En effet, en atteignant 12% du PIB mondial et 8% de l'emploi (soit 200 millions de personnes concernées), le tourisme est devenu une activité incontournable de l'économie mondiale et ne cesse d'augmenter : dans une vingtaine d'années, plus d'un milliard et demi de visiteurs traverseront une frontière chaque année, selon les prévisions de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Or, si les activités touristiques ont des retombées bénéfiques sur le développement économique des populations visités, elles peuvent également avoir des effets pervers et non souhaités sur les équilibres sociaux, culturels et environnementaux de ces pays.
Aussi, ces dernières années, plusieurs associations agissant pour un tourisme alternatif ont vu le jour. Parmi elles, l'Association du tourisme équitable et solidaire (ATES), Agir pour un tourisme responsable (ATR) ou encore l'Association française d'Ecotourisme (AFE), s'inscrivent toutes dans une perspective de développement durable. Elles obéissent à plusieurs principes tels que l'implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique ou encore une répartition équitable des ressources générées.
Pour autant, difficile pour le client de faire la différence entre les différents types de tourisme proposés par ces associations et les tours opérateurs qu'elles regroupent. Selon Yves Godeau, fondateur et président de l'association Agir pour un tourisme responsable, ce sont le plus souvent les tours opérateurs eux-mêmes qui s'attribuent leur propre définition de ce qu'est le tourisme alternatif.
Ainsi, les agences spécialisées dans l'éco-tourisme, auraient pour but principal de faire découvrir la nature aux voyageurs, tandis que les tourismes équitables et solidaires toucheraient plus au partage avec les populations et les communautés d'accueil, explique le fondateur.
Le tourisme responsable
Depuis janvier 2008, une certification a cependant vu le jour afin de donner une véritable définition et une réglementation propre au tourisme alternatif, plus particulièrement le tourisme dit responsable.
En collaboration avec l'Afnor, la certification est née sous l'initiative de l'association Agir pour un tourisme responsable, soit un tourisme classique mais qui obéit à des critères bien définis, explique Yves Godeau.
En effet, afin de garantir au client que la démarche du tour opérateur s'inscrit réellement dans une perspective de développement durable, l'association ATR a élaboré un référentiel exigeant 25 critères, rentrant dans le cadre du code de la consommation. Tous les points sont par ailleurs audités chez les candidats à la certification, par l'AFAQ, organisme indépendant agréé par l'État.
Parmi les critères qui valident la certification, le tour opérateur doit en premier lieu garantir de fournir à ses clients une information claire et les sensibiliser au tourisme responsable. A titre d'exemple, le voyagiste décrit dans ses supports de communication l'ensemble des prestations. Il diffuse également la Charte éthique du voyageur à ses clients.
En outre, les tours opérateurs qui souhaitent adhérer au label doivent obligatoirement choisir leurs prestataires en privilégiant les emplois locaux dans l'objectif de soutenir activement et financièrement le développement des populations locales.
Pour leur part, les prestataires respectent les conditions juridiques d'exercice de leur métier en vigueur dans leur pays, mais aussi les conditions de travail décentes pour leurs employés.
Ils se doivent également de protéger l'environnement par la mise en place d'une politique de gestion des déchets, d'une politique de gestion des ressources naturelles ou encore de préservation des patrimoines locaux et ce, en fonction de la sensibilité des milieux.
Pour voyageur du monde, si ce label est loin de constituer une fin en soi, il nous permet de formaliser toutes les actions menées dans l'entreprise pour un tourisme plus responsable. C'est une étape pour nous améliorer en la matière.
A l'instar des quatre tours opérateurs déjà certifiés, 22 autres candidats ont rejoint l'association Agir pour un tourisme responsable. Depuis janvier 2008 ils disposent d'un délai de deux ans pour appliquer les critères relatifs à la certification, sans quoi ils devront quitter l'association.