En raison de ses contraintes techniques, le transport aérien peine encore à recourir aux énergies renouvelables. D'où l'intérêt de favoriser le développement des carburants alternatifs. Dans le cadre du projet Genoptaire, consacré notamment à la conception et à l'exploitation de plateformes militaires (aéronefs de transport, avions, hélicoptères, systèmes de surveillance aériens) alimentées de manière durable et décarbonées, la direction générale de l'Armement (DGA) a commandé 200 litres de carburant bio-sourcé à Global Bioenergies, société spécialisée dans la production d'isobutène à partir de la biomasse.
Constituée d'atomes de carbone et d'hydrogène, largement utilisée dans le domaine de l'énergie, cette molécule est traditionnellement issue du pétrole. Selon Global Bioenergies, son procédé permettrait de réduire des deux tiers les émissions de gaz à effet de serre liées à sa combustion. Son carburant a été livré mercredi 16 novembre. Ses propriétés physico-chimiques seront d'abord évaluées par le Service de l'énergie opérationnelle de l'armée et ses partenaires (l'Office national d'études et de recherches aérospatiales et l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles), avant la réalisation de tests moteurs, en mélange avec du kérosène d'origine fossile.
Cette opération se déroulera avec des engins aériens comme des véhicules terrestres. Afin de simplifier sa logistique, l'armée française utilise en effet le carburant d'aviation pour les deux secteurs. Si elle est concluante, l'expérience pourrait permettre à l'armée de se passer des solutions existantes à base d'huiles végétales, huile de palme notamment, responsables en partie de la déforestation.
Depuis le 14 novembre, Global Bioenergies collabore aussi avec Shell pour développer et tester des carburants routiers à faible teneur en carbone. Dans un premier temps, les partenaires se concentreront sur des composants d'essence dérivés de matières premières bio-sourcées à indice d'octane élevé.