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Actu-Environnement

Les professionnels de la construction surestimeraient le coût des bâtiments durables

Les professionnels de la construction surestiment largement les surcoûts liés à la construction de bâtiments respectueux de l'environnement, selon une étude publiée par le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD).

Energie  |    |  C. Seghier
Le projet EEB (Energy Efficiency in Buildings – Efficacité énergétique des bâtiments) a été lancé en mars 2006 à l'initiative de United Technologies Corp.* et du Groupe Lafarge, sous l'égide du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD)**, une organisation basée à Genève qui regroupe 180 sociétés internationales engagées en faveur du développement durable. Objectif : réfléchir à la conception et à la construction de bâtiments ne consommant aucune énergie d'origine externe, neutres en carbone et pouvant être construits et gérés au meilleur coût. D'une durée de trois ans, ce projet couvre l'intégralité du cycle de vie des bâtiments, de leur construction à leur démolition, concerne à la fois les immeubles résidentiels et commerciaux et se concentre sur certaines régions en priorité : Europe, Etats-Unis, Brésil, Chine, Japon et Inde.

Le projet est mené en trois phases, chacune donnant lieu à un rapport d'étape. La première vise à identifier les pratiques et les obstacles actuels en matière de construction verte. La seconde détaillera l'éventail des solutions actuelles et futures. La troisième lancera un appel à l'action en faveur de la mise en œuvre de ces solutions à destination de tous les acteurs concernés par le bâtiment et l'énergie.

C'est dans le cadre de la première phase du projet qu'une étude*** concernant le coût des bâtiments respectueux de l'environnement vient d'être publiée par le WBCSD. Elle révèle que les professionnels du secteur de la construction surestiment de 300% les coûts liés à la construction de bâtiments respectueux de l'environnement. Ainsi, les 1400 professionnels qui ont participé à l'étude évaluent à 17 % les coûts supplémentaires d'un bâtiment vert par rapport à une construction classique, soit plus de trois fois le surcoût réel estimé par WBCSD à 5 %. De plus, ils estiment que les bâtiments sont responsables de 19 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, alors que ce taux atteint 40 %, soit plus du double. L'étude révèle également que moins d'une personne interrogée sur sept a participé directement à un projet de construction durable. En Allemagne, ce chiffre est plus élevé (45%) tandis qu'en Inde, la mise en œuvre de la construction durable est à un stade plus précoce (5%). Parmi les architectes, les ingénieurs et les prescripteurs, environ 20% indiquent avoir pris part à un projet de construction durable. Seuls 9% des utilisateurs (propriétaires et locataires) disent avoir été confrontés au sujet.

Selon l'étude, la méconnaissance des coûts et bénéfices réels des ''bâtiments verts'' est un frein majeur à la construction de bâtiments à faible consommation énergétique. Pour George David, PDG de United Technologies Corporation, l'explosion du secteur du bâtiment dans les pays émergents a créé une opportunité formidable pour construire différemment et réduire considérablement les besoins en énergie. Associer les technologies existantes à une conception basée sur le bon sens pourrait permettre d'accroître l'efficacité énergétique de 35% et de réduire les coûts de chauffage de 80% pour un bâtiment moyen dans un pays industrialisé, estime-t-il. Bjorn Stigson, Président du Conseil Mondial des Entreprises pour le Développement Durable (WBCSD), considère quant à lui que pour changer la donne dans le domaine de l'efficacité énergétique des bâtiments, il faut un cadre législatif et réglementaire fort. Les gouvernements et les autorités locales doivent mettre en place des politiques qui vont dans le bon sens, souligne-t-il.


*United Technologies est le premier fournisseur mondial de biens d'équipements -ascenseurs, systèmes de climatisation/chauffage, et systèmes électriques sur site destinés au secteur de la construction commerciale- ainsi qu'un des leaders de l'industrie aérospatiale.

**Les sociétés CEMEX, DuPont, Electricité de France, Gaz de France, Kansai, Philips, Sonae Sierra et Tepco y participent également.

Réactions12 réactions à cet article

Comment chiffrer correctement ?

Quand on lit cet article, on ne peut qu'être étonné que des "professionels avertis" chiffrent des coûts "à la louche" sur la base d'estimations relevant plus de l'opinion estimative que de calculs réels.
Comment savoir quels éléments sont pris en compte par les uns et les autres pour faire leurs calculs ?
Comment ces éléments sont ils combinés pour obtenir un coût final ?
Existe-t-il un modèle de calcul, permettant de chiffrer ces coûts sur la base de paramètres vérifiables et avec un algorithme "transparent", dans lequel chacun pourrait retrouver les tenants et les aboutissants de chaque démarche ?
On touche là au grand débat moderne entre "information" et "communication". On constate de plus en plus que tout élément transmis au public a pour objectif d'influencer des choix pas vraiment innocents.

dominique | 22 août 2007 à 16h46 Signaler un contenu inapproprié
Re:Comment chiffrer correctement ?

