés par la radioactivité.

Michèle Rivasi encourage l'association française des maladies de la thyroïde et la Criirad à faire remonter l'affaire auprès de la Cour européenne des droits de l'homme puisque tous les recours nationaux ont été épuisés. "Je les aiderai autant que je pourrai", prévient-elle.

Réactions15 réactions à cet article

Cette dame Rivasi est indigne de la fonction élective qu'elle a pu se procurer au Parlement européen grâce, soit dit en passant, au scrutin de liste.

Dire que « les "institutions ne répondent plus aux attentes citoyennes" », c'est leur assigner implicitement la tâche de répondre aux attentes.

Mme Rivasi oublie visiblement que la tâche de la Cour de Cassation, c'est de dire le droit en dernier ressort.

C'est profondément choquant car ce qu'elle met en cause, c'est l'État de droit.

Wackes Seppi | 21 novembre 2012 à 18h33 Signaler un contenu inapproprié

Pellerin coupable mais pas responsable , il y a des victimes et des sols sont toujours contaminés , donc les aliments , CQFD.

bautzen | 22 novembre 2012 à 05h41 Signaler un contenu inapproprié

La Cour de cassation rend une décision ambigüe dans la mesure où elle argumente sur la connaissance d'une éventuelle causalité entre, d'une part les retombées du panache de Tchernobyl, d'autre part les pathologies constatées. Ce faisant elle oppose deux disciplines, radiologique et médicale, dont le niveau de connaissance (à l'époque) ne permettait pas d'établir un lien de causalité déterminant. Certes. Mais la dangerosité des radiations pour la santé humaine était parfaitement connue du professeur Pellerin, et l'existence de ces retombées aussi. On ne lui demandait que de dire si, oui ou non, ces retombées étaient effectives ou non sur le territoire français - et où, et dans le cas d'une réponse affirmative avec quel niveau (que l'EDF sur ses sites nucléaires mesurait avec régularité). S'il avait fait cela, les politiques n'avaient plus alors que la seule solution de se retourner vers des experts de la discipline médicale pour poser la question des conséquences de l'exposition à des niveaux de radiation dûment mesurés. Cela aurait fait débat et on peut penser que des attitudes plus responsables auraient pu être adoptées. Le professeur Pellerin s'est-il rendu complice d'une manipulation clairement identifiée au plus haut niveau de la responsabilité politique ?

Heitch | 22 novembre 2012 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié

Il manque à ce compte-rendu de l'arrêt de la Cour de cassation une information essentielle. La cour ne dit pas seulement que "En l'état des connaissances scientifiques actuelles, [il était] impossible d'établir un lien de causalité certain entre les pathologies constatées et les retombées du panache radioactif de Tchernobyl". Elle rappelle que "il n'a pas été constaté, en France, une augmentation significative des cancers de la thyroïde", ce qui donne raison au Professeur Pellerin sur les informations qu'il donnait à l'époque de l'accident de Tchernobyl sur le fait que ses retombées ne présentaient pas de danger pour la santé en France.

Justice est enfin rendue contre le mensonge médiatique et politique. Faut-il rappeler que le professeur Pellerin n'a jamais émis l'idée qu'a imputée "Libération" aux autorités Française et Noël Mamère au Professeur Pellerin, selon laquelle "le nuage se serait arrêté à la frontière" ?

Laurent Berthod | 22 novembre 2012 à 10h24 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod.
En déclarant que : "il n'a pas été constaté, en France, une augmentation significative des cancers de la thyroïde", la Cour de cassation rend un jugement biaisé au sens statistique. Car il n'a échappé à personne que la quantité de retombées était extrêmement variable en fonction des conditions climatiques (vents, précipitations, etc) et cela dans toute l'Europe et même au-delà. Si la Cour de cassation émet cette conclusion, c'est que les jugements préalables n'ont pas pris en considération cette variabilité.
De plus, je ne vois pas en quoi cette déclaration serait un jugement "en droit".

heitch | 22 novembre 2012 à 10h55 Signaler un contenu inapproprié

Compte tenu du ton que prennent ces échanges, je signerai désormais de mon nom : Jean-Claude Herrenschmidt

heitch | 22 novembre 2012 à 11h18 Signaler un contenu inapproprié

Peut être qu'il existe une dose d'éxagération chez Mme Rivasi, mais les motivations rendues par la Cour de Cassation ne sont pas d'une nature juridique aussi pures que nous pourrions l'attendre ! En quelle qualité la Cour de Cassation est-elle habilitée à dire que "en l'état des connaissances sicentifiques actuelles, il était impossible d'établir un lien de causalité entre les pathologies constatées et les retombées du panache de Tchernobyl" ? Au vu des pièces du dossier produites par les experts ? Ce n'est pas mentionné ? Et si tel était le cas, qui sont ces experts ? La Cour de Cassation est maintenant spécialisé en cancérologie ? Personne ne se souvient donc de la déclaration solennelle du Pr Pellerin à la télévision affirmant que le nuage de Tchernobyl ne présentait aucun danger pour la population ?

DunbarHN | 22 novembre 2012 à 14h49 Signaler un contenu inapproprié

Ce qui est choquant , c'est que personne n'est responsable , Mme RIVASI est dans son droit , ça dérange et alors , la cour de cassation n'est pas non plus la vérité absolue , ils se trompent , eh ! oui , c'est humain , qu' ils reconnaissent leurs erreurs , notamment par rapport aux familles , CQFD.

bautzen | 22 novembre 2012 à 15h20 Signaler un contenu inapproprié

Il n'y a pas de victimes. Il ne peut donc y avoir de responsable de victimes inexistantes. C'est tout simple. C'est ce que dit la Cour.

