Fixer des orientations à moyen-long terme, obtenir une offre d'énergies compétitive et préserver la compétitivité-coût des énergo-intensifs, telles sont les propositions de l'Association française des entreprises privées (Afep) et du Cercle de l'industrie (1) pour la future loi de programmation sur la transition énergétique. Ils demandent également que soit engagé un saut de performances en matière d'efficacité énergétique dans les bâtiments, la mobilité et l'urbain et que soient soutenues les filières industrielles innovantes.
"En France, le débat public organisé en 2013 a montré la difficulté d'obtenir un consensus sur le contenu et les modalités, notamment financières, de la transition énergétique", indiquent les deux associations. Et d'alerter : "L'énergie en Europe n'a jamais été aussi chère. (…) Les choix qui seront faits dans les mois à venir seront donc cruciaux pour l'avenir de l'activité économique et de l'emploi sur notre territoire". Elles souhaitent donc que la transition soit engagée "au meilleur coût et dans des délais réalistes". Cela passe par une visibilité à long terme, une stabilité de la politique énergétique ainsi que des mesures d'urgence pour préserver la compétitivité des entreprises intensives en énergie et exposées à la concurrence internationale.
Objectifs fixés par Hollande : un risque de désindustrialisation ?
Le cap fixé par le Président de la République (réduction à 50% de la part du nucléaire en 2025, réduction de 50% des consommations d'énergie finale en 2050 et réduction de 30% de la consommation d'énergie fossile d'ici 2030) doit faire l'objet d'une analyse macroéconomique, afin d'examiner sa faisabilité "au regard des coûts et des implications économiques, ainsi que des conséquences industrielles pour les filières les plus concernées". Parmi eux, les risques de désindustrialisation, de délocalisation et de frilosité des investisseurs sont avancés.