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Valorisation des déchets organiques : la réussite de l'agglomération de Lorient

Après plusieurs années d'amélioration de son tri sélectif, l'agglomération Cap l'Orient espère faire labelliser son compost par l'écolabel européen. Produit à partir des biodéchets ménagers, ce compost est également utilisable en agriculture bio.

Déchets  |    |  F. Roussel
   
Valorisation des déchets organiques : la réussite de l'agglomération de Lorient
© Cap l'Orient
   
À l'occasion de son salon « Terre ! » qui se déroulera début mars prochain, l'agglomération de Lorient met en avant sa politique de gestion de déchets. La Communauté d'Agglomération du Pays de Lorient ou CAP l'Orient regroupe 190.000 habitants répartis dans 19 communes. En 2000, l'agglomération a choisi de mettre en place une collecte sélective des emballages et des déchets organiques ménagers en porte-à-porte et une collecte sélective du verre et des journeaux-magazines en apport volontaire. L'agglomération a cherché une organisation acceptable pour les populations et surtout une alternative à l'incinération, explique Olivier Catalogne, Chef du Service Déchets Ménagers de l'agglomération.

Pour collecter un maximum de déchets, l'ensemble des 90.000 foyers de l'agglomération même les habitats collectifs, ont été équipés de « bio-seaux » à installer dans les cuisines, de sacs biodégradables et de conteneurs spécifiques pour les biodéchets. La taille des conteneurs pour les ordures résiduelles a parallèlement été réduite pour inciter au tri. La collecte a officiellement débuté en 2003 et depuis les résultats sont au rendez-vous : depuis deux ans les volumes collectés augmentent de 7 à 8% par an et nous avons récupéré en 2008, 7.000 tonnes de biodéchets soit 38 kg/hab/an, explique Olivier Catalogne.
Côté qualité, l'agglomération est également satisfaite car le taux d'indésirable est faible : entre 1 et 6% du poids selon les quartiers. De plus, il n'y a pas eu un transfert trop important des déchets verts habituellement déposés en déchetterie vers les biodéchets. Les déchets de cuisine représentent 60% des biodéchets.

“ Depuis deux ans les volumes collectés augmentent de 7 à 8% par an et nous avons récupéré en 2008, 7.000 tonnes de biodéchets soit 38 kg/hab/an ” Olivier Catalogne
Une fois collectés, ces bio-déchets sont regroupés vers l'unité de traitement biologique où ils sont compostés. Les déchets restent 4 semaines environ dans les tunnels de traitement avant d'être affinés. Le substrat obtenu est ensuite déferaillé, criblé, trié avant d'être officiellement dénommé compost.
Selon les analyses, le compost de Lorient répond aux exigences qualitatives de la norme NF U 44-051 relative aux amendements organiques, norme révisée en 2006 et qui sera obligatoire le 28 février prochain pour les composts de bio-déchets. Grâce à la qualité du tri, le compost de l'agglomération répond également aux exigences de l'écolabel européen. Un dossier de labellisation est d'ailleurs en cours d'instruction. De plus, depuis 2008, le compost répond aux exigences du référentiel de l'agriculture biologique.

Aller encore plus loin en vue de limiter l'enfouissement

Le centre de traitement de Cap l'Orient est prévu pour composter 16.000 tonnes par an de déchets dans un objectif de production de 6.000 tonnes par an de compost. Pour l'instant l'unité fonctionne à moitié de ses capacités et produit 2.500 tonnes de compost par an. L'intégralité est commercialisée auprès d'une vingtaine d'agriculteurs de l'agglomération et mise à la disposition des communes pour leurs espaces verts. Mais l'agglomération ne compte pas en rester là et prévoit d'améliorer sa collecte car selon les derniers contrôles, il reste encore entre 17 et 36% de biodéchets dans les ordures résiduelles. Des industries agroalimentaires ont également pris contact avec l'agglomération afin d'envisager une prise en charge de leur déchets.

Parallèlement à la mise en place de ses collectes sélectives, l'agglomération de Lorient a fait le choix d'enfouir ses ordures résiduelles. Mais ces dernières sont préalablement stabilisées : elles subissent un pré-traitement similaire au compostage afin de réduire la part de déchets fermentescibles restante et ainsi réduire les quantités de déchets stockées. Cela permet de réduire de 30% le poids total des déchets enfouis, explique Olivier Catalogne.

Une valorisation matière que le Grenelle veut développer

Cap l'Orient fait partie des 60 collectivités françaises qui ont choisi de mettre en place un traitement de leurs déchets organiques. Regroupées au sein du Réseau Compost Plus, ces collectivités partagent leur expérience régulièrement pour encourager d'autres communes. Lorient a d'ailleurs accueilli la deuxième rencontre organisée par le réseau en octobre dernier.

Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, ces initiatives devraient être encouragées. Le projet de loi Grenelle 1 fixe en effet des objectifs de réduction des quantités de déchets partant en incinération ou en stockage : -15% d'ici 2012. Outre la réduction de la production à la source, le détournement des déchets fermentescibles vers le compostage ou la méthanisation est un moyen d'atteindre ces objectifs. Le projet de loi prévoit ainsi d'augmenter le taux de recyclage matière et organique de 24% en 2004 à 35% en 2012 et 45% en 2015.

Réactions9 réactions à cet article

Projet Pilote "Quartier Propre "

Je suis responsable d'un projet pilote sur le ramassage et la valorisation des déchetes ménagers dans un quartier (MVOUMVOU) de la Ville de Pointe-Noire au Congo Brazzaville.
Le but du pilote est d'accompagner la communauté de MVOUMVOU dans la gestion participative de leur déchets ménagers, et la finalité est de construire un Centre de Transit, de tri et de compostage, qui est en construction actuellement .

