Ce n'est pas moins de 1.100 échouages de petits cétacés, principalement des dauphins, qui ont été comptabilisés durant cet hiver sur le littoral atlantique, contre 700 en 2018. La très grande majorité a été tuée par des engins de pêche, indique l'Observatoire Pélagis, chargé de ces observations.
François de Rugy a annoncé, le 22 mars à La Rochelle, le lancement fin 2019 d'un plan d'action pour la protection des cétacés et une série de mesures pour renforcer la lutte contre les échouages. Il s'agit principalement d'améliorer les connaissances sur ce phénomène qui prend de l'ampleur. Cela passe par le renforcement des travaux du groupe de travail national mis en place en avril 2017. Cette instance, qui réunit les représentants de l'Etat, l'Ifremer, l'unité mixte de service Pélagis (UMS Pélagis), les professionnels de la pêche et les associations (FNE, LPO), doit étudier si d'autres dispositifs d'effarouchement que les répulsifs acoustiques de type "pingers" peuvent être mis en œuvre et si d'autres types de bateaux que les chalutiers pélagiques doivent être équipés. Le renforcement des connaissances passe aussi par une augmentation du nombre d'observateurs embarqués sur les bateaux et une hausse de 100.000 euros du budget de Pélagis sur 2019.
Le ministre de la Transition écologique indique que le dialogue au niveau européen sera poursuivi pour étendre les mesures déployées sur les navires français aux autres ressortissants de l'UE. Afin de contrôler le respect de l'obligation de déclaration des captures de cétacés par les pêcheurs, qui est entrée en vigueur le 1er janvier dernier, François de Rugy demande également aux services de l'Etat de renforcer les contrôles.
Ces annonces sont faites après que plusieurs ONG soient montées au créneau. "Où est votre plan d'action ?", demandait encore FNE, jeudi 21 mars. Sea Sheperd réclame, quant à elle, de rendre obligatoire la présence d'observateurs dans les navires de pêche. "Force est de constater qu'en dehors des déclarations d'intentions émises par des communiqués de presse chaque année, le gouvernement ne prend pas le problème au sérieux et se soucie surtout de ménager la susceptibilité des pêcheurs", estime Lamya Essemlali, présidente de l'ONG. Le Comité national des pêches, de son côté, se dit mobilisé pour éviter les captures accidentelles. Il met notamment en avant le projet Licado qui vise à développer différents systèmes répulsifs comme les pingers unidirectionnels, les réflecteurs acoustiques ainsi que des stratégies d'évitement.