Bonjour,

Vous semblez ignorer qu'il existe une profession appelé Économiste de la construction dont c'est précisément le rôle.

En revanche, je vous confirme que l'objectif de cette étude consistait bien à démontrer l'apriori de nombreux professionnels du Bâtiment sur la question.

Cordialement

David Ascher

David Ascher | 22 août 2007 à 16h50 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Pour être encore aujourd'hui sur une construction industriel, et, parallèlement une actrice de l'environnement dans mon activité principale, à la lecture de vos écrits, nous sommes bien loin de la réalité ...
A ce jour, les bâtisseurs n'ont pas du tout intégrés la démarche, donc comment voulez-vous qu’ils se penchent sur les coûts.
Quand vous leurs demandez en réunion si les moyens mis en place par lots ont été étudiés pour avoir un retour sur les énergies, ou limité leur consommation …. Flop !! Flop !!!
A ce jour, je suis la personne qui coordonne le besoin du client avec le MO, l’entreprise générale, si non, rien ne serait réellement intégré !!! et ont ne peu pas dire que cela est du à un mauvais choix, les trois dossiers précédent en construction que nous avons fait était tous identique.
Je pense pour ma part qu’ils devraient commencer à intégrer dans leur mode de fonctionnement de véritable acteur de l’environnement, pour les aider à changer leur orientation, les aider à s’améliorer et surtout les rendre plus crédible pour l’avenir.

Bien à vous

Maud

Maud | 23 août 2007 à 09h00 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Bonjour,

Je ne comprend pas bien votre propos puisque l'article illustre justement ce flottement auquel vous semblez être bien souvent confronté.
Quant aux économistes de la construction, c'est bien à eux qu'il appartient de chiffrer de tels éléments. Je n'ai pas pour autant écris qu'ils étaient tous compétents en la matière, mais il semblait simplement que Dominique se demandait qui était chargé des chiffrages en amont...

Cordialement

David Ascher

David Ascher | 23 août 2007 à 09h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Tous les projets émanant des collectivités publiques doivent (nous y arrivons peu à peu ...) intégrer la démarche environnementale, et ce dès l'amont. Cela implique donc un travail d'équipe entre le programmiste et l'AMO au niveau de la maîtrise d'ouvrage. Une fois les exigences définies, c'est la phase essentielle de la conception qui commence. On n'insiste pas assez en France sur cette étape qui peut faire gagner beaucoup d'argent et de temps. L'équipe de maîtrise d'oeuvre (archi, BET, économiste de la construction, urbaniste, une compétence HQE, paysagiste, etc ....) doit évaluer, entre autres, la qualité environnementale d'un projet (bâtiment, infra, équipement ...). C'est au niveau de l'APS, que l'on juge l'orientation, les espaces extérieurs, l'éclairage naturel, les apports solaires, le confort acoustique, la qualité de l'air, la gestion de l'eau, les incidences des choix techniques sur les consommations d'énergie et d'eau, ... A l'APD, de nombreux calculs sont faits sur l'isolation, l'inertie thermique, les conso à venir, ... Ensuite, il faut faire appliquer sur le chantier …. (à force de sensibilisation, de formation et de contrôle !!! )
Bref, en théorie (et parfois en pratique), on peut chiffrer correctement les coûts de travaux et les coûts différés (maintenance, entretien). La France a du mal à raisonner en coût global mais tous les outils sont là (cf nos voisins européens !!!) pour y arriver.
Enfin, face aux enjeux énergétique et climatique, nous sommes contraints d'être motivés pour construire différemment et changer nos comportements.

Corinne | 23 août 2007 à 09h37 Signaler un contenu inapproprié
Cependant

Cette étude semble positive car elle montre que les intéressés ont des idées préconçues et qu'ils ne seraient alors pas réfractaires aux changements si ils étaient encore mieux informés... Cependant, je crois avoir lu dans une de vos brèves précédentes que moins 1/3 des constructions répondaient aux réglementations thermiques. La RT 2005 étant encore très loin de répondre aux notions de développement durable nécessaires et applicables depuis déjà de nombreuses années. Alors est-il efficace de s'évertuer à démontrer les avantages d'une construction propre et d'établir des réglementations par paliers pour voir apparaître des attitudes respectueuses ? Sans doute non. Tout existe (compétences, connaissances, moyens, objectifs à atteindre) il suffit de vouloir les appliquer. Alors pourquoi ne pas dépenser l'argent à vérifier beaucoup plus de bâtiment et pénaliser sévèrement, plutôt que de précher la bonne parole et cela depuis des décennies, avec des résultats si faibles qu'une construction "moderne et actuelle" fait office de batiment exceptionnel à nature exemplaire ?

