Mais les méthodes utilisées pour délimiter ces secteurs sont localement contestées. Les habitants concernés, regroupés en associations, se sont dits prêts à attaquer l'Etat en justice pour empêcher la destruction de leur maison. Un habitant de l'Aiguillon-sur-Mer (Vendée) a porté plainte pour mise en danger de la vie d'autrui contre le maire et les adjoints de sa commune. Une manifestation a également éclaté dimanche aux Boucholeurs (Charente-Maritime) pour protester contre les positions de la Préfecture. Du côté des élus : Jean-François Faget Le maire de Charron (Charente-Maritime), une des communes les plus durement frappées par la tempête, a demandé le 9 avril une révision à la baisse de la cartographie des zones rendues inhabitables. Jeudi dernier, le président du conseil général de Charente-Maritime et secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau, avait également indiqué que ''rien n'(était) figé'' et que des ''accommodements'' pourraient être trouvés pour certaines habitations susceptibles d'être rasées. Face à la colère des habitants et sinistrés, il a par ailleurs annoncé qu'il renonçait à ''l'impôt Xynthia'' qu'il avait un moment envisagé.
Pas de réinstallation, a confirmé l'Elysée
Mais les préfets des départements concernés ont de leur côté indiqué que la cartographie de ces zones n'était pas négociable. Si le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux a déclaré hier que certaines ''situations individuelles'' pourraient être réexaminées, l'Elysée a réaffirmé ce lundi 12 avril, dans un communiqué, sa volonté d'interdire la réinstallation des victimes de la tempête Xynthia ''là où elles sont exposées à un risque mortel''. Le Président de la République a demandé au Premier ministre de réunir ''rapidement les ministres concernés pour s'en assurer. Nicolas Sarkozy n'a donc pas changé d'avis depuis son déplacement réalisé à la mi-mars sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime. A cette occasion, il avait souligné que ''les pouvoirs publics ne laisseraient pas les conditions ayant conduit à ce désastre se réunir à nouveau'', a rappelé l'Elysée.
De son côté, l'organisation environnementale France Nature Environnement (FNE) a souligné le 9 avril les failles du ''nouveau'' mécanisme des zones noires alors qu'il ''existe déjà des mécanismes pour délimiter les zones non constructibles : les zones rouges et bleues incluses dans les plans de préventions des risques naturels prévisibles (PPRNP)'' . ''A la différence des zones noires, décidées par le Préfet, donc l'Etat, seul, les plans de prévention des risques naturels prévisibles sont élaborés à partir d'une concertation avec les communes et la population, notamment via des enquêtes publiques'', a rappelé FNE. La fédération demande aux députés et au Gouvernement ''de tirer toutes les conséquences du drame et de profiter du vote du Grenelle II en mai'' pour notamment généraliser les plans de préventions des risques sur l'ensemble du territoire, DOM-COM compris, dans un délai de deux ans, ''faute de quoi des sanctions financières devront être prises''.