Mercredi 15mai, France Nature Environnement (FNE) a annoncé refuser de participer au débat public relatif au centre industriel de stockage géologique de déchets nucléaires (
"La raison fondamentale, ou plutôt la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, est le refus de retarder de quelques mois ce débat", explique FNE qui estime que le refus de repousser le débat de six mois pour un projet qui va s'étendre sur plus d'un siècle, "prouve à l'évidence que la qualité du débat n'est pas le souci premier quand il s'agit du nucléaire".
Une décision actée en 2006
"Les débats concernant l'énergie nucléaire ont un point commun : les décisions sont prises à l'avance et il n'est pas question de discuter de l'opportunité du projet", critique la fédération, rappelant que l'enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux est décidé depuis 2006. Et de rappeler que la loi avait prévu trois laboratoires afin de retenir le meilleur site. Las, "les trois laboratoires sont devenus un seul et unique site qui est donc parfait « par définition » puisqu'il n'y en a pas d'autres".
Par ailleurs, FNE déplore que "la liste [des déchets destiné à Cigeo] n'est pas arrêtée, ni en quantité, ni en qualité", une situation qui découlerait du fait que le creusement va continuer pendant l'enfouissement. "Je creuse, j'enfouis, je creuse, j'enfouis...", ironise l'ONG.
La réversibilité en question
Par ailleurs, l'ONG doute du caractère réversible du stockage géologique. Rappelant que le débat public de 2005 sur la gestion ultime des déchets nucléaires avait plutôt conclu vers un entreposage réversible de longue durée, les tenant de l'enfouissement géologique "ont fini par convaincre les parlementaires de voter ce projet d'enfouissement en le qualifiant de « réversible »". Un choix qui "laisse un peu rêveur au regard de ce qui se passe dans la mine de sel de Asse en Allemagne (déchets nucléaires enfouis en 1967 et qui baignent dans l'eau) ou à Stocamine en France (incendie à 500 m sous terre dans des déchets chimiques hyper toxiques)", juge FNE. Et de regretter que la notion de réversibilité ne soit pas validée par le Parlement avant deux ans.