Jérôme | 23 août 2007 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Bonjour,
Actuellement en mission QSE dans une société de construction je soutiens votre opinion. Je préciserais que dans mon cas:*
- Souvent le client n'a pas la compétence "environement" il a donc du mal à définir ses besoins.
- Le terme HQE est très galvodé. Il n'est pas maîtrisé (par les différentes parties constructeur compris ) et donc est utilisé pour des opérations qui ne concernent pas les cibles types.
- Il y a peu de travail collectif entre les différents interlocuteurs ce qui amènent des pertes d'informations. Par contre quand celui ci est efféctif il est souvent efficient.
- Si les aspects environnementaux ne sont pas définis en amont en phase réalisation aucun budget n'y sera alloué plus tard.
et malheureusement c'est encore le duo Coût/ délais qui contrôle les négociations.
Pour vous rassurer les mentalités changent aussi au niveau des constructeur qui ont un réel désir de s'impliquer dans des démarches environnementales (objectif de ma mission)

Anonyme | 23 août 2007 à 11h00 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Heureuse d'apprendre que les constructeurs vont s'y mettre.
Bien entendu à condition et vous le dite très bien qu'en amont tous les interlocuteurs l'aient intégrés dans le dossier marché.
Le plus dur est bien sur de l'intégré quand rien est fait.
En ce qui me concerne, pour mon employeur, j'ai participée entièrement à l'élaboration du CCTP avec l'architecte et le bureau d'étude, je leur aie fait signer une charte environnementale à tous ainsi que l'entreprise générale, ce qui fait qu'ils n'ont plus aucuns choix que de me faire un beau batiment ou tout le monde sera bien dedans.
En effet, avec de l'expérience et un savoir, les mentalités changes un peu, encore faut-il être un des acteurs qui tiens les ficelles (payeur) si non rien ne se fera ...
En revanche, dans le batiment, ils vont devoir être accompagnés de salariés ayant un bon retour d'expériences car pour baigner dedans ont se rend compte qu'ils ne vont pas au fond des choses.... et qu'ils ne sont pas formés pour ...
Enfin de l'espoir ....

Bonne journée

Maud | 24 août 2007 à 11h47 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Bonjour,
Vous avez écrit:
Je ne comprend pas bien votre propos puisque l'article illustre justement ce flottement auquel vous semblez être bien souvent confronté.
Je vous répond:
Vous aviez parfaitement raison, simplement je tennais à dire que le chiffrage de tel coûts aujourd'hui proviens soit:
- d'une demande client qui aujourd'hui pour s'installer dans certaines région est tenu par une charte environnement qu'il fait redescendre sur ces dossiers construction
- d'une entreprise générale qui aujourd'hui pour des enjeux commerciaux propose ce genre de service à ses futurs clients
- d'un architecte qui va essayer de le vendre à son client et de faite à l'entreprise générale
quoi qu'il en soit, si le budget ni est pas , rien ne se fera ... alors qu'en réalité, bien pensé ça ne coûte pas !!
En aucuns cas je remet en cause votre discourt bien au contraire
Bien à vous

Maud | 24 août 2007 à 11h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:Cependant

Bonjour,

en fait, je me souviens un peu de l'article que tu cites et de mémoire, je crois que c'est "moins d'1/3 du parc existant qui répond à la RT 2005"... (et non 1/3 des bâtiments en construction).

Mais en tout cas, c'est bien un des gros problèmes du milieu du bâtiment (et qui avait également été évoqué dans un autre article) : c'est que le taux de renouvellement du parc immobilier est très faible et il faudrait attendre plusieurs dizaines d'années avant que tout le parc soit d'un niveau équivalent à la RT 2005

Alex

Alex | 24 août 2007 à 19h04 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Comment chiffrer correctement ?

Je suis bien content d'avoir mis avec délicatesse mes petits pieds dans ce grand plat (et réciproquement)..

Voilà bien où j'espérais en venir, pour que les couts réels d'un équipement soient connus, il faut que quelqu'un décide de les faire calculer par professionnel.

Or, bien souvent, la décision est prise sans que cette étape ne soit envisagée.

dominique | 26 août 2007 à 13h21 Signaler un contenu inapproprié
Avant de valoriser les couts...

Avant de valoriser les coûts et surcoûts encore faudrait il que la France soit capable de concevoir à grande échelle des maisons et bâtiments économes.

Essayez donc, à titre personnel, de construire un pavillon avec des briques monomur ( de 37.5 à 50 cm ), un puits canadien et une installation de chauffage par le sol utilisant l'énergie solaire thermique, avec des vitrages différenciés ( facteur solaire notamment ) selon l'exposition de l'ouvrant...

Vous devrez efectuer un long chemin de croix et il est fort probable que 18 mois après vous soyez toujours à la recherche de compétences ne serait ce que pour vous conseiller...

Ce pays est en retard de 25 ans et personne ne sait soit l'entendre ( les politiques ) soit le dire et l'exprimer correctement ( nous entre autres les blogueurs... )

Le GRENELLE DE L'ENVIRONNEMENT semble déjà être une continuité de tout ce qui a été fait depuis des années : vanter l'économie en CO² de l'EPR

Dans ce pays, serions nous devenus FOUS?

Bernard | 27 août 2007 à 08h55 Signaler un contenu inapproprié

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