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Actu-Environnement

Le phénomène de ''zones mortes'' augmente dans les eaux côtières américaines

Eau  |    |  R. Boughriet
Plusieurs agences fédérales scientifiques et environnementales ont relevé plus de 300 zones hypoxiques (ou ''mortes''), c'est-à-dire à très faible taux d'oxygène, dans les eaux côtières américaines, provoquant l'asphyxie de la faune marine (poissons, crustacés…). D'après ce rapport rendu public le 3 septembre par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) qui a participé à l'étude, les incidents d'hypoxie - relevés dans près de la moitié des 647 cours d'eau évalués par les chercheurs y compris le golfe du Mexique - auraient augmenté de ''près de 30 fois'' depuis les années 1960.

Le phénomène d'hypoxie, qui se produit surtout en été, est provoqué à la fois par la pollution industrielle et le déversement dans les eaux de ruissellement des phosphates et des nitrates issus des engrais, ont expliqué les chercheurs. Cette accumulation de matières organiques provoque d'abord une prolifération d'algues et se décompose ensuite en microbes qui consument l'oxygène, ce qui tue les espèces marines.

Le premier incident a été repéré dans les années 1950 dans la baie de Chesapeake (est des Etats-Unis). Depuis les années 1980, l'hypoxie s'est répandue dans tout le golfe du Mexique - qui abrite l'une des plus importantes zones du monde - et dans les régions côtières de l'Atlantique. Selon le rapport, la zone au large de la côte de l'Oregon et de Washington est désormais la deuxième plus grande zone hypoxique ''saisonnière'' aux Etats-Unis et la troisième dans le monde, ''avec des répercussions graves pour les écosystèmes et les ressources naturelles protégées, y compris la pêche commerciale''. La plus grande zone morte serait située en mer Baltique. Le Pacifique Nord et les côtes de l'Atlantique ont également connu la plus forte augmentation de zones hypoxiques depuis les années 1980. ''Au cours des 20 dernières années, les zones mortes ont été multipliées par six sur les côtes du Pacifique où 37 zones présentent des faibles taux d'oxygène''.

Si le rapport montre des efforts en matière de recherche sur les causes de l'hypoxie, la gestion pour endiguer le phénomène ''n'a toutefois pas réalisé d'importants progrès''. ''La découverte d'une nouvelle zone hypoxique saisonnière au large des côtes de l'Oregon et de Washington qui peut être liée aux changements climatiques met l'accent sur la complexité de cette question'', a souligné Jane Lubchenco directrice de l'agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), qui a participé à l'étude.

Le rapport, remis le 3 septembre aux dirigeants du Congrès, appelle à une gestion appropriée des rivières et des eaux côtières pour restaurer les écosystèmes et ainsi de prévoir l'étendue des impacts de l'hypoxie. Les chercheurs demandent également plus de soutiens à la recherche sur le phénomène. ''Il est impératif que nous avancions pour mieux comprendre et prévenir les événements hypoxiques, qui menacent l'ensemble de nos côtes'', a indiqué Nancy Sutley, directrice du Conseil de la Maison blanche sur la qualité de l'environnement.

L'impact du déversement de pétrole en eaux profondes issu du puits de BP sur les niveaux d'oxygène, dans le golfe du Mexique, n'a en revanche pas été pris en compte dans l'étude, le rapport ayant été achevé avant la fuite survenue en avril dernier. Or, Samantha Joye, de l'Université de Georgie, appréhende l'apparition de zones mortes provoquées par le méthane, échappé aussi du puits…

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