L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis en demeure le 16 janvier l'exploitant EDF de respecter ses obligations à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), concernant "la détection et le traitement des écarts" fixés par l'arrêté du 7 février 2012.
Le texte prescrit notamment les dispositions organisationnelles et techniques que l'exploitant d'une installation nucléaire de base (INB) doit satisfaire pour assurer la prévention des risques et des nuisances pour la sécurité, la santé et la salubrité publiques ou la protection de la nature et de l'environnement, rappelle l'ASN dans un communiqué.
Lors d'une nouvelle inspection (1) menée le 26 novembre 2013, l'ASN a constaté que "l'organisation mise en place par la centrale de Nogent-sur-Seine ne permettait pas de satisfaire l'ensemble des dispositions réglementaires", alors que "des insuffisances ont été mises en évidence à plusieurs reprises" depuis 2011.
EDF "n'a pas été en mesure" de présenter une liste consolidée des écarts que présente cette centrale nucléaire ni une évaluation "systématique de leur impact sur sa sûreté", estime le gendarme du nucléaire. Ce dernier considère que la gestion des écarts nécessite "un plan d'action rapide et ambitieux" de la part de la centrale. Les constats montrent "la nécessité de mieux former le personnel et de développer la culture de sûreté sur ce sujet".
L'ASN demande donc à EDF de lui transmettre sous deux mois le descriptif des dispositions techniques et organisationnelles mises en oeuvre pour "satisfaire les exigences réglementaires précitées et en évaluer l'efficacité". EDF est invité dans le même délais à présenter une liste identifiant les écarts aux exigences de conception, de réalisation et d'exploitation, et évaluer les conséquences du traitement de ces derniers.
L'ASN demande également de faire procéder, d'ici la fin de l'année 2014 et par une entité d'EDF "indépendante" de l'exploitation de la centrale, un audit du processus de gestion des écarts mis en œuvre.