Le premier bilan annuel (1) du marché des transports ferroviaires de voyageurs en France, publié par l'Arafer, (2) fourmille de chiffres issus des données des entreprises ferroviaires, des gestionnaires d'infrastructures, mais aussi des statistiques provenant d'autres organismes nationaux et européens.
Sur le réseau, d'abord. Le réseau ferré français est, avec ses 28.800 km de lignes ferroviaires exploitées en 2015 et près de 3.000 gares, le deuxième réseau européen après l'Allemagne. C'est également le 2è réseau de lignes à grande vitesse (LGV), avec plus de 2.000 km. 90% de la population réside à moins de 10 km d'une gare. S'il est notoire que toutes les lignes ne sont pas exploitées avec la même intensité, le rapport de l'Arafer est d'une précision implacable : 80% des trains circulent sur 27% du réseau. A l'opposé, "31% du réseau ne voit passer qu'1% des circulations des trains de voyageurs", note le rapport. Autre information : seuls 55% du réseau est électrifié !
Ensuite, les voyageurs. En 2016, les trains ont transporté 1,2 milliard de passagers, dont 87,5% par les "trains du quotidien (TER et Transilien)". Ce qui correspond à 3,2 millions de personnes qui utilisent le train quotidiennement. Mais depuis quelques années, la part du train dans les déplacements baisse, alors que les Français se déplacent de plus en plus (+2,3% de déplacement sur un an en 2016, contre +1% en moyenne depuis 1990). Depuis 2011, où la part du train dans les transports a atteint 10% (un maximum lié au développement du TGV et des TER), ce taux est en baisse : en 2016, il a atteint 9,2%. Mécaniquement, ce sont les autres modes de transports qui augmentent : +2,7% pour le transport en voiture (particulier et covoiturage), +17% pour les tout récents autocars urbains et enfin +3,8% pour les avions.
La baisse de l'usage du train impacte surtout les trains internationaux (-7,8%) et les Intercités (-6,5%), les TER étant relativement épargnés (-2,8%), alors que la fréquentation des TGV est stable (+0,1%). "Seule l'activité Transilien a bénéficié d'une hausse de fréquentation (+3,8%)", relève le rapport.
Cependant, les causes de cette désaffection sont multiples : "Un ensemble de facteurs, à la fois exogènes (déficit d'attractivité suite aux attentats, développement de nouveaux modes de mobilité comme le covoiturage et les autocars par exemple) et endogènes (adéquation de l'offre à la demande, prix, qualité de service par exemple) peuvent expliquer l'évolution de la fréquentation des services ferroviaires", tempère l'Arafer.
Autre enseignement, concernant les retards : 55% des minutes perdues le sont pour des causes "maîtrisables" par le gestionnaire d'infrastructure (défaillance, gestion des chantiers, gestion des circulations…) ou par l'exploitant (défaillance, escale, préparation des trains…).