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L'eutrophisation du plan d'eau du Revestidou à Caderousse va être traité par procédé physico-chimique

Perturbé par la présence en trop grande quantité de nutriments et notamment du phosphore, le lac du Revestidou de Caderousse va bénéficier d'un traitement physico-chimique de 4 semaines pour lutter contre le phénomène d'eutrophisation.

Eau  |    |  F. Roussel
   
L'eutrophisation du plan d'eau du Revestidou à Caderousse va être traité par procédé physico-chimique
Lac du Revestidou
   
Situé en amont de l'aménagement hydroélectrique d'Avignon, le plan d'eau du Revestidou à Caderousse doit faire face à des problèmes d'eutrophisation liés à la présence massive de phosphore dans ses eaux. Habituellement facteur limitant de la croissance des plantes, le phosphore en suspension présent en grande quantité dans les eaux du lac a entraîné la prolifération des algues planctoniques et de certaines plantes envahissantes comme la Jussie. La multiplication de ces algues et de cette plante originaire d'Amérique du Sud entraîne des perturbations du milieu et constitue une nuisance pour les activités humaines telles que la pêche ou les activités fluviales.
Ces troubles se traduisent également par l'augmentation des volumes de matière organique qui se déposent au fond sous forme de plantes et d'animaux morts puis se décomposent entraînant une baisse de la teneur en oxygène de l'eau. Lorsqu'il n'y a pas d'oxygène au fond d'un plan d'eau douce, du phosphore qui était jusque-là emprisonné dans les sédiments peut être relargué dans l'eau et ainsi aggraver le problème. Emprisonné dans un cercle vicieux le lac ne peut plus revenir en arrière et nécessite l'intervention de l'Homme.

C'est pourquoi, dans le cadre partenarial du contrat de rivière de la Meyne et des annexes du Rhône, la Compagnie Nationale du Rhône, l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée Corse, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Communauté de Communes des Pays de Rhône et d'Ouvèze ont lancé un programme de traitement de ce plan d'eau afin de restaurer la qualité de ses eaux et de son milieu aquatique.
Plusieurs techniques sont envisageables pour régler ce problème. Certains traitements reposent sur des méthodes qui permettent l'évacuation ou la réduction des concentrations des polluants des eaux du lac. En jouant sur le volume d'eau, en évacuant les eaux trop chargées en nutriments ou en les traitant avant leur déversement, on peut contrôler l'apport d'éléments nutritifs dans le milieu. D'autres techniques plus mécaniques consistent à curer ou pomper les sédiments. D'autres méthodes font appel à des techniques biologiques. Par exemple, certaines bactéries bien choisies sont capables de digérer les vases et les matières organiques du milieu.
Les différentes techniques de réoxygénation des eaux permettent également de maintenir au sein du plan d'eau une teneur minimale en oxygène dissous. Le but étant de rétablir les conditions oxydantes au niveau des sédiments, le relargage de composés indésirables est ainsi fortement réduit. Enfin, de nombreuses techniques font appel à des traitements physico-chimiques. C'est l'option qui a été choisie pour le lac du Revestidou.

L'opération consiste à traiter les sédiments afin de réduire les processus de décomposition de la matière organique responsable de la désoxygénation des couches profondes du plan d'eau. La solution retenue est l'immobilisation de la charge interne en phosphore en injectant des réactifs appropriés dans les 15 à 20 premiers centimètres de sédiment. Ces réactifs comme le nitrate de calcium, le chlorure ferrique ou le sulfate d'alumine doivent permettent l'oxydation de la matière organique en gaz carbonique, la réduction du fer à l'état ferrique qui fixe le phosphore et la dénitrification des nitrates en azote gazeux.
Le traitement des 40 hectares du plan d'eau a débuté le 5 juin et se prolongera pendant 4 semaines. À l'issue de cette étape, les sédiments ne devraient plus libérer de phosphore pendant les 5 à 10 prochaines années, permettant ainsi au plan d'eau de retrouver un fonctionnement biologique quasi normal. Dès la fin des travaux, des prélèvements seront effectués afin d'observer la qualité des milieux. De nouvelles mesures seront réalisées en septembre afin de s'assurer de l'efficacité du traitement.
D'un coût total de 400.000 €, cette restauration est financée à 45 % par l'Agence de l'Eau, à 35 % par la Compagnie Nationale du Rhône, à 15% par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et à 5% par la Communauté de Communes Rhône Ouvèze.

