Ce 11 avril, l'ONG Bloom a annoncé porter plainte auprès de la Cour de justice de la République contre le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville. Elle lui reproche des « propos graves qui ont provoqué la commission d'infractions et remis en cause les principes de dignité, de probité et d'intégrité auxquels sont tenus les membres du Gouvernement ».
Bloom cite pour exemple les propos de M. Berville qui a affirmé à plusieurs reprises dans la presse et au sein des institutions publiques et européennes que le Plan d'action pour l'océan de la Commission européenne, publié en février, allait « condamner la pêche artisanale française et l'amener à disparaître, pas dans dix ans, demain ». Or il s'avère que ce Plan d'action n'est pas contraignant : l'interdiction du chalutage de fond dans les aires marines protégées n'est pas obligatoire, mais recommandée afin de protéger les écosystèmes marins. Des propos jugés « irresponsables » de la part du secrétaire d'État, que l'ONG accuse de « déchirer le tissu social et abîmer le débat public ». Ses interventions auraient en effet « mis le feu aux poudres et généré un désordre » ayant contribué à l'incendie des bureaux de l'Office français de la biodiversité (OFB) à Brest, chargé de la gestion des aires marines protégées, dans la nuit du 30 au 31 mars dernier.
« En dépositaire de l'autorité publique, M. Berville aurait dû et devrait préparer la transition socio-écologique du secteur d'ici à 2030 », dénonce Bloom. L'ONG lui reproche ainsi son inaction face à la crise climatique et de la biodiversité, notamment marine, de même que face aux difficultés économiques de la filière pêche, aujourd'hui fortement dépendante des aides au gazole pour faire face à la hausse des prix du carburant. Bloom décrie l'absence de « dialogue apaisé » et la vulnérabilité des pêcheurs côtiers et artisans face au lobby chalutier et industriel.