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Actu-Environnement

Fukushima : les boues d'épuration et mâchefers d'incinération radioactifs s'accumulent dans le Nord du Japon

Le traitement des déchets usuels pose de sérieux problèmes aux autorités japonaises. En cause, la concentration dans les résidus de traitement des éléments radioactifs déposés sur certains déchets et dans l'eau.

Déchets  |    |  P. Collet
   
Fukushima : les boues d'épuration et mâchefers d'incinération radioactifs s'accumulent dans le Nord du Japon
   

L'agence de presse Reuters rapporte qu'un "nombre croissant de villes du Nord du Japon" font état de difficultés face à l'accumulation des mâchefers radioactifs issus de leurs usines d'incinération des déchets. L'incinération des déchets verts contaminés par les retombées radioactives associées à la catastrophe nucléaire de Fukushima serait la principale cause de contamination des cendres.

Le même problème se pose avec les boues de traitement des eaux usées qui, elles aussi, concentrent la pollution radioactive. Selon des chercheurs japonais, ce problème "va perdurer pendant des années", notamment parce que le principal élément à l'origine de la pollution est le césium radioactif dont la demi-vie est de 30 ans.

Limiter les collectes et arrêter les incinérateurs

La ville d'Ohtawara, située à 100 kilomètres au sud-ouest de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, a ainsi annoncé la semaine dernière que d'ici deux semaines, elle manquera de place pour stocker les quelque 400 tonnes de cendres d'incinération radioactives qui ne peuvent être enfouies.

La commune a déjà réduit de moitié la fréquence du ramassage des déchets afin de limiter l'accumulation de ces cendres. Cependant, la mesure est insuffisante et les autorités autoriseront sous peu le stockage des mâchefers dans des sacs disposés à l'air libre.

Plus au sud, la ville de Kashiwa a dû fermer temporairement son incinérateur. En effet, l'installation bénéficie de technologies de pointe permettant de réduire le volume des mâchefers, mais, revers de la médaille, les résidus affichent des concentrations plus importantes de particules radioactives.

Par ailleurs, ces stockages temporaires mobilisent des ressources importantes pour les collectivités locales, à l'image de la ville de Nagareyama à proximité de Kashiwa qui a provisionné 250 millions de yens (2,36 millions d'euros) dans ce but.

Pénurie de sites d'enfouissement

Mi-septembre, le gouvernement a recensé 52.000 tonnes de mâchefers d'incinération et boues déshydratées issues du traitement des eaux usées. Un volume de résidus radioactifs en hausse de 63 % par rapport au recensement réalisé fin juillet. Chaque jour, le volume augmente d'environ 360 tonnes.

Pour le gouvernement japonais, ces résidus peuvent être enfouis, dés lors que la radioactivité est inférieure à 8.000 becquerels par kilogramme (Bk/kg). Reste que les riverains des centres d'enfouissement s'y opposent.

Par ailleurs, le plan provisoire présenté en juillet par le ministère de l'Environnement japonais prévoyait que l'Etat prendrait à sa charge la gestion des résidus d'incinération dont la radioactivité dépasse 8.000 Bq/kg. Cependant, un officiel interrogé par Reuters indique que "rien de concret n'a été décidé depuis". En cause, notamment, la difficulté rencontrée par l'Etat pour trouver des sites de stockage dans un pays qui manque déjà cruellement d'espace.

En septembre 2011, Charlotte Nithart, directrice de Robin des Bois, expliquait, à l'occasion d'une intervention sur le traitement des déchets en situation post-catastrophe, que des cendres contenant jusqu'à 140.000 Bq/kg de substances radioactives ont été découvertes fin mars. "Le Japon est en train de contaminer ses moyens logistiques en même temps que son réseau de traitement des déchets ménagers et d'assainissement", déplorait Robin des Bois.

Réactions4 réactions à cet article

Et OUI Fukushima plus personne n'en parle en France dans les médias, comme si tout était réglé... alors que le drame continu, que la contamination radioactive s'étend sur une part de plus en plus importante du Japon. Le drame Japonais, c'est ce qui arrivera en France en cas d'accident nucléaire: les vignobles contaminés (la fin du Bordeaux ou du Bourgogne !) la fin du charolais... la fin du style de vie français. Je crois que personne ne veut cela, ne veut prendre le risque que quelque chose tourne mal sur une de nos centrales. Aujourd'hui, ce que nous découvrons avec horreur, c'est que ceux qui gèrent les centrales nucléaires sont incapables de garantir que le drame japonais n'arrivera pas chez nous. Pour cette raison, je suis pour l'abandon du nucléaire, surtout quand je vois que des scénarios crédibles existent ('scénario négawatt par exemple)