Réactions15 réactions à cet article

La carpe filtreuse contre les algues

Dans le cas d'algues microscopiques en suspension dans l'eau, il serait bon de penser à la carpe amour argentée qui est filtreuse.
L'interet est d'exporter en continu les nutriments presents dans l'eau en le transformant en proteine animale valorisable.
Le cout en serait bien moindre qu'avec la technique précédente.
Cependant cette espece (tout comme la carpe amour blanc herbivore), qui pourtant ne peut se reproduire dans nos eaux trop froide, n'est pas autorisée en eau libre!
Alors mesdames et messieurs les députés, au travail pour remédier à cette incohérance et ainsi pouvoir mettre en application des méthodes biologiques sans risques pour le milieux!
Laurent pisciculteur en cotes d'armor.

armorvif | 28 juin 2007 à 09h05 Signaler un contenu inapproprié
Re:La carpe filtreuse contre les algues

après avoir observé plusieurs années dans les Landes, l'emploi de carpes chinoises(amour) en plan d'eau envahis notamment de jussie, il s'avère que ces poissons consomment AVANT TOUT les espèces locales puis la jussie et au final c'est bien la jussie qui gagne.

on ne gagne jamais à manipuler des espèces exogènes et notamment dans des milieux aquatiques très fragiles.

par ailleurs la carpe chinoise me semble-t-il ne consomme pas de phytoplancton.

Enfin, les problèmes de ce lac sont bien trop complexes pour être résolus par une simple manipulation de chaine trophique! c'est bien sur les flux de phosphore qu'il faut réfléchir mais a-t-on réfléchi à l'échelle du bassin versant de ce lac à la réduction des flux entrants de phosphore?

Béatrice | 28 juin 2007 à 09h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:La carpe filtreuse contre les algues

par retour d experience d introduciton de carpes amour blanc, on peut aussi meme souvent etre decu dans le temps...en effet, apres avoir consommé les plantes qu elles preferent (les algues font rarement partie du festin, tout comme de nombreuses plantes envahissantes) , ce qui dure une ou plusieurs annees selon la taille du plan d eau et la quantité damour, on observe un bloom algal (ou une explosion de croissance de la plante non consommée), et la c la cata...
bref meme si le biologique est a preferer dans la philosophie, attention a ne pas jouer aux apprentis sorciers (de nombreux articles et de nombreuses recherches ont eu lieu notamment en amerique du nord , et cela va dans ce sens).
en effet on peut se demander la consequence d une populaiton de carpe amour installee dans une riviere qui etait en equilibre...(chute de la vegetation = chute de la nourriture et des chaches = chute de la production piscicole globale...)

Anonyme | 28 juin 2007 à 09h38 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:La carpe filtreuse contre les algues

Bonjour beatrice, on est bien d'accord la réponse durable est bien la gstion globale du bv.
Pour les carpes chinoises, la carpe amour blanc (brouteuse) est différente de la carpe amour argentée (filtreuse) qui elle consomme bien les algues en suspension dans l'eau.
Pour la jussie, c'est malheusement bien une des rares plantes que l'amour blanc ne cosomme pas.
Pour ma part, j'utilise la carpe amour blanc en accompagnement dans mon élevage de vairons, et ça se passe très bien, et même bien mieux qu'avant avec une productivité accrue par la mise en valeur de l'azote et phosphore apporté par le bv.
Laurent

armorvif | 28 juin 2007 à 10h59 Signaler un contenu inapproprié
destratification et oxygenation mecanique

pour lutter contre l'eutrophisation, il existe aussi des méthodes douces telles que le brassage, l'aération et l'agitation permanentes via un équipement doté d'une hélice oloide dont l'énergie est de source photovoltaique, donc autonome. ainsi le rééquilibrage et le maintien du milieu est progressif et durable.

aeromaran | 28 juin 2007 à 11h07 Signaler un contenu inapproprié
eutrophisation du plan d'eau deu Revestidou

Dommage que la solution faisant intervenir les bactéries spécifiques n'ait pas été retenue.
Cette technique biologique, couplée avec un pompage des 10 premiers cm de vases et un apport contrôlé en oxygène auraient limité l'impact ( jamais bien maîtrisé) plus ou moins négatif des produits chimiques choisis : nitrates de calcium,chlorure ferrique et sulfate d'alumine sur la faune et la flore qui subsistent.
Nous comptons sur vous pour nous tenir au courant des résultats, que, (malgré mon point de vue différent) nous souhaitons positifs à court, moyen et long terme.
merci

Mamy | 28 juin 2007 à 14h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:destratification et oxygenation mecanique

il y a de très bons résultats avec la mise en place de systèmes d'aération par le fond et non simplement en brassage,. Diffusion par disques et/ou tuyaux. Production d'air par compresseurs électriques et éoliennes.

steen | 28 juin 2007 à 16h28 Signaler un contenu inapproprié
Merci le WC a eau

et oui, c'est au WC a eau qu'on doit l'eutrophisation des milieux aquatiques de surface. Si tous les usagers francais de toilettes a eau passaient aux toilettes seches a compostage (TLB pour toilettes a litiere biomaitrisée) toutes les rivieres de france retrouveraient en 1 an leur caractere salmonicole !
Mais plutot que de changer nos habitudes, on prefere continuer a faire caca dans l'eau potable et a utiliser des technologies ruineuses et hazardeuses pour tenter de compenser les consequences de notre légereté.
"Chaque kilogramme de biomasse végétale et animale qu’on ne réintroduit pas d’une manière conjointe dans le processus de formation des sols, affaiblit la capacité de production de l’écosystème et devient une menace de pollution des eaux et/ou de l’air." JOZEPH ORSZAGH. N'hésitez pas a visiter son site "eautarcie" ou le site "batirbio" qui donnent tous 2 des infos edifiante sur notre non gestion de l'eau. Bon caca !!

