L'Institut national de recherche agronomique (Inrae) et l'énergéticien Engie lancent un projet combinant deux innovations en matière d'énergie solaire : les panneaux photovoltaïques bifaciaux et l'agrivoltaïsme. Ce démonstrateur partenarial, intitulé Camelia et annoncé, le mardi 18 janvier, prévoit l'installation, « dès la sortie de l'hiver 2022 », de 0,9 hectares de panneaux bifaciaux sur l'unité expérimentale de l'Inrae, Herbipôle, dans la commune de Laqueille (Puy-de-Dôme).
D'une puissance totale envisagée à 100 kilowatts-crête (kWc), les panneaux verticaux, ou « haies photovoltaïques », cohabiteront avec un pâturage bovin. L'injection des premiers kilowattheures d'électricité solaire est prévue au printemps. Le démonstrateur est financé à hauteur d'un million d'euros par Engie Green, la filiale du groupe spécialisée dans l'exploitation des énergies renouvelables. Il sera en service pendant cinq ans. Durant cette période expérimentale, les chercheurs de l'Inrae confronteront leurs observations de ses effets agronomiques et le comportement des bovins à une zone témoin, vierge, à proximité. Une première étude de l'Inrae, toujours en cours, sur deux installations agrivoltaïques, à Braize (Allier) et à Marmanhac (Cantal), rapporte par exemple une augmentation de la croissance de l'herbe entre 25 et 200 %.
« De (nombreux) nouveaux projets voient le jour tels que Camelia où les haies photovoltaïques ont été conçues pour s'adapter à l'activité agricole avec une empreinte au sol limitée et un système d'ancrage simple, modulable et réversible, remarquent l'Inrae et Engie Green dans un communiqué. La performance technique de l'installation, ses effets sur la prairie et le cheptel, sa simplicité d'usage conditionneront le développement futur de cette nouvelle technologie très prometteuse. » Ce projet intervient justement peu de temps après l'adoption d'une résolution au Sénat, encourageant le développement de l'agrivoltaïsme.