yahoobruce | 25 octobre 2011 à 11h58 Signaler un contenu inapproprié

@yahoobruce
Ce n'est pas parce que la télévision et la radio n'en parlent plus que personne n'en parle en France...D'ailleurs, médiamétrie a fait une enquête qui dit que les français s'informent a 50% par internet aujourd'hui. Les plus lésés dans cette affaire, ce sont les Français qui ne savent ou ne veulent pas savoir comment utiliser internet.
En observant ce qui se passe au Japon, nous pouvons décider de ce qu'il ne faut pas faire...Ce que je ne comprend pas, dans cette affaire, c'est simplement pourquoi ils ne renvoient pas les cendres dans les zones contaminés a 30km max autour de la centrale. Ce serait logique, et on pourrait envisager de les déplacer dans 30 ans !
En revanche, la probabilité qu'il y ait un tsunami en France est assez faible. TEPCO et EDF sont 2 entreprises différentes. 85% d'EDF est la propriétés de l'état, contre moins de 50% pour TEPCO. Voilà pourquoi je suis contre la privatisation d'EDF.
Le scénario négawatt estime que nous pouvons réduire de 50% notre consommation d'énergie alors qu'elle croit de 2%/an !Vous trouvez çà crédible ? Et puis la méthanation (voir leur scénario) ne permettrait que 36% de récupération des nouvelles ENRs, voyez vous un avantage ?Je crois qu'il est préférable d'injecter les 100% obtenu directement dans le réseau électrique. Mais ces technos ne remplaceront jamais totalement le nucléaire. Le nucléaire fait et fera partie de la transition vers de moins en moins d'énergie par personne en Europe et dans le monde.

AtomicBoy44 | 27 octobre 2011 à 11h58 Signaler un contenu inapproprié

Atomicboy (le bien nommé ?)

1/ Vous dites: "La probabilité qu'il y ait un tsunami en France est assez faible" : n'ai je pas entendu cette phrase dans la bouche de Sarkosi récemment ? Evidemment, les tsunamis sont peu probables en France (quoiqu'il y ait des centrales sur la cote atlantique) mais par contre la rupture de barrage hydroélectrique en amont de nos centrales, ça c'est crédible! et avec le même effet de vague sur les centrales.
2/ "Edf est la propriété de l'état" donc sous entendu nous ne risquons rien ??? l'industrie nucléaire en France ce sont les mêmes ingénieurs, qui sortent des mêmes écoles et qui passent du privé au public et inversement...ils sont formatés de la même façon ("la technique nous sauvera") . Le fait qu'edf ait des participations majoritaires ne changent rien.
3/ renvoyer les cendres contaminées dans le périmétre interdit de la centrale ?? d'abord cela oblige à transporter des cendres radioactives dans tout le japon, ensuite on augmente encore la contamination du site de la centrale (concentration) et puis il va falloir une place gigantesque...
4/ pas faisable de réduire notre consommation énergétique de 50% ? les japonais l'ont réduit en 2 mois de 25%! lisez le rapport négawatt jusqu'au bout, vous verrez que les gaspillages énergétiques en France sont légions (je parle bien de gaspillage, pas de confort: un lampadaire qui éclaire vers le haut c'est du gaspillage...)
Le nucléaire, les autres en sortent, on n'est pas plus bête qu'eux en France.

yahoobruce | 27 octobre 2011 à 12h33 Signaler un contenu inapproprié

@yahoobruce
1) Les barrages peuvent avoir ce désavantage en effet...Mais diriez vous que les barrages sont également très mal gérés ?pour rappel, l'hydroélectricité est la première source d'électricité renouvelables en France (16-17% en 2010)
2)Je sous entendais simplement que les dépenses de sécurité sont plus souvent et facilement remises en cause dans le privé que dans le public, y compris dans le secteur nucléaire. TEPCO a été montré du doigt dans ce domaine.
3) Les déchets contaminé sont transportés dans un sens et il serait impossible de les transporter dans l'autre sens ? Et puis, avec 30 km2 et un système d'arrosage bien fait, sont amplement suffisants pour contenir les particules contaminées.
4) Je ne dit pas qu'il n'y a pas de gaspillage, mais 50% c'est irréaliste quand la consommation continue de croitre et que personne, dans un système démocratique, n'élira un candidat qui promettrait moins de pouvoir d'achat (l'augmentation du prix étant le seul vrai facteur qui permet de réduire la conso) et moins de croissance.
Soyez en assuré, seule la contrainte de la raréfaction des ressouces fera diminuer la consommation. Pensez notamment a l'effet rebond quand on parle d’efficacité énergétique.

Lisez la news sur "Sécurité énergétique : l'Europe en souffrance" sur ce même site. Petit extrait : "'Plus des trois quarts des 62 réacteurs actuellement en construction dans le monde sont situés en Asie (28 en Chine, 5 en Inde, 5 en Corée du Sud, 2 au Japon) et 10 en Russie."

AtomicBoy44 | 27 octobre 2011 à 13h34 Signaler un contenu inapproprié

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