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Politique environnementale dans l'UE : malgré des progrès, beaucoup reste à faire

Le rapport annuel d'examen des politiques environnementales a été publié le 10 août. Il dresse un état des lieux des avancées et des retards des Etats membres et de la communauté européenne en la matière. Bilan : peut largement mieux faire.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Politique environnementale dans l'UE : malgré des progrès, beaucoup reste à faire
   
''En 2009, l'examen des politiques environnementales montre que les États membres ont adopté et mis en œuvre une variété de mesures dans ce domaine. (…) Néanmoins, un certain nombre de données et de tendances restent inquiétants. Nous devons continuer de promouvoir la croissance verte et de nouvelles mesures de politique nationale visant une gestion plus efficace des ressources''.
En quelques mots, le commissaire européen à l'environnement, Janez Potočnik, résume la situation. Si les intentions ou les déclarations sont bien là, les résultats se font encore attendre dans bien des domaines de l'environnement en Europe. Le rapport annuel d'examen des politiques environnementales le montre bien. Cette septième édition revient sur les tendances environnementales, les progrès et les retards de l'UE et de chacun de ses Etats membres dans les 4 domaines prioritaires du sixième programme d'action pour l'environnement : le changement climatique, la nature et la biodiversité, l'environnement et la santé et les ressources naturelles et les déchets.
''Bien que des progrès évidents ont été réalisés dans certains secteurs de l'environnement, des efforts supplémentaires sont nécessaires dans beaucoup d'autres, concernant notamment la perte de biodiversité'', note le rapport.

Les événements de 2009 en faveur de l'environnement

Le rapport revient d'abord sur les événements marquants de 2009 concernant l'environnement. L'adoption du paquet climat-énergie en juin et l'accord de Copenhague autour de l'objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2°C au-dessus des niveaux préindustriels constituent des ''pas dans la bonne direction''.
Les conclusions du rapport sur l'économie des écosystèmes et de la biodiversité a souligné quant à lui des tendances inquiétantes et l'urgence d'investir dans la protection des écosystèmes. Dans ce sens, l'Union européenne a soutenu la création d'un groupement scientifique intergouvernemental sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), qui devrait voir le jour en 2011. ''Les années à venir permettront de tester la crédibilité et l'efficacité de l'UE et des politiques internationales dans le domaine de la biodiversité'', commente le rapport.
Les années à venir permettront également de mesurer les effets des autres politiques mises en œuvre en 2009 dans le domaine de l'environnement, comme Reach, la directive biocides, la directive sur les émissions industrielles, la directive cadre sur l'eau ou les mesures prises à l'échelon national dans le cadre de plans de relance. Car l'ensemble de ces politiques, qu'elles soient nationales ou européennes, sont des mesures de long terme. En attendant que leurs effets soient visibles, la plupart des indicateurs restent au rouge.

Beaucoup reste à faire

L'examen des indicateurs sur les quatre domaines prioritaires montre en effet que beaucoup reste à faire. Seuls l'évolution des émissions de gaz à effet de serre, la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie finale, la part de l'agriculture biologique et le recyclage des emballages sont satisfaisants. L'UE serait sur la bonne voie dans ces quelques domaines.
En revanche, malgré quelques progrès constatés, les émissions moyennes de CO2 des voitures, l'intensité énergétique, les projections d'émissions pour les polluants atmosphériques, l'indice d'exploitation de l'eau, la surexploitation des ressources en poissons, les volumes de déchets générés et les résidus de pesticides dans l'alimentation générés posent toujours problèmes.
Les objectifs fixés par l'UE ne seront probablement pas atteints dans certains domaines. C'est le cas pour le changement de température, les concentrations de CO2 dans l'atmosphère et les désastres naturels liés au changement climatique. L'Europe doit mieux faire concernant la production combinée de chaleur et d'électricité, la part d'électricité produite à partir d'énergies renouvelables, la consommation d énergie finale dans les transports et le traitement de déchets nucléaires. L'exposition des populations aux particules, à l'ozone, aux oxydes d'azote, au bruit des transports et la production de produits chimiques toxiques et nuisibles à l'environnement sont également toujours inquiétants.
Concernant la biodiversité, les indicateurs sont au rouge que ce soit pour la sauvegarde des oiseaux communs, la conservation des habitats et des espèces, la fragmentation des paysages ou le stockage carbone dans les sols.

