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Actu-Environnement

Comment lutter contre les décharges sauvages, poison des paysages français ?

Aucun milieu naturel français ne semble être épargné par le dépôt sauvage de déchets. Les initiatives locales et ponctuelles existent pour lutter contre ces pollutions, mais elles restent insuffisantes, faute d'un arsenal législatif plus dissuasif.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  R. Pin
Actu-Environnement le Mensuel N°385
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°385
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Plus de 40 hectares d'une ancienne plaine maraîchère, recouverts par des dépôts d'ordures illégaux… Depuis une dizaine d'années, des entreprises du BTP peu scrupuleuses préfèrent laisser leurs gravats aux abords de Carrières-sous-Poissy (Yvelines), plutôt que de payer des frais de déchèterie. Le phénomène s'est accéléré depuis un an, aidé par les dépôts de toute nature de particuliers. Des milliers de tonnes de détritus attendent d'être évacués. Il faudra pour cela débloquer plus d'un million d'euros.

Le cas très médiatisé de Carrières-sous-Poissy a remis sur le devant de la scène un mal français : les dépôts sauvages de déchets qui défigurent les paysages, et empoisonnent le territoire. Zones agricoles, forestières, péri-urbaines ou même littorales, chaque parcelle de territoire, pour peu qu'elles soient à l'abri des regards, semble menacée par ces dépôts illégaux d'ordures.

Impacts environnementaux, sociaux et économiques

La secrétaire d'État, Brune Poirson, a lancé, en mai dernier, un groupe de travail réunissant élus, associations, administration et l'Ademe pour lutter contre ces dépôts. "Les décharges sauvages génèrent des impacts environnementaux, sociaux et économiques importants. Le coût de leur ramassage régulier est une charge lourde à supporter pour les collectivités", explique-t-elle. Le groupe de travail devra en priorité proposer des outils de contrôle et de sanction renforcés pour "trouver enfin des solutions concrètes à ce fléau environnemental".

Amendes et répression

Pour l'association Robin des Bois, membre de ce groupe de travail, l'heure n'est plus à la sensibilisation et à l'information. "La seule solution est de s'en prendre à ce qui compte le plus pour beaucoup de gens : leur porte-monnaie", estime Jacky Bonnemains, porte parole de l'ONG, qui attend des amendes plus dissuasives pour les pollueurs et plus de répression de la part des maires et des polices municipales. Le code de l'environnement fixe aujourd'hui à 75 euros d'amende le fait de jeter une poubelle pour un particulier, 1 500 euros en cas de dépôt depuis un véhicule. S'il s'agit de déchets professionnels, l'amende peut atteindre 75 000 euros, assortie d'une peine de deux ans de prison. Mais les verbalisations sont rares, car les pollueurs sont souvent discrets.

Il est difficile de recenser le nombre de dépôts qui polluent les sols français. Certaines ONG avancent qu'il en existerait au moins un dans chacune des 36 000 communes françaises. Le groupe de travail "décharges sauvages" doit remettre ses conclusions de manière échelonnée jusqu'en avril 2019.

Réactions15 réactions à cet article

L'arsenal législatif est déjà pléthorique: il faut juste l'appliquer avec la plus grande rigueur.
Quand cessera-t-on en France de considérer que la rédaction d'une "Grande Loi" de plus va résoudre tous les problèmes ?
Si c'était le cas, notre pays serait leader en tous les domaines...
Au lieu de cela, nous végétons dans une jungle réglementaire dont aucun citoyen ne sait se dépêtrer seul et nous sommes les champions de la rédaction de textes que nous n'appliquons pas.

Albatros | 03 septembre 2018 à 14h34 Signaler un contenu inapproprié

Et bravo au maire de Laigneville. Et d'accord avec Jacky Bonnemains pour une répression plus effective (voire plus féroce) !

Albatros | 03 septembre 2018 à 14h39 Signaler un contenu inapproprié

C'est un problème qui mérite effectivement la plus grande rigueur.

Dans les dépôts sauvages on trouve aussi des déchets dangereux (amiante par exemple).

le plus triste c'est qu'il y a des particuliers mais aussi des professionnels qui "se conduisent mal", les deux catégories doivent être sanctionnés.
Cependant sans les excuser, les particuliers sont parfois confrontés à un manque de moyens (réseau de déchèteries par exemple) insuffisants ou inadaptés.
C'est tout cela qu'il faut régler.