vital | 30 juin 2007 à 11h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:Merci le WC a eau

C'est vrai des toilettes sèches dans les zones à forte concentration densité, ce serait une vraie réussite, surtout sur le plan sanitaire .... et puis ca permettrait de nouveaux emplois.....imaginons des toilettes sèches dans les tours de la Défense

Pascal

Pascal | 04 juillet 2007 à 09h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:La carpe filtreuse contre les algues

Tout à fait d'accord!
D'autant plus que dans le cas de ce lac, il me semble qu'il faudrait plutôt essayer de traiter les causes des disfonctionnements observés que leurs conséquences directes...
Une réflexion à l'échelle du bassin versant pour limiter les flux polluants s'impose, de même qu'une restauration du milieu lui-même (par diversification des milieux, création de hauts-fonds pour faciliter le développement de la végétation type hélophytes qui a aussi un rôle épurateur, etc...) serait à étudier, afin de rétablir un fonctionnement naturel, autonome et durable du milieu...

marie | 04 juillet 2007 à 09h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:destratification et oxygenation mecanique

Euh,vu que le phosphore (principal agent responsable de l'eutrophisation) est principalement contenu dans les sédiments j'ai des doutes sur l'efficacité de remetre le phosphore en suspanssion afin de frener l'eutrophisation. Dans ce type de cas le meilleur solution reste toujoursd'apliquer une politique de prévention à l'echelle du BV selon moi il vaut mieux agir sur les causes que de faire du curatif.

Atchoum | 23 mai 2008 à 16h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Merci le WC a eau

Je tien à rappeler qu'une grande partie des stations d'epuration possedent des systèmes de déphosphatation et que ce phosphore se retrouve ensuite dans les boues qui sont parfois épandues...

Atchoum | 23 mai 2008 à 16h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Merci le WC a eau

C'est etre bien peu connaisseur du fonctionnement des toilettes sêches que de penser que celle-ci pourraient poser un quelcomque probleme sanitaire. Les toilettes seches au contraire sont bien mieux sur ce point que le toilette a eau eau potable puisque l'eau est un element idéal pour le développement des bactéries et autres petites bebettes qui peuvent causer des problemes sanitaires. Je doute qu'il y est un quelconque probleme technique pour mettre en place des toilette seches dans une tour de la Defence, au contraire ca devrait meme etre plus simple qu'avec de l'eau. Il y a du mone qui parle sans savoir de quoi et c'est tres tres agaçant. C'est sous-estimer notre technologie pourtant encore archaique que de penser que l'être humain n'est pas capable de mettre en place des solutions pertinente et economique pour traiter ses excrements. Tout cela reste encore la conséquence de l'ignorance et de préjugés stupides.

yoyolenviro | 05 mai 2009 à 15h27 Signaler un contenu inapproprié
Re:Merci le WC a eau

Meme i je suis tres tres largement en faveur des toilettes seches, plus propre, plus respectueuse de l,environnement et plus economiques, il me semble que les problemes d'eutrophisation sont surtout du a l'agriculture et notamment aux phosphores utilisés. De toute facon tout ces problemes, logiquement, sont plus simple et economique a resoudre la la source (agriculture bio obligatoire a l'echelle e la planete, toilette seche, revegetalisation des rives...) que d'essayer d'en traiter les consequence (dragage, aeration, procédés physico-chimiques...).
La seule raison pour laquelle on ne fait pas les choses dans le bon sens aujourd 'hui c,ets que la facture pour aller reparer les problemes c'est l'etat qui la paye 9donc les contribuable) tandis que les problemes sont causés par des entreprises privés dont le seul but est de faire de l'argent et dont les soit-disants experts sont incompétants et ignorants. Cependant a l'echelle de l'humanité il serait bien plus intelligent de resoudre les problemes a la source.

yoyolenviro | 05 mai 2009 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Merci le WC a eau

C'est pourtant l'accès à un assainissement performant (individuel ou collectif) qui permet de réduire les proliférations bactériennes, et de faire reculer la dyssentrie, le cholera, et toute autre pathologie similaire.

Que l'on pense nous faire retourner au moyen-âge est une chose possible pour des temps brefs, et groupe de population faible, mais le faire à l'échelle de mégalopoles ou de la planète pour des milliards d'individu est non seulement risible, mais surtout particulièrement dangereux.

Pascal

Pascal | 05 mai 2009 à 15h47 Signaler un contenu inapproprié

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