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Actu-Environnement

La transition énergétique divise les candidats à la présidentielle

L'école des Mines-Paris Tech a réuni un panel de représentants des principaux candidats sur le thème de la transition écologique. Ceux-ci ont affiché des positions contrastées, le nucléaire restant le dossier le plus clivant.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

Premier à ouvrir le débat organisé le 23 mars 2017 par l'école des Mines-Paris Tech, Matthieu Orphelin, ancien élu d'Europe Ecologie les Verts, représentant du mouvement En marche, rappelle que 40% du plan d'investissement du programme d'Emmanuel Macron est consacré à la transition énergétique. "Lors de son ministère, il est celui qui a lancé le projet de Hinkley Point (1) ", raille Ronan Dantec, sénateur EELV venu représenter Benoît Hamon (Parti socialiste). Mais pour Emmanuel Macron, estime Matthieu Orphelin, la dette écologique est désormais aussi importante que la dette financière.

Le candidat d'En marche s'oppose à la vision pessimiste d'une croissance productiviste. "Il y a des choses qui doivent croître, et des choses qui doivent décroître", selon une croissance "sélective". Exemple : le rattrapage de la fiscalité sur le gazole. Le programme de M. Macron propose une prime de 1.000 € à ceux qui se débarrassent de leur véhicule diesel. "M. Macron ne donne pas des objectifs trop élevés, mais réalistes", estime son porte-parole. Quant à la rénovation énergétique, elle manque de moyens. Pour l'accélérer, il faudra remplacer le crédit d'impôt par une avance, sous la forme d'un "crédit énergétique". Et ce afin de diviser par deux le nombre de passoires énergétiques d'ici la fin du mandat. L'interdiction des locations classées F ou G sera une autre mesure incitative, assortie d'un fonds spécial pour les avances sur travaux.

Mettre en oeuvre la transition énergétique

Pour Jacques Lefort, conseiller du candidat des Républicains François Fillon, "la transition énergétique est une promesse, on va essayer d'y répondre". Cependant il ne s'agit pas de modifier le système énergétique français, mais plutôt d'adhérer au maître mot de la campagne de M. Fillon : le pragmatisme. "On ne peut pas durablement vivre sur une économie subventionnée", estime Jacques Lefort, ingénieur en énergies renouvelables et élu de la mairie du onzième arrondissement de Paris. "La consommation énergétique a été multipliée par trois en 50 ans. La facture énergétique française est déficitaire de 60 milliards par an, etc". Des "défis" que le candidat souhaite relever, tout en relançant le programme électro-nucléaire. Parallèlement, "le principe de précaution doit être réécrit pour ne pas entraver la recherche".

Pour l'écologiste Ronan Dantec, "sur l'atome, Benoît Hamon, qui propose de sortir du nucléaire à l'horizon d'une génération, a une position réaliste". Dans la transition énergétique, "la question des territoires est centrale", estime celui qui a lancé la conférence Climate Chance. "Ceux-ci doivent recevoir une dotation climat". Le programme de M. Hamon propose d'offrir des alternatives à la voiture individuelle, de donner la priorité à la rénovation énergétique et au développement du ferroviaire.

Pour le représentant de Marine Le Pen, Philippe Murer, la transition énergétique est un sujet majeur. Economiste favorable au démontage de l'euro devenu assistant parlementaire de Mme Le Pen au Parlement européen, M. Murer a rejoint les rangs du Front national en 2014 parce que convaincu que les travaux qu'il a réalisés sur la transition énergétique lui semblent "parfaitement concevables si l'on pratique aussi le protectionnisme dans le secteur en accédant à l'argent de la Banque de France pour financer de gigantesques investissements". "La transition énergétique permettrait de créer un million d'emplois", estime M. Murer, qui rassure : "Non Marine Le Pen n'est pas climato-sceptique".

Protectionnisme solidaire

Pour le Front national, la priorité est d'en finir avec le dumping social et environnemental. M. Murer cite en exemple les prises de téléphone : "Il n'y a pas de normes en la matière, car il y a un dumping mondial sur les normes, c'est le libre échange absolu, les produits sont transformés sur toute la planète. En France, il y a une dérégulation du secteur de l'énergie. En témoigne la possibilité de vendre des barrages au secteur privé. Comment seront-ils régulés ?". Et de déplorer la vente d'Alstom à General Electric "à cause d'Emmanuel Macron, alors que la Caisse des dépôts aurait pu racheter Alstom pour 2,9 milliards". Pour le Front national, la transition énergétique sera aussi nucléaire et s'intéressera à la "filière thorium" : "Il faut donner les moyens à EDF de sécuriser le nucléaire. La nuit, on peut produire de l'hydrogène avec de l'électricité nucléaire pour alimenter une filière de piles à combustibles française". En résumé, développer "un protectionnisme intelligent" et mobiliser "l'Etat stratège" permettrait de se passer d'énergies fossiles dans 20 ans.

A son tour, Thomas Giry, ancien assistant parlementaire de Martine Billard venu représenter Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise, brosse un programme fondé sur un sentiment d'urgence : "Nous partons du constat de l'Anthropocène. L'urgence écologique fonde l'ambition de nos mesures". En matière de transition énergétique, le programme de M. Mélenchon entend "rompre avec la politique de l'offre" et agir sur la demande, comme le propose le scénario négaWatt qui constitue "l'épure" du volet énergie de la France Insoumise. Démanteler les centrales et proposer une nouvelle donne énergétique, "préférer le train aux cars Macron, réduire la circulation des marchandises", changer d'indicateurs car "le débat croissance/décroissance a fait la part trop belle au PIB" sont autant de pistes. Pivot du programme, la "règle verte" entend faire passer l'intérêt écologique avant l'intérêt économique. "Ce qui veut dire remettre en cause Notre-Dame-des-Landes et le projet Europa City du Triangle de Gonesse" (dans le Val d'Oise).

La plate-forme de la France insoumise mobilise "une planification citoyenne, impliquant les salariés, remontant au Parlement sous la forme d'un débat et d'un vote, traduits en lois de programmation et de financement pluriannuel". Visibilité des réglementations et retour vers les territoires pour des mises en œuvre diversifiées, technologies plus robustes, meilleur partage des bonnes pratiques, "protectionnisme solidaire" pour faire monter les standards sont autant d'éléments d'une vision globale de la transition exposée. "Notre société est prête pour la transition écologique". Ronan Dantec tempère cet enthousiasme : "Il n'y a que deux candidats qui disent qu'on ne survivra pas au changement climatique. S'ils y croyaient vraiment, ils s'associeraient".

1. Projet de centrale nucléaire au Royaume-Uni porté par EDF

Réactions2 réactions à cet article

Faut-il redire une fois de plus que l'écologie ne se limite pas aux questions d'énergie .
La protection de la nature :les espèces sauvages (ou domestiques),leur territoire doivent être l'objet de programmes .
Cette réflexion ne semble pas arriver à l'esprit des ingénieurs qui parlent d'écologie ,et moins encore à celui des politiques .
On ne saurait multiplier les éoliennes sans dénaturer des milliers de sites encore sauvegardés,on ne peut barrer toutes les rivières sous prétexte d'y installer des micros-centrales.
La gabegie électrique conduit à des aberrations écologiques .

sirius | 30 mars 2017 à 15h53 Signaler un contenu inapproprié

@sirius
Nous avons fait un article sur les candidats et la biodiversité, suite à une conférence organisée par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité :
https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-election-presidentielle-fillon-macron-hamon-melenchon-le-pen-28705.php4

Le modérateur | 30 mars 2017 à 15h57 Signaler un contenu inapproprié

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