Pour collecter un maximum de déchets, l'ensemble des 90.000 foyers de l'agglomération même les habitats collectifs, ont été équipés de « bio-seaux » à installer dans les cuisines, de sacs biodégradables et de conteneurs spécifiques pour les biodéchets. La taille des conteneurs pour les ordures résiduelles a parallèlement été réduite pour inciter au tri. La collecte a officiellement débuté en 2003 et depuis les résultats sont au rendez-vous : depuis deux ans les volumes collectés augmentent de 7 à 8% par an et nous avons récupéré en 2008, 7.000 tonnes de biodéchets soit 38 kg/hab/an, explique Olivier Catalogne.
Côté qualité, l'agglomération est également satisfaite car le taux d'indésirable est faible : entre 1 et 6% du poids selon les quartiers. De plus, il n'y a pas eu un transfert trop important des déchets verts habituellement déposés en déchetterie vers les biodéchets. Les déchets de cuisine représentent 60% des biodéchets.
Selon les analyses, le compost de Lorient répond aux exigences qualitatives de la norme NF U 44-051 relative aux amendements organiques, norme révisée en 2006 et qui sera obligatoire le 28 février prochain pour les composts de bio-déchets. Grâce à la qualité du tri, le compost de l'agglomération répond également aux exigences de l'écolabel européen. Un dossier de labellisation est d'ailleurs en cours d'instruction. De plus, depuis 2008, le compost répond aux exigences du référentiel de l'agriculture biologique.
Aller encore plus loin en vue de limiter l'enfouissement
Le centre de traitement de Cap l'Orient est prévu pour composter 16.000 tonnes par an de déchets dans un objectif de production de 6.000 tonnes par an de compost. Pour l'instant l'unité fonctionne à moitié de ses capacités et produit 2.500 tonnes de compost par an. L'intégralité est commercialisée auprès d'une vingtaine d'agriculteurs de l'agglomération et mise à la disposition des communes pour leurs espaces verts. Mais l'agglomération ne compte pas en rester là et prévoit d'améliorer sa collecte car selon les derniers contrôles, il reste encore entre 17 et 36% de biodéchets dans les ordures résiduelles. Des industries agroalimentaires ont également pris contact avec l'agglomération afin d'envisager une prise en charge de leur déchets.
Parallèlement à la mise en place de ses collectes sélectives, l'agglomération de Lorient a fait le choix d'enfouir ses ordures résiduelles. Mais ces dernières sont préalablement stabilisées : elles subissent un pré-traitement similaire au compostage afin de réduire la part de déchets fermentescibles restante et ainsi réduire les quantités de déchets stockées. Cela permet de réduire de 30% le poids total des déchets enfouis, explique Olivier Catalogne.
Une valorisation matière que le Grenelle veut développer
Cap l'Orient fait partie des 60 collectivités françaises qui ont choisi de mettre en place un traitement de leurs déchets organiques. Regroupées au sein du Réseau Compost Plus, ces collectivités partagent leur expérience régulièrement pour encourager d'autres communes. Lorient a d'ailleurs accueilli la deuxième rencontre organisée par le réseau en octobre dernier.
Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, ces initiatives devraient être encouragées. Le projet de loi Grenelle 1 fixe en effet des objectifs de réduction des quantités de déchets partant en incinération ou en stockage : -15% d'ici 2012. Outre la réduction de la production à la source, le détournement des déchets fermentescibles vers le compostage ou la méthanisation est un moyen d'atteindre ces objectifs. Le projet de loi prévoit ainsi d'augmenter le taux de recyclage matière et organique de 24% en 2004 à 35% en 2012 et 45% en 2015.