Le 26 juillet dernier, la Commission européenne avertissait Paris. "La France autorise des pratiques de chasse non sélectives, comme la chasse à la glu et au filet, qui ne sont pas conformes aux exigences de la directive sur les oiseaux", prévenait l'exécutif européen, laissant deux mois au gouvernement pour s'expliquer.
En fait de réponse, la ministre de la Transition écologique publie onze arrêtés qui reconduisent pour la campagne de chasse 2019-2020 les mêmes quotas d'espèces chassables avec des méthodes "traditionnelles" (filets, matoles, gluaux, tenderie) que la saison précédente. Ces chasses visent les espèces suivantes : alouettes, grives, merles, vanneaux et pluviers dorés. Les départements concernés sont les suivants : Ardennes, Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Var, Vaucluse. L'année dernière, le ministère s'était vanté "d'entériner la tendance à la réduction progressive des prélèvements de ces espèces".
"Il est temps que la France arrête de se mentir et de mentir aux Français : à ce jour, les mesures les plus élémentaires pour stopper l'effondrement de la biodiversité ne sont pas prises", s'indigne Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
La publication de ces textes fait suite à une série de décisions du gouvernement visant à autoriser la chasse d'espèces menacées. C'est le cas de l'autorisation de chasse de 18.000 tourterelles des bois pour la saison 2019-2020, précédée par celle de 6.000 courlis cendrés sur la même période. Cette dernière a été suspendue par le Conseil d'Etat le 26 août. La LPO a indiqué qu'elle avait également attaqué l'autorisation portant sur la tourterelle.