Qu'il s'agisse d'oiseaux domestiques, sauvages ou d'oiseaux d'ornement, 21 départements métropolitains* présentant un risque particulier de contact avec les oiseaux migrateurs seront concernés par cette mesure qui s'appliquera jusqu'au 1er décembre, a déclaré le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau à l'occasion d'une conférence de presse. Selon le ministre de l'Agriculture, la France compte 30.000 élevages, dont 42% avec un parcours extérieur représentant 17% du nombre total de volailles estimé à un milliard.
Lorsque le confinement n'est pas praticable, par exemple parce qu'il n'existe pas de bâtiment d'élevage, des mesures protectrices adaptées d'effet équivalent ainsi qu'une surveillance renforcée seront mises en œuvre, a précisé Dominique Bussereau.
En dehors de ces départements, les mesures protectrices applicables depuis la fin du mois d'août seront renforcées, afin que les oiseaux ne soient pas nourris et abreuvés en plein air et que les eaux superficielles ne soient pas utilisées pour abreuver les oiseaux et nettoyer les bâtiments. Par ailleurs, le dépistage sur les oiseaux sauvages et domestiques vivants sera mis en œuvre à plus vaste échelle, et le contrôle des cas suspects de morts sera rendu systématique, a averti le ministre.
Sur l'ensemble du territoire, le rassemblement d'oiseaux vivants dans les foires, marchés et expositions est suspendu. Les autorités préfectorales (en dehors des départements présentant un risque particulier) pourront toutefois obtenir des autorisations par dérogation dans les lieux ayant fait l'objet d'une appréciation favorable après une évaluation du risque.
S'agissant de la chasse, l'interdiction de l'utilisation et du transport des appelants (leurs) a été décidée, compte tenu du risque particulier de contact entre ces oiseaux et les oiseaux migrateurs, a estimé le ministre.
L'ensemble de ces mesures s'appliquera jusqu'au 1er décembre 2005 mais pourront être réévaluées à tout moment en fonction de l'évolution de la situation et des déplacements d'oiseaux.
Le ministre de l'agriculture et de la pêche a par ailleurs réuni les professionnels de la filière avicole afin de les informer informés de la nécessité de prendre des précautions dans la manipulation des oiseaux, en particulier le port de gants. La ministre de l'écologie et du développement durable avait quant à elle, déjà réunis les 20 et 21 octobre dernier les représentants des chasseurs et des gestionnaires d'espaces naturels de manière à les informer des précautions à prendre.
Un arrêté publié hier définit l'ensemble de ces mesures et délimite, sur la base de l'avis de l'AFSSA publié le 21 octobre 2005, les départements qui présentent un risque particulier.
Pourtant, dans son avis du 21 octobre, l'AFSSA avait estimé que le risque de contamination de volailles par des oiseaux migrateurs en France est à ce stade négligeable mais le ministre de l'agriculture a indiqué que le gouvernement voulait aller au-delà de l'avis de l'AFSSA au nom du principe de précaution. Les experts de l'Afssa avaient prévu de ne recommander cette mesure qu'en cas de risque aggravé», si les foyers de grippe aviaire H5N1 se multipliaient sans contrôle en Europe de l'Ouest.
La grippe aviaire est une maladie qui touche les oiseaux mais crée une psychose grandissante chez les hommes. Si on dénombre en Asie quelques cas de transmission du virus des volailles à l'homme, il n'y a pas à ce jour de cas de contamination d'homme à homme.
*Liste indiquée dans les arrêtés ci-dessous.