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Actu-Environnement

La société Terralys lance un projet d'épandage de boues sur une peupleraie

En association avec la ville de Corbeille (45), la société Terralys expérimente le traitement des boues issues de la station d'épuration de la ville par épandage sur peupliers. Encore mal connue, cette technique donne des résultats encourageants.

Déchets  |    |  F. Roussel
En France, le traitement des eaux résiduaires urbaines abouti à la production de plus de 900.000 tonnes de matière sèche issue des boues d'épuration chaque année. Ces sous-produits sont à l'heure actuelle majoritairement valorisés par épandage en agriculture (66%) du fait de leur richesse en éléments fertilisants (azote, phosphore) ou amendants (matières organiques, carbonates). Mais la production de boues d'épuration n'a cessé d'augmenter ces dernières années du fait de l'accroissement démographique, de la croissance du parc des stations d'épuration ou encore de l'amélioration des rendements épuratoires. Mais parallèlement les filières de recyclage et d'élimination diminuent : la mise en décharge est interdite depuis 2002 par les directives européennes sur les déchets, et l'agriculture a tendance à refuser ces boues qui sont en contradiction avec l'image de qualité qu'elles souhaitent véhiculer. Enfin, l'incinération reste une technique très coûteuse, surtout valable pour les gros gisements de boue. C'est pourquoi, afin de proposer une alternative à l'épandage en agriculture, de nouvelles techniques voient le jour notamment celle de l'épandage sur parcelles boisées. Elle ne concernerait que les parcelles boisées exploitées intensivement pour la production de bois ou de biomasse comme les peupleraies, les plantations ou les taillis à courte révolution.

Pour l'instant, réglementairement, l'épandage de ce type est interdit. Si des effets bénéfiques sont présagés comme l'augmentation de la croissance des arbres ou l'amélioration de la fertilité des sols, des effets négatifs sont également à craindre comme une modification de la flore du sous-bois ou une contamination des sols, des eaux, des champignons par les éléments métalliques, organiques et les micro-organismes pathogènes susceptibles d'être présents dans les boues. Ainsi, afin de mieux connaître et maîtriser cette solution, l'épandage sur parcelles boisées peut être autorisé à titre expérimental après autorisation préfectorale.

C'est dans ce contexte que la société Terralys a annoncé le lancement d'une expérimentation avec la ville de Corbeille (45). Les 1.000 m3 de boues liquides produits annuellement par la ville vont être épandus sur une peupleraie de 16 hectares pendant 24 ans. Le but est de tester sur les peupliers l'effet sur la croissance et le milieu environnant en le comparant à un arbre témoin qui ne recevra pas de boues. Chaque année et durant toute la période des essais, Terralys analysera les paramètres agronomiques et chimiques des sols, le niveau de la nappe et le suivi du peuplement forestier et de la végétation. Les champignons seront également analysés pour déterminer les concentrations en éléments métalliques.
À travers cette expérimentation, Terralys entend apporter des éléments de réponse sur l'intérêt sylvicole de l'épandage, les impacts sur le milieu et l'intérêt économique. Ces travaux viendront compléter ceux du réseau ERESFOR créé en 1999, à l'initiative du Ministère en charge de l'Agriculture. Géré par un groupement d'organismes dont l'INRA, le CEMAGREF, l'AFOCEL ou encore l'ONF, ce réseau cherche à pallier le manque de référence sur cette technique. En 2005, il regroupait 24 sites expérimentaux couvrant une large gamme de sols, de climats et d'essences forestières. Ces expérimentations ont déjà fourni quelques éléments de réponses. Selon l'AFOCEL, les résultats obtenus montrent en premier lieu un effet généralement favorable de l'épandage des différents produits résiduaires sur la croissance des peuplements forestiers. Aucun impact négatif n'est mis en évidence que ce soit sur la croissance des arbres ou leur état sanitaire. On note également qu'il existe une forte variabilité de réponse pour chaque type de produit étudié, variabilité liée à la nature même du produit, aux conditions du peuplement forestier ainsi qu'aux nombreuses interactions entre les composantes de l'écosystème forestier. Pour les autres compartiments de l'écosystème, aucun effet négatif n'a pour l'instant été mesuré, même si des modifications notables ont été observées sur la diversité de la flore au sein des parcelles.

Toutes ces expérimentations ont pour but de mieux appréhender cette solution en vue de l'élaboration du futur arrêté sur l'épandage des boues en conditions forestières prévu par le décret du 8 décembre 1997.

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