« Mettre en place une prise en charge gratuite du dépistage du taux de chlordécone dans le sang de la population ». Tel est l'objet d'un amendement (1) au projet de loi de finances pour 2020 (PLF 2020) voté le 17 décembre par les députés.
« Les populations des territoires ultramarins, et spécifiquement les Antillais, demandent aujourd'hui avec force que chacun et chacune puisse connaître le taux de chlordécone dans son sang (…). Répondre à cette demande relève de la responsabilité du plus haut niveau de l'État et de celle de la représentation nationale », a expliqué le député LReM Olivier Serva, auteur de l'amendement. « Près de 40 ans après l'utilisation de cet insecticide, 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont aujourd'hui, selon Santé Publique France, contaminés par le produit », rappelle l'élu de Guadeloupe.
Pour réaliser ce dépistage, la disposition prévoit un crédit de 2 millions d'euros pris sur le programme dédié à l'urbanisme et à l'amélioration de l'habitat. Un budget de 3 millions d'euros est, par ailleurs, alloué au plan chlordécone III pour l'année 2020. Ce vote fait suite à la publication, début décembre, du rapport de la commission d'enquête sur la contamination des Antilles françaises par cet insecticide organochloré utilisé jusqu'en 1993, malgré les alertes sanitaires. Ses auteurs, Serge Lechtimy et Justine Benin, réclament la création de deux fonds d'indemnisation, prenant notamment en charge le dépistage de la population.