Si un accident de la même ampleur que celui de Tchernobyl ou celui de Fukushima devait se produire dans la centrale nucléaire du Tricastin, quelles en seraient les conséquences ? Pour répondre à cette question, l'association Greenpeace France s'est tournée vers l'Institut suisse Biosphère (1) : ce dernier a estimé la distribution de la radioactivité (2) qui serait libérée dans ce cas en fonction des conditions météorologiques.
« En moyenne, plus de 13 millions de personnes recevraient une dose supérieure à 1 mSv, qui est la limite pour le public, note l'institut. Plus de 59 0000 personnes en moyenne recevraient une dose supérieure à 20 mSv, qui est la limite pour les radiologues et les salariés du nucléaire. Concernant les situations dites d'urgence, en moyenne, plus de 137 000 personnes seraient confrontées à une dose supérieure à 100 mSv – seuil à partir duquel le dilemme d'évacuation préventive et confinement absolu se poserait et devrait être résolu et mis en œuvre de façon cohérente en quelques heures ».
Des villes comme Montélimar, Valence, Lyon, Marseille mais aussi Bordeaux et Paris ou encore Munich, Milan et Barcelone pourraient être concernées. « La centrale nucléaire du Tricastin, vieillissante et exposée au risque sismique mais qu'EDF veut faire fonctionner encore au moins dix ans, est une menace pour des millions de personnes, d'abord en Auvergne-Rhône-Alpes mais aussi à l'échelle nationale et européenne », a souligné Roger Spautz, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France.