La France n'échappe pas à cette tendance

Si elle est sur la bonne voie pour le développement des énergies renouvelables ou la réduction des émissions de CO2 par véhicule ou plus globalement des gaz à effet de serre, la France fait partie des mauvais élèves concernant la production combinée de chaleur et d'électricité, l'intensité énergétique, les déchets nucléaires (elle est le principal pays producteur avec le Royaume Uni), la fragmentation des paysages, le stockage de carbone dans les sols, le transport de marchandise ou encore l'agriculture biologique.
Le rapport note que 2009 a été une année importante en matière de politique environnementale en France, marquée par l'adoption de la loi Grenelle 1, ''qui fixe ses multiples engagements à moyen et à long terme et les objectifs à moyen et à long terme dans les domaines de la biodiversité, du bâtiment, de l'énergie, de la gouvernance environnementale, de la santé, des transports et des déchets''. Cependant, le texte relève que l'un des engagements clés du Grenelle de l'environnement, la taxe carbone, a été abandonné par le gouvernement.
Enfin, pour rappel, sur 451 infractions environnementales commises par les Etats membres, 26 sont imputables à la France, qui se trouve reléguée au 22ème rang européen... sur 27 !

Réactions2 réactions à cet article

bâtir une éco-économie

Pour qu'une économie soit durable, elle doit respecter les principes de l'écologie.Sans cela, elle est vouée au déclin progressif et à l'effondrement.
Bien plus que les impératifs écologiques, ce sont les contraintes du marché qui ont dessiné l'économie globale d'aujourd'hui.La recherche du profit à court terme explique bon nombre de désastres écologiques.
Il y a urgence à échafauder une nouvelle stratégie, une économie faite sur mesure pour la terre, une éco-économie fondée sur la prise en compte des coûts réels résultant des dégradations de l'environnement et sur le développement des énergies renouvelables, associé à des économies d'énergies.
Si les ressources naturelles continuent à diminuer devant les pressions exercées, c'est que ceux qui en retirent les bénéfices n'ont pas à payer les atteintes à la nature. Peut-on imaginer un marché économique guidé par des indicateurs de l'environnement et non ceux du profit ?
Une économie durable veille à ne pas dépasser le rendement durable des écosystèmes : pêcheries, forêts, terre d'élevage et cultivables.
La restructuration de l'économie globale , permettant une croissance économique durable, offre la plus grande opportunité d'investissement de l'histoire.L'écologie politique est l'avenir de l'humanité...L'Europe doit donner une véritable impulsion et réussir sa mutation vers un monde durable.

Océane | 15 août 2010 à 16h36 Signaler un contenu inapproprié
A quand la luttre contre l'urbanisation ?

Les entrées de ville sont détestables à plusieurs titres :
Esthétiquement, il s'agit d'allignements de surfaces commerciales (hangars) la plupart du temps sans un arbre, sans souci de paysage : le far-west !
Les superficies utilisées (au détriment de la terre agricole) sont scandaleuses notamment en parkings.
Au-dessus de ces surfaces commerciales, (souvent véritables épaves thermiques), il n'y a aucun habitat (pure perte)
Ne serait-il pas temps que l'UE s'inquiète de l'utilisation de la terre ? Il n'est pourtant pas compliqué de prolonger la ville en optimisant l'espace au maximum.
Il semblerait que le foncier soit inépuisable. Il est surtout, par le droit de préemption des collectivités, encore trop peu cher...

Marjolaine | 23 août 2010 à 16h32 Signaler un contenu inapproprié

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