Georges | 03 septembre 2018 à 15h13 Signaler un contenu inapproprié

Effectivement pour gérer ce délicat problème il faut être le plus possible précis sur la réalité et les nombres en particulier.

Ça commence par par savoir et dire qu'il n'y a jamais eu strictement 36 000 communes en France, mais que le nombre officiel était de plus de 36500 en 2015 et qu’il a chuté brusquement à 35 756 en 2016 qu’en France métropolitaine Le nombre actuel début Janvier de ce qu’on appelle artificiellement « La France (donc DOM inclus) étant de 35 357.

Il faut savoir encore qu'on a dépassé en France "totale" (aussi artificiel que ce soit) 60 000 000 habitants depuis 2003 , contrairement au vieux 60 000 000 avancé par M.Bonnemains il y a quelques jours à peine à la télé. On en est à plus de 66 000 000 à ce jour. En n’oubliant pas qu’une partie de ces/ses habitants y vit légalement – déjà !! - sans être française tout en produisant des déchets, en sus des nombreux touristes dont on se vante. Ce qui rend totalement incohérents les chiffres et les quotients affichés par l’ADEME. Surtout lorsqu’elle prétend nous donner le chiffre du nombre de kilos jetés annuellement par « CHAQUE » Français, poupons de l’année affichée inclus qui produisent pas mal, mais ne jettent absolument pas, tout comme les vieillards grabataires.

Ensuite il faut distinguer les ex-décharges des communes à l'époque où ce n'était malheureusement pas un crime que chacune d'elle en ait une plus ou moins sans tenir compte de la perméabilité de son sous-sol. ......

Sagecol | 03 septembre 2018 à 15h39 Signaler un contenu inapproprié

(Suite)
On ne va pas punir les communes pour ce passé, même si on commence à dater la faute au lendemain de la nomination du premier ministre de l'environnement M. Pierre Fourcade.

Evaluons si possible le nombre de décharges sauvages depuis disons 1990, avant de constater que certaines sociétés responsables ne le sont plus depuis longtemps parce qu’elles ont été rachetées, proprio décédé ou non depuis, alors que juridiquement le racheteur, voire le racheteur du racheteur ne devra pas payer, sauf erreur.
J’arrête là, mais on peut encore en faire des tonnes sur le sujet, d’autant plus que notre justice qui ne mérite pas sa majuscule est très lente et que les grosses sociétés ont des relations qui les protègent, chantage, entre autres chantages, à l’emploi ou pas.

Il ne devrait pas être question de baisser les bras évidemment.Mais que proposer de réaliste ?

Il faut un temps où on disait : allons rouvrir les décharges du passé, il y a de l’ « or » a en retirer en fait de compost et de ferraille. Ça se discute, mais on peut peut-être déjà creuser utilement dans cette direction.

Sagecol | 03 septembre 2018 à 15h42 Signaler un contenu inapproprié

Merci Sagecol de souligner l'inanité de l'ADEME (ou sa fainéantise) dans la production de ratios imbéciles.
Cette agence est devenue un nid de copains écologistes recalés par le suffrage universel, occupés à peigner la girafe (autre exemple: les "bilans carbone" dont le caractère scientifique est démontré par le fait que l'imprécision (du fait de données reconstituées sans méthode) est souvent égale à la grandeur obtenue.

Albatros | 03 septembre 2018 à 16h48 Signaler un contenu inapproprié

Excessif comme d'habitude vous me prêtez des avis que je ne partage pas.

Le président est souvent un recyclé ou un copain, mais pas en dessous.

Mais il est vrai que parfois les chiffres de l'ADEME ne sont malheureusement pas très fiables, comme la plupart des statistiques partout.

Hélas Blanquer ne parle pas encore d'imposer des cours de sens critique pour donner le réflexe de lire critique, d’écouter critique, de parler critique et d'écrire critique.

Ce qui explique par exemple que beaucoup ne savent pas qu'un compliment, c'est encore une critique, comme attribuer une médaille est une sanction.

