Si le secteur du BTP représente 10% du PIB mondial et emploie plus de 100 millions de personnes dans le monde, il contribue largement à l'aggravation de problèmes environnementaux comme le changement climatique, la prolifération des déchets et l'appauvrissement des ressources naturelles. La construction et l'utilisation de nouveaux bâtiments génèrent des profits sociaux et économiques importants pour la société, mais peuvent aussi avoir de sérieux impacts négatifs sur l'environnement, indique Monique Barbut, directrice de la Division Technologie, Industrie et Economie du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE DTIE), qui héberge le secrétariat de SBCI.
Créée en partenariat avec des entreprises leaders dans la construction tels que le sidérurgiste européen, Arcelor, Lafarge et Skanska (entreprise suédoise de BTP) cette Initiative Construction Durable (Sustainable Building and Construction Initiative - SBCI) souhaite contribuer à l'intégration de pratiques durables dans les différentes phases d'une construction, de sa conception à sa démolition.
Elle se veut être une plateforme internationale neutre qui lui permettra de collaborer avec d'autres initiatives, des gouvernements et des entités internationales pour intégrer le développement durable dans toute prise de décision et recommandation.
Ses défis sont multiples : influence sur les accords multilatéraux et encouragement à l'architecture verte dans les grands bâtiments et l'utilisation de l'énergie à grande échelle associée à des émissions de gaz à effet de serre notamment.
L'objectif global de la SBCI est l'adoption de pratiques de construction durable pour faire face à ces problèmes, explique Monique Barbut. Nous rédigerons aussi des rapports sur les différents problèmes comme l'impact de l'efficacité énergétique sur le changement climatique dans le milieu bâti, ainsi qu'un manuel sur la reconstruction des bâtiments suite à des catastrophes naturelles telles que le tsunami dans l'océan Indien, poursuit t'elle.
D'autres objectifs visent à encourager l'élaboration de normes respectueuses de l'environnement dans le secteur de la construction et compléter les initiatives déjà existantes dans différents pays comme l'initiative LEED aux Etats Unis, BREEAM en Grande-Bretagne et HQE en France.
Des défis qui de toute façon sont indispensables aujourd'hui pour atteindre la nécessaire division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, qui permettrait de stabiliser le climat.