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Les espèces invasives coûtent cher et gagnent du terrain

Les espèces invasives ont un coût tant financier qu'environnemental. Elles engendrent une perte de biodiversité. L'ONF tente de freiner leurs proliférations. Reportage vidéo dans les forêts primaires de La Réunion.

Actu-Environnement le Mensuel N°385
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°385
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Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), « une espèce exotique envahissante est une espèce allochtone dont l'introduction par l'Homme (volontaire ou fortuite), l'implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives ». Il s'agirait « de la deuxième plus grande menace pour la biodiversité après la destruction des habitats naturels », selon l'IUCN.

En Europe les conséquences économiques atteindraient les 12 milliards d'euros dans l'agriculture, l'élevage, la pêche, le loisir, le tourisme. La Commission européenne a adopté, le 13 juillet 2016, une première liste des espèces préoccupantes. Ce sont trente-sept espèces exotiques envahissantes qui ont été désignées, dont quatorze pour la flore et vingt-trois pour la faune. En 2017, neuf espèces de flore et trois de faune sont ajoutées. Il s'agit notamment de la Jussie rampante, la Berce du Caucase, le crabe chinois, la grenouille taureau, le corbeau familier, le raton laveur ou encore le ragondin.

Ces espèces doivent être combattues mais il arrive un stade où le combat est perdu d'avance. L'invasion est tellement avancée qu'il serait trop coûteux de lutter de façon systématique. Ainsi, un certain nombre d'espèces invasives ne figure pas sur cette liste comme la renouée du Japon ou le moustique tigre.

Sensibilisation de l'ONF à La Réunion

Le département de La Réunion investit dans cette lutte pour protéger ses forêts qui ont un intérêt certain. Elles sont en effet sont composées d'un taux d'endémisme très élevé, de l'ordre de 28 % (plus de 200 espèces végétales), avec des espèces qui ne vivent que sur cette île. Un intérêt pour l'industrie pharmaceutique et surtout pour le tourisme, qui est le premier secteur économique de l'île.

Le plus difficile pour l'ONF, qui gère l'essentiel de ces forêts, reste d'éduquer les gens au respect de ces équilibres fragiles. Car très nombreux sont ceux qui plantent des espèces invasives dans leur jardin. Mais le milieu naturel est également touché. Une progression qui peut avoir des conséquences dramatiques. Pour tenter de diminuer cette tendance, l'ONF a créé des sentiers pédagogiques pour tenter de faire passer le message, mais ce n'est pas suffisant. Il y aurait un travail à faire auprès des jardineries pour mettre en garde les consommateurs, ou bien tout simplement interdire à la vente plus de plantes envahissantes, comme l'a été la Jussie. Mais le problème est compliqué, car, si beaucoup de plantes sont envahissantes, on ne le sait pas encore.

Réactions4 réactions à cet article

En matière de diffusion initiale des espèces végétales invasives, la responsabilité des jardineries et des professionnels des espaces verts est énorme. Et là, comme d'habitude dès qu'on touche au commerce, il y a fort à parier qu'aucune société ne pourra être reconnu responsable pénalement et donc contribuer à réparer les dégâts engendrés. Le législateur pourrait utilement se pencher sur la question.
Les TP et des services techniques de communes jouent aussi un rôle dans la propagation de certaines espèces invasives : de nouvelles stations de Renouée du Japon apparaissent comme par magie sur les bords de routes, les lieux de dépôts de terres de curage, les rond-points, etc. La faible reproduction naturelle de cette espèce n'explique pas ce phénomène. La raison principale est ailleurs : des fragments de racines se coincent dans les dents, les articulations ou les chenilles d'engins ou les terres transportés d'un chantier à l'autre et redonnent ensuite une nouvelle implantation.

Pégase | 01 octobre 2018 à 13h32 Signaler un contenu inapproprié

...et on voit des biotopes entiers disparaître, et puis on oublie, et un jour on dit "ah, c'est joli"... en ayant oublié le charme et la diversité de l'antérieur... non, il faut réagir ! Mais pour cela, il faut une mobilisation citoyenne, il faut des moyens. Mais tellement peu d'assoc' écolos se positionnent sur ce réel désastre plutôt que sur leurs vieilles lunes électoralistes...

dmg | 01 octobre 2018 à 20h56 Signaler un contenu inapproprié

au contraire, pas mal d'associations se positionnent sur le sujet, tels les conservatoires d'espaces naturels, les associations de gestion des réserves naturelles et nombre d'associations départementales de protection de la nature. Des régions aussi suivent, à divers degrés.
Mais il est vrai que le sujet n'est pas hyper mobilisateur pour M. et Mme Toutlemonde, s'ajoute à une liste déjà longue d'urgences, est coûteux et parfois sans issue.

Pégase | 03 octobre 2018 à 17h09 Signaler un contenu inapproprié

Ben à la Réunion il y a 35 ans, avec des moyens traditionnels mes amis prenaient plein de poissons qu'ils partageaient avec tout le monde.
Depuis il n'y aurait plus rien et de grosses amendes pour usages d'engins traditionnels c'est tout à fait étrange, pourtant il n'y a rien de changé et les frayères inaccessibles sont toujours la.
Que des gens qui déboulent pour faire leurs lois sans aucun respect des locaux, toucher de bons salaires en ne faisant pas grand-chose d'utile.
Il existe surement bien plus à faire dans leur ville sous la fumée des diésels et la disparition des moineaux.

pemmore | 04 mars 2021 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié

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