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L'UE-15 devrait atteindre ses objectifs de Kyoto dès 2010

Selon les dernières projections de l'Agence européenne de l'environnement, l'UE15 devrait atteindre son objectif de Kyoto. Dans le détail, tous les mécanismes prévus, même les plus discutables, devraient servir à honorer l'engagement collectif.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
   
L'UE-15 devrait atteindre ses objectifs de Kyoto dès 2010
   
Afin de suivre les progrès réalisés par l'Union européenne en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), l'Agence Européenne pour l'Environnement (AEE) présente chaque année au Secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un inventaire annuel des émissions gaz à effet de serre. Réalisé sur la base des informations communiquées par les gouvernements nationaux, ce rapport permet à l'AEE de faire un point sur les bilans d'émissions et de calculer les futures réductions réalisables d'ici à 2010.

Au titre du protocole de Kyoto, les 15 États membres que comptait l'Union européenne au moment de son adoption (l'UE-15) se sont engagés à réduire collectivement d'ici à 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre de 8 % par rapport au niveau de 1990. Selon les dernières données de l'AEE, l'UE-15 a réduit de 2,7% ses émissions entre 1990 et 2006.
Les projections réalisées par l'agence démontrent que les politiques climatiques en vigueur à l'heure actuelle permettront de faire grimper ce taux à ''seulement'' 3,6% d'ici 2010. Une réduction supplémentaire de 3 % devrait ''heureusement'' être réalisée grâce à l'achat de crédits issus de projets de réduction des émissions menés dans les pays tiers. Ces projets sont menés au titre des trois mécanismes de Kyoto fondés sur le marché à savoir l'échange international de droits d'émission, le mécanisme de développement propre et la mise en œuvre conjointe. Les activités de boisement et de reboisement, qui créent des « puits de carbone » capables de stocker le CO2 atmosphérique devraient réduire encore les émissions de 1,4%.

L'AEE se déclare ainsi convaincu que l'UE-15 aura atteint son objectif de Kyoto dès 2010. Elle encourage toutefois les pays à poursuivre leurs politiques et surtout à mettre en œuvre intégralement les mesures supplémentaires à l'étude. Si ces mesures sont mises en place, elles permettraient de réduire de 3,3% supplémentaires les émissions de GES de l'UE-15 d'ici 2012. La réduction totale d'émissions pourrait alors atteindre 11,3 % et dépasser l'objectif prévu.

Des situations contrastées d'un Etat à un autre

Le rapport de l'AEE révèle toutefois que les 15 Etats membres n'en sont pas au même niveau en termes de performance de réduction d'émissions. Rappelons que chaque Etat membre est assigné d'un objectif national. L'Autriche doit par exemple réduire ses émissions de 13%, le Danemark de 21% alors que la France et la Finlande doivent les stabiliser et l'Irlande est autorisée à les augmenter de 13%.
En 2006, quatre États membres de l'UE-15 (France, Grèce, Royaume-Uni et Suède) avaient déjà atteint un niveau inférieur à leur objectif de Kyoto. Huit États membres supplémentaires (Allemagne, Autriche, Belgique, Finlande, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas et Portugal) prévoient qu'ils atteindront leurs objectifs. En revanche, à en croire les projections de l'AEE, ce ne sera pas le cas du Danemark, de l'Espagne et de l'Italie. D'ici 2010, le Danemark par exemple n'aura réduit que de 11,6% ses émissions de GES alors que le protocole de Kyoto l'engage une baisse de 21%.

Un paquet climat/énergie nécessaire pour les objectifs de 2020

Même si aucun objectif collectif n'a été fixé pour les émissions de l'UE-27, l'AEE suit également les émissions des douze États membres qui ont rejoint l'Union européenne en 2004 et 2007. Dix d'entre eux, ont en effet souscrit au titre du protocole de Kyoto des engagements individuels leur imposant de réduire leurs émissions de 6 % ou 8 % d'ici à 2012. Seuls Chypre et Malte n'ont pas d'objectif en matière d'émissions.
Selon le rapport de l'AEE, les émissions pour l'UE-27 ont baissé de 10,8 % entre 1990 et 2006. L'agence estime que le niveau des émissions devrait continuer de baisser jusqu'en 2020. Toutefois l'objectif de réduction de 20 % approuvé par les Etats membres en 2007 restera hors d'atteinte, selon l'AEE. À moins que les mesures dans les domaines de l'énergie et du changement climatique proposé par la Commission Européenne en janvier 2008 soient mises en œuvre, précise-t-elle. Dans le contexte actuel de crise financière et attendu des dernières déclarations de l'Italie et de la Pologne, rien n'est moins sûr !


*UE-15 : Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, Royaume-Uni.

**UE-27 : Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, République Tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Royaume-Uni.

Réactions2 réactions à cet article

OBJECTIF LUNE!!!!!!

Je me pose une question, dans cette analyse est-il tenu compte de la désintrustrilasation des l'Europe!
Depuis 2000 des milliers d'entreprises ont quittés l'Europe pour partir polluer l'Asie et la Chine.
Ou nous pocédions des industries qui ne demandaient qu'à durer à à s'adapter pour moins polluer nous avons préferez délocaliser nos productions vers des pays à bas cout utilisant des énergies polluantes. N'oubliez pas que comme ne nuage de Tchernobyl ,la pollution n'a pas de frontières et que la cupidités de nos dirigeants et industriels nous reviendra dans la figure à tous.

herve | 23 octobre 2008 à 09h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:OBJECTIF LUNE!!!!!!

C'est une excellente remarque de Hervé, en effet, il serait intéressant de pouvoir connaître la part de réduction dûe au progrès techniques, et celles dûes aux fermetures des entreprises ou délocalisations.
Toutefois rappelons que les délocalisations sont essentiellement dûes au prix de la main d'oeuvre, le coût de l'énergie restant globalement mondial (si le pétrole est cher en France, il l'est aussi en Chine) et que de plus la délocalisation entraîne des frais de transport de plus en plus contraignants.
La balance n'est donc pas aussi manichéene.

manji82 | 24 octobre 2008 à 16h55 Signaler un contenu inapproprié

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