Afin de sensibiliser la population à cette problématique, la Direction Générale de l'Environnement de la Commission européenne organise chaque année la semaine européenne de la mobilité qui se déroule en ce moment et jusqu'au 22 septembre. Au cours de la semaine, près de 165 millions d'habitants de plus de 1.050 villes d'Europe et d'autres parties du monde participent à des initiatives relatives à la mobilité durable en ville. Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement, a déclaré à ce propos qu'en faisant de petits changements dans notre vie quotidienne, nous pouvons tous réduire les émissions responsables du changement climatique et de la pollution de l'air. Limiter les trajets en voiture au strict nécessaire est l'un des plus sûrs moyens d'atteindre cet objectif, a-t-il ajouté.
L'événement phare de la semaine sera la journée sans voiture, que les autorités locales sont encouragées à organiser vendredi prochain. Des municipalités de la plupart des États membres de l'UE et des pays de l'Association européenne de libre-échange ainsi que de la Bulgarie, la Croatie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, de Serbie et de Roumanie prévoient d'organiser une journée sans voiture et/ou prendre d'autres initiatives pour promouvoir des formes de mobilité peu ou non polluantes. Un certain nombre d'autorités locales au Brésil, au Canada, en Équateur et au Japon y participent également.
En France, le mot d'ordre est simple : « Bougez Autrement » que ce soit à pied, en vélo, en transport en commun voire en co-voiturage. Cette semaine est l'occasion pour chacun de tester ou de renforcer l'utilisation des modes de transports alternatifs. Pour les collectivités ou les associations c'est le moment de présenter, proposer ou d'expérimenter de nouvelles logistiques de transport. À titre d'exemple, le club des Villes Cyclables a annoncé l'extension du dispositif de Bicycode pour lutter contre le vol des vélos et vient d'acquérir une nouvelle machine de marquage des vélos. Un numéro unique, gravé de façon inaltérable sur le cadre des vélos, intégré dans une base de données permet de retrouver le propriétaire des vélos volés. Le statut d'un vélo « suspect » peut être vérifié, par simple consultation d'un serveur internet et vocal géré par la FUBicy. Ce procédé, appliqué depuis une dizaine d'années en Allemagne et au Danemark, permet de restituer jusqu'à 40% des vélos volés. Lancé en 2004 dans 7 villes-pilote, le dispositif connaît un développement prometteur : en juin 2006, 48 opérateurs Bicycode sont en activité dans 42 agglomérations françaises. Pour Denis Baupin, président du Club des villes cyclables, une offre de stationnement vélo bien repartie sur l'espace public et dans les espaces transport, l'utilisation d'antivols de bonne qualité et le marquage Bicycode généralisé sont les armes adaptées pour lutter efficacement contre le vol des vélos.
D'un autre côté, certaines agglomérations ont opté pour la punition financière afin de limiter l'utilisation de la voiture. C'est le cas notamment de Londres ou encore de Singapour qui ont choisi d'installer un péage à l'entrée de leur centre-ville. Les résultats encourageants observés à Londres ont poussé d'autres villes à faire l'essai. La dernière en date est la capitale de la Suède, Stockholm, dont les habitants ont décidé très récemment, par référendum, d'établir un péage urbain. Avant d'être soumis à l'approbation des Stockholmois, le projet avait été testé de juin 2005 à juillet 2006. Après un an, les résultats étaient convaincants. En janvier et février 2006, la densité de la circulation avait baissé d'environ 20% à Stockholm et dans la périphérie alors que l'objectif fixé était de 10 à 15%. Malgré le changement de majorité de la municipalité qui a eu lieu au même moment que le référendum, le projet sera introduit définitivement en mars ou avril 2007.
Alors que d'autres métropoles comme Milan ou San Francisco réfléchissent à un projet similaire, ce type d'action n'est pas encore envisagé en France. Cependant les dernières statistiques sur le transport français, relayées par le Service Economie, Statistiques et Prospective (SESP) du ministère des transports, laissent entrevoir des évolutions positives. Alors que la circulation automobile ralentissait progressivement depuis le début des années 2000, en 2005 elle a baissé pour la première fois depuis 1974, année du premier choc pétrolier. Selon le SESP, l'augmentation des prix des carburants depuis 2003 explique en partie la baisse de l'usage de la voiture en 2005.
Parallèlement, le SESP note que les transports collectifs sont dynamiques et bénéficient d'une augmentation et d'une amélioration de l'offre, mais aussi de prix attractifs par rapport aux coûts croissants d'utilisation de la voiture. Pour les courts trajets, il semblerait que le développement des transports en communs bénéficie d'un effort soutenu des collectivités locales. Sur les longs trajets, les modes de transport collectif progressent : le train pour des distances de plus en plus longues et l'avion pour les voyages à l'étranger. Le transport intérieur de voyageur se fait encore à 83% en voiture, 10% en transport ferroviaires, seulement 5% en autobus et 2% en transports aériens.