Développer les initiatives méditerranéennes pour encourager les PME à innover dans le domaine des technologies d’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires, tel est l’objectif du Projet EMILIE, d’un budget global de 2,2 M€ et d’une durée de 3 ans.
Financé par le programme de coopération transnationale «Med», les enjeux du projet EMILIE sont :
• de permettre l’émergence de solutions innovantes, afin de réduire la consommation d’énergies génératrices de gaz à effet de serre
• de contribuer à la croissance, à la compétitivité et à l’emploi dans la région méditerranéenne.
Six sites pilotes régionaux ont été déployés dans 5 pays membres de l’Union Européenne du pourtour méditerranéen : la France, l’Italie, l’Espagne, la Croatie et la Slovénie. Avec pour objectif de tester de nouveaux produits et services d’efficacité énergétique.
Ils accueillent, en test, au sein de bâtiments tertiaires existants (laboratoires, bureaux, établissement scolaire), des technologies innovantes telles que des capteurs thermo-solaires et des refroidisseurs à adsorption/absorption pour le rafraîchissement solaire, l’optimisation de l’isolation et du coefficient d’efficacité calorique dans le système de chauffage, de ventilation et de climatisation, des matériaux à changement de phase intégrés à des surfaces vitrées, et également l’éducation à l’énergie.
Le site pilote retenu en France est le Lycée Paul Héraud à Gap (Hautes-Alpes) dont la gestion incombe à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’expérimentation a débuté en septembre 2014, soutenue par la Région, avec pour objectif final de réduire de 10%, à juin 2015, la facture énergétique annuelle de l’établissement. Elle s’élevait initialement à environ 110 000 euros.
Le système de télé-relève énergétique, installé dans les bâtiments du lycée, comprend des équipements de mesure (compteurs d’électricité, de gaz, d’eau et de chaleur, capteurs de température, sonde de CO2) reliés à « SmartEE », une interface intelligente. « SmartEE » consiste en un écran tactile et portable, qui vise à encourager les changements de comportement des utilisateurs. Les données de consommation recueillies sont traduites en « bons ou mauvais » comportements, visualisables sur les smartphones ou sur les panneaux d’affichage, ce qui incite les élèves et le personnel encadrant à adopter les réflexes conseillés. Un concours est organisé chaque mois pour récompenser les meilleurs résultats.
Céline Auger, ingénieur projet à Capenergies, en charge de l’expérimentation française, fait un premier bilan : « Au cours des 6 premiers mois de l’expérimentation, un recul de la consommation électrique générale de 5% a été constaté. L’exploitation et l’analyse des données recueillies permettent aux usagers de mieux connaître le fonctionnement des différents secteurs consommateurs du lycée, d’identifier les dérives de consommation par rapport à une référence établie (comme l’inadéquation des puissances installées avec les besoins réels ou encore d’éventuelles fuites) et de fixer des objectifs de réduction de consommation par secteur d’usage. »
24 ateliers techniques ont été organisés afin de permettre aux PME du secteur de l’efficacité énergétique dans les bâtiments de s’approprier ces technologies à forte valeur ajoutée. Ces PME bénéficieront d’un réseau de partenaires favorisant les échanges de savoir-faire, afin de se positionner sur des marchés porteurs notamment proposés par les administrations publiques en charge des commandes de biens et services durables.