Les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique, en collaboration avec les équipes de l'Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) de Villejuif et de l'Hôpital Pasteur de Nice, publient un article dans la revue PlosOne qui ouvre la voie à une détection des cancers causés par irradiation.
"Grâce à une méthode d'analyse de l'expression globale des gènes, ils ont trouvé une signature qui permet de reconnaître la nature radioinduite de certaines tumeurs", indique le CEA, précisant que "ces travaux de recherche fondamentale sont une première étape, mais une étape importante, pour tenter de déterminer si une tumeur, en particulier parmi celles de la thyroïde, sont ou non de nature radioinduite".
Si cette avancée permet d'envisager le développement d'"un test fiable et à grande échelle" permettant de déterminer l'origine des tumeurs, les chercheurs précisent qu'"il reste cependant encore beaucoup à faire".
Cancers de la thyroïde et Tchernobyl
Les scientifiques précisent que "cette méthode a été appliquée sur des tumeurs de la thyroïde apparues à la suite d'une radiothérapie ainsi que sur des tumeurs de la thyroïde développées par des enfants vivant à proximité de la centrale de Tchernobyl en 1986".
Quant à l'utilité du test, Sylvie Chevillard, chef du laboratoire de cancérologie expérimentale, Direction des sciences du vivant du CEA, explique qu'il pourrait, contrairement aux enquêtes épidémiologiques, permettre de trancher au cas par cas sur le rôle joué par le passage du nuage de Tchernobyl dans l'occurrence de certains cancers de la Thyroïde dans l'Est de la France.
En septembre, la cour d'appel de Paris a décidé de clore l'enquête ouverte en 2001 sur l'impact du nuage de Tchernobyl en France, suivant ainsi les réquisition du procureur général. Ce dernier estimait en mars que les analyses disponnibles ne permettaient pas d'établir un lien entre le passage du nuage radioactif et des maladies de la thyroïde.