Selon une étude publiée le 25 avril par l'ONG européenne Transport &Environnement (T&E), l'utilisation du biodiesel de première génération dans les transports pourrait augmenter les émissions de CO2 de 4% en 2020, au sein de l'Union européenne. Ce qui équivaudrait à la mise en circulation de 12 millions de voitures supplémentaires en 2020 dans l'UE.
Le biodiesel est le biocarburant "le plus répandu sur le marché européen" et devrait représenter près de 70% du secteur d'ici 2020, selon l'étude (1) . En moyenne, ce carburant, obtenu à partir d'huile végétale vierge, générerait "80% d'émissions en plus que le diesel fossile qu'il remplace". Les biodiesels, issus de l'huile de soja et de palme, seraient respectivement "deux et à trois fois plus émissifs" que le diesel.
L'étude de T&E prend en compte le taux d'incorporation des biocarburants de première génération (biodiesel et bioéthanol) fixé à 7% dans la consommation énergétique finale des transports en 2020, selon la directive de septembre 2015. Si ce plafonnement à 7% "a été utile", il devrait toutefois "être abaissé à zéro après 2020. Ces biocarburants ne devraient pas être comptés comme des carburants à zéro émission", a déclaré Jos Dings, directeur de T&E. "Si nous poursuivons les mesures incitatives aux mauvais biocarburants, les bons biocarburants n'auront aucune chance", a-t-il prévenu.
La directive fixe également les émissions liées aux changements indirects d'affectation des sols (Casi ou Iluc) pour les biocarburants de première génération. Ces émissions sont comprises entre 8 et 66 grammes de CO2 équivalent par mégajoule (gCO2eq/MJ).
"En appelant à plafonner à 0% la première génération de biocarburants après 2020, T&E préconise davantage de combustibles fossiles dans les transports routiers", ont dénoncé les producteurs de biodiesel européen (EEB) dans un communiqué. L'étude de T&E "ne fournit pas une solution constructive pour la décarbonisation des transports", ont-ils ajouté.