Dans un nouvel avis (1) publié le 28 octobre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande de prendre en compte les risques chroniques pour les abeilles et les pollinisateurs lors de l'évaluation des risques réalisée dans le cadre des procédures d'autorisation des produits phytopharmaceutiques, et de fixer des valeurs seuils. Elle recommande de s'appuyer sur les lignes directrices publiées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en 2013, alors que les États membres s'opposent majoritairement à leur mise en oeuvre.
Selon l'Anses, les lignes directrices de l'Efsa permettent de mieux évaluer les risques à long terme pour les abeilles et pour les autres pollinisateurs. « Cette méthodologie est particulièrement adaptée pour évaluer les études de toxicité chronique pour les abeilles adultes et le développement des larves, ainsi que les études de toxicité pour les bourdons. De plus, elle permet de prendre en compte différentes voies d'exposition des abeilles, dans la culture traitée et également aux abords, comme par exemple les bordures de champs, les cultures adjacentes ou encore les flaques d'eau » , souligne-t-elle.
L'Agence va même plus loin en préconisant la fixation de « valeurs seuils réglementaires au niveau européen pour les risques chroniques afin d'harmoniser les critères relatifs à la décision de mise sur le marché des produits ». Aujourd'hui, ces valeurs seuils existent seulement pour les risques aigus.