La Méditerranée en avant-garde
« Inventés » par les peintres et les voyageurs, de Poussin à Cézanne et du Grand Tour aux premiers touristes, les paysages méditerranéens font toujours rêver, drainant chaque année plus de population : vacanciers ou résidents permanents.
Les clichés d’un paysage toujours vert (les pins, les palmiers…), des espaces publics généreux et animés, la douceur du climat et l’irrésistible attrait pour la « Grande Bleue » ont contribué en quelques décennies à cette situation.
Mais le bassin méditerranéen est victime de son succès. Au début du xxie siècle, il semble concentrer plus qu’ailleurs l’ensemble des maux de l’époque, liés à la sur-occupation des territoires : pollution, étalement urbain, diminution de la ressource en eau, transformation irréversible des paysages… Exception faite des zones protégées par la loi ou la règlementation (Loi « Littoral » en France, par exemple), il apparaît que l’image archétypique du paysage méditerranéen n’a pas résisté à la banalisation des périphéries urbaines et à la déprise des terres agricoles. L’urbanisation excessive du littoral a définitivement fait disparaître de nombreux points de vue, plus qu’ailleurs ou de manière plus violente.
Les enjeux sont importants : comment accueillir une population toujours plus grande dans un cadre de vie de qualité ? Comment concilier une économie touristique florissante et la préservation de ce cadre de vie ? Comment inventer de nouvelles images, une nouvelle esthétique du paysage méditerranéen qui s’inscrivent dans une gestion durable de l’environnement ? Comment retisser des liens entre un littoral fortement urbanisé et un arrière-pays souvent en déshérence ?
Les territoires de méditerranée sont héritiers d’une grande tradition horticole : les jardins d’agrément (les bastides, les villas…), et les jardins de production ont souvent fait le lien entre la ville et la campagne.
Comment ce savoir-faire horticole s’adapte-t-il aujourd’hui pour répondre aux grands enjeux ?
À toutes ces questions, s’ajoute celle d’un partage démocratique de l’espace, souvent mis à mal par la forte spéculation immobilière : comment dans ce contexte conçoit-on des usages partagés ?
Enfin, comment le bassin méditerranéen redevient-il l’espace et le paysage communs de ses différentes cultures ?
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Sep |
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