Comment voulez-vous que la Cour se prononce sur de pareils dossiers sans faire appel aux connaissances scientifiques disponibles ? Les juges ne sont pas plus ignares que Madame Rivasi. Ils sont moins militants, donc plus raisonnables, plus pondérés et plus objectifs.

Laurent Berthod | 22 novembre 2012 à 18h14 Signaler un contenu inapproprié

Affirmer ainsi : "il n'y a pas de victimes" alors que la Cour de cassation parle explicitement de "pathologies constatées" me paraît un peu rapide.

La Cour de cassation statue sur le droit, en principe. C'est justement son domaine d'expertise. Elle n'a donc pas à se retourner vers d'autres experts pour juger sur le fond ce qui est de la responsabilité des autres Cours.

Enfin, je n'ai pas compris que la responsabilité du Professeur Pellerin soit engagée vis à vis de victimes éventuelles. En tant que directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants on lui demandait seulement de donner un avis circonstancié par rapport à une situation de danger potentiel dument constaté. La faiblesse de sa position est qu'il a omis de faire faire ce constat par des experts indépendants, et d'asseoir ainsi sa position de manière difficilement contestable.

Ce "mélange de genres" qui est trop souvent adopté par des responsables désignés, et cela avec un certain mépris pour la chose publique, conduit inévitablement à des pertes de lucidité. C'est pour cela qu'il est important que des institutions soient créées, comme le demande Michèle RIVASI, afin d'assurer une objectivité aussi grande que possible des débats qui doivent éclairer la Justice comme les décideurs politiques.

Jean-Claude Herrenschmidt | 23 novembre 2012 à 10h30 Signaler un contenu inapproprié

Je répète pour ceux qui ont des ornières : Mr Pellegrin aurait du s'abtenir de dire que le nuage s'est arrêté à la frontière , c'est prendre les français pour des cons , oui des cons , ça dérange , mais j'était devant mon poste ce jour-là , c'est diffusé à une heure de grande écoute , dans la vie , il faut assumer ce que l' on dit , CQFD.

bautzen | 23 novembre 2012 à 14h04 Signaler un contenu inapproprié

Je dois des excuses au Professeur Pellerin, pour avoir interprété abusivement les propos tenus dans cet article de Florence Roussel.
La responsabilité du Professeur Pellerin étant, ici et là, totalement dégagée, reste que l'arrêt de la Cour de cassation a été prononcé dans le cadre dune instruction découlant d'une mise en examen de celui-ci en mai 2006, soit 20 ans après les faits.
Si je comprends bien l'histoire, le Professeur Pellerin a bien fait son boulot, et Michèle RIVASI en déclarant maladroitement : "Pellerin ne pouvait pas ne pas savoir qu'il mettait en danger la population française", exprime une contre vérité en laissant penser que le Professeur Pellerin pouvait avoir fait une déclaration contraire à qu'il savait en tant que responsable de la SCPRI. J'imagine que les institutions judiciaires dans leur ensemble et la Cour de cassation en particulier connaissaient le dossier sans doute mieux que nous et, devant une mise en examen du Professeur Pellerin, ne pouvaient en toute logique que le reconnaître innocent.

Reste le cas des victimes pour lesquelles on se demande si la Justice a jamais voulu examiner effectivement le cas. La déclaration de la Cour de cassation est pour le moins ambigüe.

Jean-Claude Herrenschmidt | 23 novembre 2012 à 15h01 Signaler un contenu inapproprié

Je dois aussi des excuses à Wackes Seppi et à Laurent Berthod.

Jean-Claude Herrenschmidt | 23 novembre 2012 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié

Mr Pellerin ne pouvait pas savoir qu' il mettait en danger , la population , mais bien-sûr , c'était des criquets ou bien des sauterelles géantes ; arrêtons de nous faire prendre des vessies pour des lanternes .

bautzen | 23 novembre 2012 à 16h18 Signaler un contenu inapproprié

Mon précédent message d'excuses au Professeur Pellerin renvoyait à un historique présenté par le site de dossiersdunet (LE NUAGE DE TCHERNOBYL SE SERAIT ARRÊTÉ AUX FRONTIÈRES), référence qui a "sauté" dans le texte retransmis !!
Du coup les raisons de mes excuses étaient peu compréhensibles.

Si l'on veut bien prendre le temps de lire ce dossier je pense que l'on peut comprendre la décision de la justice.

Mais, car il y a un mais, les informations diffusées sous la responsabilité du Professeur Pellerin présentent un biais difficilement acceptable : il n'est fait état que de moyennes en ce qui concerne les valeurs de radioactivité mesurée. De plus ces mesures ne pouvaient matériellement être faites qu'aux seul endroits où étaient placés les instruments de mesure (quelques centaines ?) Rien n'empêche alors d'imaginer que "localement" des valeurs beaucoup plus élevées aient pu être atteintes. Et en matière de radioactivité seule la dose compte. Et la dose peut parfaitement être reçue sur des intervalles de temps courts. Cet aspect de la question a-t-il été abordé lors de l'instruction ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 23 novembre 2012 à 17h21 Signaler un contenu inapproprié

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