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Véhicules électriques, une solution de transition pour une mobilité bas carbone ?

Lors de la COP 21, Ségolène Royal a annoncé le lancement d'un appel à projets international pour une voiture électrique à moins de 7.000 euros. La décarbonation du secteur des transports passera toutefois aussi par une autre planification urbaine.

Transport  |    |  D. Laperche
Environnement & Technique N°354
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°354
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"Nous lançons un appel à projets mondial pour encourager le développement d'un véhicule électrique à un coût inférieur à 7.000 euros, a annoncé Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, à l'occasion d'une conférence sur les solutions développées par le secteur des transports, jeudi 3 décembre au Bourget. Il faudra que les industriels forment des accords entre eux".

En France, les véhicules particuliers seraient les principaux responsables des émissions du secteur du transport routier avec une part qui représente 56,7% des gaz à effet de serre (GES) émis, selon un rapport du Commissariat général au développement durable (CGDD).

D'une façon plus globale, le secteur du transport au niveau mondial contribue pour une bonne part aux émissions de GES. "Le transport est responsable d'un quart des émissions liées à l'énergie et quand on regarde l'ensemble des consommations, il atteint 15%, a rappelé Simon Upton, directeur de l'environnement pour l'OCDE. Si nous ne faisons rien ces 25% pourraient s'élever à un tiers d'ici 2035".

Une sobriété carbone à géométrie variable

L'enjeu serait donc de rendre ce secteur plus vertueux. Sur le sujet des véhicules électriques (1) , le mode de production de l'électricité pèse toutefois dans la balance environnementale.

En se penchant sur l'analyse du cycle de vie (ACV) des véhicules électriques, l'Ademe a ainsi estimé qu'en dessous de 40.000 km, la voiture thermique a une consommation d'énergie primaire totale inférieure au véhicule électrique que ce soit en France (essentiellement approvisionnement nucléaire) ou en Allemagne (charbon). La balance s'inverse à partir de 100.000 km.

Par ailleurs, en 2013, le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a quant à lui considéré dans une de ses décisions qu'une voiture électrique ne pouvait être qualifiée "d'écologique".

"Il y aura toujours une demande de la voiture individuelle. Des populations qui se déplaçaient auparavant en vélo souhaitent désormais accéder à ce type de véhicules. Il faut développer une voiture propre, populaire, accessible à tous pour désengorger nos villes des transports polluants, s'est positionnée Ségolène Royal, lors de la conférence de presse. Mais il faut aussi travailler en parallèle sur des transports en commun propres et une forme d'économie collaborative".

Du coté des industriels, des entreprises comme Michelin, semblent prêtes à s'investir pour développer des innovations. "Il ne faut pas voir la mobilité et la croissance comme des concurrents, a considéré Jean-Dominique Senard, PDG de Michelin. Il faut toutefois régler les problèmes de pollution, c'est notre rôle. Nous sommes également engagés dans cette voie pour des raisons économiques : ces investissements nous apporteront une richesse économique".

Favoriser la mobilité douce

"Un bouchon vert reste un bouchon, a opposé Simon Upton, directeur de l'environnement pour l'OCDE. Durant cette COP 21, il ne faut pas se concentrer sur l'amélioration mais sur le changement, il faut réduire le besoin de se déplacer, décourager l'utilisation des voitures". Des villes comme Copenhague ou Séville ont ainsi préféré encourager les modes de déplacements doux en développant, par exemple, des infrastructures cyclables.

Plutôt qu'adapter la ville à la voiture, l'enjeu serait désormais de favoriser une modification des comportements à travers notamment une autre planification urbaine. "Il faut progresser sur cette question, a reconnu Ségolène Royal. Une entreprise qui s'installe sur un territoire ne se préoccupe pas d'où ses salariés vont habiter : l'interconnexion doit faire partie d'une logique d'aménagement du territoire".

Si la question est complexe et doit prendre en compte les aspirations de citoyens (2) , elle ne pourra être évitée. "La population va augmenter pour atteindre neuf milliards, dont trois milliards de classe moyenne. Le secteur des transports va donc augmenter, il est indispensable qu'il se transforme en profondeur, a souligné Naoko Ishii, présidente du Fonds pour l'environnement mondial. Il faut procéder à une planification urbaine avec des villes plus compactes et coordonnées".

Le Fonds a estimé que 17.000 milliards de dollars pouvaient être économisés en organisant la densification des villes. En collaboration avec notamment la Banque mondiale, il a alors lancé un programme qui encourage une planification de mobilité urbaine adaptée à une réduction des émissions de carbone (MobiliseYourCity).

1. Lire à ce sujet La motorisation électrique : le prochain développement dans notre dossier les véhicules propres
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/vehicules_propres/motorisation_electrique.php4
2. Lire à ce sujet Le casse-tête de la mobilité dans notre dossier Transition écologique : l'avenir des villes en question
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/ville-demain/mobilite.php

Réactions1 réaction à cet article

Ah ! La voiture électrique, le rêve d'un transport verdoyant ! Et comment la recharge-t-on si on limite le nucléaire à la production actuelle alors que le besoin en électricité va augmenter ? Avec du gaz évidemment !Et les batteries lithium, elles viennent d'où, elles sont fabriquées comment, elles sont recyclées comment ?!Non, tant qu'on ne limitera pas la puissance des véhicules, le bilan carbone du transport individuel restera lamentable. Le problème, c'est l'image de la bagnole qu'il faut changer. Certainement pas caresser le bobo dans le sens du poil avec des objets high-tech hyper coûteux et intrinsèquement non durables.

dmg | 04 décembre 2015 à 18h34 Signaler un contenu inapproprié

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