Ségolène Royal a confirmé, le 22 mai, la généralisation de l'action "Terre saine, villes et villages sans pesticide (1) ", menée depuis plusieurs années en Poitou-Charentes pour éliminer les pesticides de la gestion des espaces verts. D'ores et déjà, 400 communes auraient adhéré à cette démarche dans cette région. La ministre de l'Ecologie veut aller plus loin en lançant un réseau national et en mobilisant les agences de l'eau sur ce sujet.
"Vous en avez rêvé, les associations l'ont déjà fait !", ont réagi ironiquement Générations futures, Agir pour l'environnement et BioConsom'acteurs dans une lettre ouverte (2) . Ces dernières ont en effet lancé, en mars, la campagne ville et village sans pesticides, qui invite les citoyens à recenser les communes qui n'utilisent plus de produits phytosanitaires (3) pour leurs espaces verts.
"Nous accueillons favorablement votre engagement en faveur d'une suppression de l'utilisation des pesticides dans nos communes", écrivent les trois associations. Mais celles-ci invitent la ministre à aller plus loin que la loi Labbé, qui interdit d'ici 2020 les usages non-agricoles des pesticides : "Pour nos associations, 2015-2016 offrirait un délai suffisant pour changer de pratiques, informer les citoyens et former les élus et le personnel municipal aux alternatives à l'utilisation de pesticides (d'autant que le processus est largement engagé, ou abouti, dans de nombreuses collectivités, suite notamment aux lois Grenelle)". Les associations souhaitent également que l'interdiction soit étendue aux cimetières et aux trottoirs, qui ont été exclus du champ de cette loi.
Elles demandent la mise en place d'échéances intermédiaires mais aussi, pour le label Terre saine, la définition d'une grille de critères précis, avec des moyens adéquats. Elles en profitent également pour rappeler des mesures concrètes à mettre en œuvre dans les zones agricoles (4) .