Développer les capacités de recherches et d'expertise
Chargé de l'évaluation des risques liés aux substances chimiques, aux ondes électromagnétiques et aux nanotechnologies, le pôle a notamment vocation, dans le cadre du règlement REACH de devenir le centre de référence national des méthodes d'évaluation des substances chimiques alternatives aux essais sur animaux , souligne le ministère dans son communiqué. Cet objectif répond à des enjeux économiques car il s'agit de préparer les entreprises à l'adaptation nécessaire de leur produit en développant en France, une capacité de recherches et d'expertises, précise le Dr Sandrine Segovia-Kueny. Ce pôle, que souhaitait parrainer NKM avant d'apprendre ses nouvelles attributions, comprendra des équipements expérimentaux et permettra d'accueillir de nombreux organismes. Sa structure souple permettra de mener des projets de recherches partenariales avec les entreprises, assure la conseillère technique au MEEDDAT. En ce qui concerne le financement : 5 millions d'euros complémentaires aux dotations propres des différents organismes sont prévus pour 2009.
La création effective du pôle a été formalisée par les signatures du programme 2009 en toxicologie et écotoxicologie de la Fondation de l'Université Technologique de Compiègne (UTC), auquel l'INERIS participe à hauteur de 3 millions d'euros et de la convention de fonctionnement de l'équipe de recherche mixte PériTox* dédiée aux impacts sanitaires des facteurs environnementaux sur les femmes enceintes et le développement de l'enfant entre l'Université de Picardie Jules Verne et l'INERIS.
Les recherches de l'équipe PeriTox aux compétences multiples et complémentaires (biologie moléculaire, modélisation dynamique, modélisation des transferts de chaleur,…) visent à analyser notamment l'impact des polluants gazeux sur l'asthme de l'enfant, les effets des champs électromagnétiques de la téléphonie mobile sur les rythmes biologiques et le sommeil ou l'évaluation de l'exposition in utero aux pesticides. Elles porteront en particulier sur les effets sur la reproduction des perturbateurs endocriniens.
Centré sur des objectifs appliqués découlant du règlement REACH et du Grenelle, le programme de la fondation de l'UTC s'intéressera quant à lui à combiner des approches in vitro, in vivo et in silico** aux différentes échelles du vivant pour proposer de nouveaux outils d'analyse toxicologique et écotoxicologique applicables à la surveillance des milieux et à la prédiction des dangers de substances ou agents physiques.
Le programme est donc étendu et concernera par exemple le développement de méthodes alternatives à l'expérimentation animale, la mise au point de biomarqueurs traçant l'exposition intégrée aux perturbateurs endocriniens ou le développement d'approches in vitro pour l'évaluation de la toxicité et de la persistance des nanomatériaux. Il s'agirait, dans un premier temps, d'approfondir in vivo l'étude des mécanismes d'élimination des nanotubes de carbone au sein du poumon puis de développer des méthodes de détermination des profils toxicologiques in vitro, commente l'UTC.
*périnatalité et risques toxiques
** In silico est une expression désignant une recherche menée ou un test simulé au moyen de l'outil informatique.