Je souhaiterais rentrer en contact avec le chef de votre pour échanges d'expérience dans la fabrication du compost et la valorisation d'autres déchets.

Eug | 05 février 2009 à 09h53 Signaler un contenu inapproprié
compost pour l'agriculture bio ?

je suis perplexe sur la possibilité d'utiliser ce compost en agriculture biologique. Cela voudrait dire par exemple que le processus de compostage permet de dégrader suffisamment les traces de pesticides contenus dans les peaux de nos fruits et légumes ?
Je pensais qu'il fallait des déchets d'alimentation bio pour alimenter des cultures bio via le compostage...
Si les analyses de ce compost répondent réellement au cahier des charges de l'AB, c'est une bonne nouvelle.
Je serai preneur tout de même d'un tel jeu d'analyses physico-chimiques et d'une analyse critique de leur représentativité.
Antoine

Atoll | 05 février 2009 à 10h35 Signaler un contenu inapproprié
Re:compost pour l'agriculture bio ?

Je suis également sceptique au sujet de la dégradation des résidus de pesticides par le fait du compostage. Par ailleurs je ne comprends pas qu'il faille "déferrailler" des déchets organiques déjà triés à domicile.
Où peut-on trouver le texte de la norme européenne concernant le compost bio ?

Marine

marine | 05 février 2009 à 12h27 Signaler un contenu inapproprié
Lorient a sa place dans l'ACR+

Comme journaliste j'ai récemment participé à un congrès à Bruxelles de l'ACR+ (l'Association des Cites et Régions pour le Recyclage, la Revalorisation etc...)
L'agglomération de Lorient pourrait très utilement apporter son témoignage constructif aux 100 membres del'ACR+
www.acrplus.org

journalistebe | 05 février 2009 à 17h09 Signaler un contenu inapproprié
Re:Projet Pilote

Bonjour, je suis présidente adjointe d'une association de brousse à 110 km de la capitale du Sénégal dans la région de Mbour portes des magnifiques iles du Saloum et du pays de Léopold Sédar Senghor, défunt poéte de la négritude et premier président. Le président est le prof de SC nat du village Voir notre site tenu par lui "Mbodiène Envvironnement" sur Google.Nous tentons depuis avril dernier avec grande difficulté d'organiser du tri sélectif pour eviter que le village ne se transforme complètement en décharge sauvage qui se déverse à la saison des pluies dans l'une des dernières poussinières de la région pour les alevins,la lagune, halte des oiseaux migrateurs.

Grâce à une infirmière en vacances, le Cours Moyen a fait en mai dernier une sensibilisation par du porte à porte et le passage dans les écoles de 2 villages sur les dangers des piles alcalines qui servent de jeux aus enfants et de médicaments aux mamans...
De tres nombreux obstacles: aucune décharge officielle, aucune organisation, la méconnaissance, le manque de sensibilisation, le manque de civisme et la desespérance totale. Les soucis sont ailleurs, manger est le seul soucis.
Pourtant nous ne baissons pas les bras et pensons y arriver un jour par l'éducation au tri sélectif dés la maternelle.
Nous attendons tout conseil sur la spécificité du traitement des ordures ménagères en Afrique sahelienne. Nous n'avons quasiment pas de déchets organiques dévorés dans les concessions par les cochons et les animaux errants. par contre les sacs plastiques envahissent tout. Les verres et fers sont souvent pris par des récupérateurs. Que peut-on faire de bien pour protéger nos sols?Comment les recycler SUR place car l'argent manque cruellement pour tout transport?

Nous avons écrit au ministère et à une instance internationale qui gèrent les poubelle de Dakar pour devenir village pilote SANS réponse à ce jour Sans encouragements de départ, hélas tout va s'endormir et les poubelles bientot dans les classes. AU secours!

Bettyboop | 06 février 2009 à 01h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Projet Pilote

Evidemment le projet de LORIENT nous fait rêver BRAVISSIMO et effectivement cet engagement réussi mérite récompense au moins pour le tourisme à encourager dans cette région de protection de l'Environnement.

Bettyboop | 06 février 2009 à 01h48 Signaler un contenu inapproprié
RENTABILITE

BRAVO POUR TOUTES CES INITIATIVES. Dommage que si peu de communes et si peu de personnes se sentent réellement préocupper par l'environnement. Beaucoup serait d'accord d'acheter BIO, d'utiliser du papier recyclé... si cela ne leur coûté pas plus cher. Alors je me demande si des projets comme celui de Lorient est rentable ou si il coûte? Dans le cas où il serait rentable, peut-être que les habitants pourraient être indemnisés en fonction des kilos des déchets qu'ils donnent? Toujours est-il qu'il est urgent que ce type d'initiatives se multiplient pour que nos enfants puissent vivre correctement.

barbibulle | 11 février 2009 à 17h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:compost pour l'agriculture bio ?

avec le déferraillage, on sort les petites cuillères, boîtes de conserves, couteaux et autres ustensiles de cuisines tombés dans la poubelle en vidant l'assiette et dont la disparition semble si mystérieuse dans les jours suivants....

estelle | 24 février 2009 à 09h47 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:compost pour l'agriculture bio ?

Avec un peu de retard, juste pour dire que jusqu'à preuve du contraire,"L'ECOLABEL"ne concerne,tout au moins au dernière nouvelle que les déchets verts!!!

Vanmeulebroucke | 09 septembre 2009 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié

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