Nous nous réjouissons de cette oxygénation naturelle, bénéfique pour le Léman, souligne la CIPEL dans un communiqué.
La météo rude du début de l'année avec des minima proches de 10 °C au bord du Léman et de fortes périodes de bise a refroidi les eaux du Léman et les a brassées, indique la commission.
Les eaux de surface plus froides et donc plus denses ont en effet été entraînées vers le fond du lac, permettant le brassage des eaux et l'oxygénation des couches profondes, explique-t'elle.
En été, il se forme dans les lacs des couches de températures différentes qui ne se mélangent pas entre elles, car la densité de l'eau est fonction de sa température. Les couches les plus froides, donc lourdes, se trouvent au fond du lac. Lors d'hivers très froids, la couche supérieure se refroidit et l'eau atteint une densité plus élevée. Sous l'effet des vents, elle gagne le fond du lac en créant des courants verticaux. Les eaux sont ainsi brassées.
Un brassage presque total s'était toutefois produit en 1999, lors de la tempête de décembre 99 également appelée Ouragan Lothar.
Le brassage des eaux, qui permet d'oxygéner les eaux du fond du lac, permet à la vie aquatique dans les profondeurs de redevenir possible et évite le processus d'eutrophisation lié notamment à la libération du phosphore par les sédiments.
Rappelons que l'eutrophisation est due à un apport exagéré de substances nutritives (notamment le phosphore) qui augmentent la production d'algues.
Or c'est justement la décomposition et la minéralisation de ces dernières qui consomment de l'oxygène dissous, conduisant à un déficit d'oxygène, particulièrement dans les eaux du fond, rappelle la CIPEL.
*Le CIPEL crée en 1963 par la convention du 16 novembre 1962 entre le Conseil fédéral suisse et le Gouvernement de la République française concernant la protection des eaux du lac Léman contre la pollution, organise et fait effectuer toutes les recherches nécessaires pour déterminer la nature, l'importance et l'origine des pollutions. Elle recommande aux Gouvernements contractants les mesures à prendre pour remédier à la pollution actuelle et prévenir toute pollution future. Elle peut préparer les éléments d'une réglementation internationale concernant la salubrité des eaux du lac Léman. Le plan d'action 2001-2010 de la CIPEL intitulé Pour que vivent le Léman et ses rivières a pour but d'améliorer la qualité des milieux aquatiques de tout le bassin.