Sagecol | 03 septembre 2018 à 19h59 Signaler un contenu inapproprié

@Sagecol et Albatros
Bonjour,
on parle ici de décharges sauvages et de sanction des "pollueurs". Merci de recentrer votre débat dans ce sens :-)

Le modérateur | 04 septembre 2018 à 12h05 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Ce reportage est très intéressant. On s'aperçoit que la bonne méthode française qui est de réprimer est plus facile que d'analyser et de comprendre pourquoi cette méthode est inefficace et ne produit que des impôts supplémentaires. Le problème c'est amplifié lorsque les sociétés privées gérant des décheteries ont décidés de faire payer le dépot de déchet aux entreprises. Résultat pour ne pas augmenter leurs tarifs les entreprises ne facturent pas la gestion des déchets à leurs clients et se débarassent facilement du problème.
Si dans le sens contraire les déchèteries achèteraient ou accepteraient à cout 0 les déchets des entreprises ont aurait, à mon avis, soldé une bonne partie du problème.

Jemica | 04 septembre 2018 à 19h34 Signaler un contenu inapproprié

@Jemica : et les entreprises qui facturent au client l'enlèvement des déchets de chantier mais qui balancent ces derniers dans la nature, vous proposez quelques chose ? C'est très bien de défendre l'intérêt des entreprises, mais quid du respect de la responsabilité sociétale et environnementale de chacune d'entre elle ? Celles qui se conduisent mal portent préjudice à celles qui agissent honnêtement. Malheureusement, avec l'obsession française de réduire le nombre des agents publics dont ceux chargés de la police de l'environnement, ces délinquants sont de moins en moins inquiétés.

Pégase | 13 septembre 2018 à 13h51 Signaler un contenu inapproprié

Pégase, commençons donc à pointer les donneurs d'ordres qui négocient en position de force et auxquels les artisans doivent le plus souvent céder.
La plupart d'entre eux n'osent même plus indiquer dans leurs devis le coût d'élimination des gravats tellement ils savent que ce sera l'un des premiers postes qui seront sabrés lors de la négo...
Et regardons aussi les particuliers qui font quasiment toujours sauter ce poste quand ils ont recours à des artisans et, quand ils font eux-mêmes les travaux, s'empressent de benner de nuit les gravats et déchets en loucedé au bord de la route...
Certains trouvent même ça "écolo'"

Albatros | 14 septembre 2018 à 12h37 Signaler un contenu inapproprié

@ Albatros : je ne vois vraiment pas en quoi se débarrasser de déchets dans la nature peut être considéré comme écolo, même avec la plus grande mauvaise foi.
Que le client soit également responsabilisé, je vous suis à 100 %. Mais des entreprises qui facturent l'enlèvement/élimination puis se débarrassent sans scrupules de la camelote au bord d'un chemin ou dans une mare condamnée à être ainsi comblée, ça existe bel et bien. Il y a, entre autres, en effet dans les zones rurales pas mal de personnes isolées (surtout si elles sont âgées) qui sont si contentes que des travaux de rénovation soient effectués chez elles qu'elles ne vont certainement pas discuter les conditions tarifaires de l'entrepreneur, surtout cette petite ligne en fin de devis puis de facture. Le rapport de force ne leur est certainement pas favorable.

Pégase | 14 septembre 2018 à 13h33 Signaler un contenu inapproprié

J'en connais qui tiennent cet argument, par défiance envers les exploitants des centres de stockages de déchets inertes...

Albatros | 14 septembre 2018 à 16h34 Signaler un contenu inapproprié

Toutes vos remarques sont en effets pertinentes mais le constat est là, la méthode de répression ne fonctionne pas. Comment peut-on laisser s'établir des décharges aussi grandes sans réaction dès les premiers dépôts.
Il faut dés les premiers instants:
1) Faire constater
2) Enlever les déchets
3) Essayer de trouver le ou les coupables

Seulement chacun se renvoie la balle en disant ce n'est pas à moi, c'est à l'autre de ramasser. Les communes sont responsables de la propreté de leur environnement, elles doivent réagir rapidement et ne pas se contenter de constater et de mesurer tous les ans l'amplitude du problème.

Jemica | 15 septembre 2018 à 10h49 Signaler un contenu inapproprié

"Les" communes" (au nombre réel très mal connu même de ministres) c'est un terme globalisant.

Elles sont de très différentes tailles avec des budgets et un nombre de salariés de très différentes tailles.

De même qu'il y a des "voisins vigilants" pour se protéger des voleurs, peut-être en faudrait-il d'autres ou les mêmes pour se protéger des pollueurs

Sagecol | 17 septembre 2018 à 09h57 Signaler un contenu inapproprié

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