Sur 534 demandes de financement au titre du programme LIFE-Environnement, la Commission européenne a approuvé le financement de 89 projets innovants dans le domaine de l'environnement dans 17 pays représentant un investissement total de 220 millions d'euros, dont 71 millions financés par l'Union européenne.
La gestion des déchets se taille la part du lion, si l'on considère le nombre de projets sélectionnés (31) et le financement (27 millions d'euros, soit 39% du montant total). Vient ensuite la réduction des incidences des activités économiques sur l'environnement (22 projets sélectionnés). 14 millions d'euros seront consacrés à dix-sept projets portant sur la gestion durable des eaux souterraines et de surface. Douze projets portent sur l'aménagement et la mise en valeur durables du territoire. Enfin, sept projets visent à réduire les incidences des produits et des services sur l'environnement.
Tous ces projets seront menés par des « bénéficiaires », ou promoteurs de projets, basés en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Estonie, en Finlande, en France, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, en Roumanie, au Royaume-Uni et en Suède.
Pour la France, 6 projets sur 11 traitent de la gestion des déchets. Le premier contribuera à la conception, à l'élaboration et à la validation de nouvelles chaînes de montage industrielles n'utilisant pas de plomb, et étudiera la fiabilité de nouveaux alliages sans plomb conformément aux directives communautaires sur les déchets d'équipements électriques et électroniques et sur la limitation de l'utilisation de certaines substances dangereuses dans ces équipements.
En Hongrie, l'unique projet retenu porte sur la gestion des eaux en proposant d'évaluer l'ampleur de la contamination par l'arsenic des eaux souterraines dans le sud de la Hongrie. Un plan de gestion pilote sera élaboré, qui intégrera une nouvelle technologie d'élimination de l'arsenic.
En Grèce, un des projets est lié à la gestion de la qualité de l'air. Il vise à mettre au point un système intégré pour l'évaluation, le contrôle et la gestion de la pollution de l'air dans la préfecture de Kozani (Macédoine occidentale), où est implantée la plus grande centrale au lignite du pays.
Dans le cadre du programme LIFE Nature, 54 projets (sur 183 propositions) de conservation de la nature menés dans 20 états membres ou pays en voie d'adhésion seront financés. Représentant un investissement total de 125,7 millions d'euros, la plupart des projets ont pour objectif notamment la conservation ou la réhabilitation de sites ou réseaux de sites Natura 2000, l'amélioration de cours d'eau, la remise en état de sites et l'éliminer des espèces envahissantes.
Quatre projets français ont été sélectionnés dont trois projets concernent la conservation des oiseaux rares. Ils sont tous les trois menés par des ONG telles que LPO et Bretagne Vivante et ont pour but de stabiliser ou d'augmenter les populations actuelles et d'améliorer l'état de conservation des espèces. Des mesures de gestion seront également introduites. Le premier projet porte sur l'est des Corbières (région du Languedoc-Roussillon) où 13 espèces d'oiseaux sont concernées. Le deuxième concerne la sterne de Dougall (Sterna dougallii) en Bretagne alors que le troisième est un projet transnational destiné à renforcer et conserver les populations de faucon crécerellette dans l'Aude (France) et en Estrémadure (Espagne). Il est basé sur une collaboration internationale franco-espagnole entre ONG. Le quatrième projet retenu, également dirigé par une ONG, vise quant à lui, à préserver les terres de bruyère, terres de tourbe et battes de Montselgues, dans la région de Rhône-Alpes.
Enfin avec LIFE-Pays tiers 2005, quinze nouveaux projets environnementaux dans les régions méditerranéennes et baltiques seront financés à hauteur d'environ neuf millions euros, dont six couverts par l'UE.
Situés en Algérie, en Bosnie-Herzégovine, en Croatie, en Israël, en Jordanie, au Liban, au Maroc, en Russie, en Tunisie, en Turquie, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, ces projets couvrent toute une série d'aspects, comme la gestion des déchets, la prévention de la pollution industrielle et la lutte contre cette pollution, la surveillance des sols et le changement climatique.
Pour exemple, un montant d'environ quatre cent mille euros sera accordé à l'université Chouaib Doukkali au Maroc pour son projet visant à développer un système de compostage et de traitement des boues provenant des installations de traitement des eaux usées et des installations de distribution d'eau potable. Un autre projet combiné entre la Tunisie, l'Algérie et le Maroc menés par l'Observatoire du Sahara et du Sahel aura pour objectif de prévenir les crises dues à la sécheresse dans cette région du rivage méridional de la Méditerranée par la mise en œuvre d'un système d'alerte avancée et le renforcement des capacités opérationnelles de ces pays. Dans ce cadre, un ensemble commun de méthodologies pour une évaluation rapide seront élaborés. Les territoires nationaux concernés seront divisés en écorégions, dont la vulnérabilité structurelle sera évaluée. Les résultats du projet et le savoir-faire qu'il aura permis d'acquérir seront diffusés auprès des utilisateurs directs, des décideurs et des institutions des trois pays.
Le programme LIFE actuel (« LIFE III ») arrivera à terme fin 2006. La Commission propose un nouveau programme intitulé « LIFE + », qui couvrirait la période 2007 2013 et serait doté d'un budget de 2,19 milliards d'euros. La proposition est actuellement examinée par le Conseil et le Parlement européen.
Listes des projets : http://www.europa.eu.int/comm/environment/life/project/index.htm