La société de bioplasturgie, Carbios, annonce avoir franchi une nouvelle étape dans le développement de son procédé de dépolymérisation enzymatique en le rendant applicable aux fibres de polyéthylène téréphtalate (PET) des déchets textiles. La société serait capable de dépolymériser les fibres de déchets textiles 100% PET en leurs monomères d'origine : l'acide téréphtalique (PTA) et le mono éthylène glycol (MEG). C'est aussi elle qui, l'an dernier, avait mis au point un procédé de chimie verte permettant de produire du polyéthylène téréphtalate à partir de déchets plastiques.
L'objectif du nouveau procédé élaboré, soutenu par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), est double. Il s'agit d'abord de "fournir à l'industrie du recyclage une solution compétitive de valorisation des textiles usagés faits de ce polyester", explique Carbios dans un communiqué. L'autre intérêt est de donner à l'industrie textile, "la possibilité d'utiliser des fibres de polyéthylène téréphtalate recyclé pouvant totalement se substituer à celles issues de ressources fossiles" poursuit la société. En outre, cela permettra de contribuer à plusieurs objectifs environnementaux tels que la réduction des déchets mis en décharge ou la réduction de l'empreinte carbone. Pour Alain Marty, directeur scientifique de Carbios, "transformer des textiles polyesters indésirables en matière première de haute qualité (…) constitue une opportunité pour complètement changer le mode de fabrication et le commerce du textile en Europe et au-delà".