Dans son dernier rapport (1) sur l'impact écologique des nouvelles technologies publié le 17 avril, l'organisation environnementale Greenpeace a de nouveau dénoncé la consommation énergétique ''élevée'' des infrastructures de Cloud Computing (l'informatique dans les nuages) et pointe les géants de l'Internet Amazon, Apple et Microsoft pour leurs choix énergétiques.
Selon l'association, certains data centers (centre de données) consommeraient autant d'électricité que 250.000 foyers européens. Si le cloud "était un pays, il se classerait au 5e rang mondial en termes de demande en électricité, et ses besoins devraient être multipliés par trois d'ici à 2020", estime l'ONG. Mais "cet essor a un coût pour l'environnement : ce nuage qui héberge toutes nos données fonctionne grâce à des data centers qui sont majoritairement alimentés en électricité par des centrales au charbon", déplore Greenpeace.
Parmi les 14 géants du Net passés au crible, Apple, Amazon et Microsoft sont justement critiqués par l'ONG pour avoir ''largement recours aux énergies sales'' comme le charbon et le nucléaire, selon elle.
Selon Greenpeace, Apple ferait appel à 55,1 % au charbon et 27,8 % au nucléaire pour alimenter ses data centers. Amazon utiliserait respectivement 33,9 % et 29,9 % et Microsoft 39,3 % et 26 %. Selon l'ONG, HP (49,7% de part de charbon et 14,1% de nucléaire), IBM (49,5% et 11,5%) ou Oracle (48,7% et 17,2%) figurent aussi parmi les mauvais élèves.
Google, Yahoo et Facebook parmi les bons élèves
En revanche,"Yahoo et Google continuent de montrer l'exemple en faisant de l'accès aux énergies renouvelables une priorité pour la croissance de leur cloud ; ces deux entreprises soutiennent de plus en plus activement les politiques favorables à l'augmentation des investissements dans les énergies propres", relève Greenpeace. La part de charbon et de nucléaire utilisée pour les data centers de Google est de 28,7 % et 15,3 % et de Yahoo de 20,3 % et 14,6 %. Facebook, "véritable mastodonte de l'Internet avec plus de 800 millions d'utilisateurs dans le monde", est quant à lui "désormais l'ami des énergies renouvelables", selon l'ONG, avec la construction d'un data center alimenté en EnR en Suède. La part de charbon et de nucléaire utilisée par Facebook reste respectivement à 39,4 % et 13,2 %.