L'Académie des sciences a rendu public, jeudi 28 octobre, son rapport sur le changement climatique. (1) Ce document de 21 pages synthétise les interventions et discussions prononcées lors du débat sur le climat qui s'est tenu le 20 septembre 2010 à l’Académie des sciences. Le rapport, accepté à l'unanimité des membres de l'Académie, Claude Allègre compris, a été remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, qui avait demandé la tenue du débat.
Concrètement, les académiciens ont validé 10 conclusions. S'agissant du réchauffement intervenu entre 1975 et 2003, ils estiment qu'il est validé par "plusieurs indicateurs indépendants" et que "cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère." Quant à cette hausse, "elle est incontestablement due à l'activité humaine" et "elle constitue une menace pour le climat et, de surcroît, pour les océans en raison du processus d'acidification."
Un élément central de la controverse concerne le rôle joué par le soleil dans les changements climatiques observés. À ce sujet l'Académie conclut que "l’activité solaire, qui a légèrement décru en moyenne depuis 1975, ne peut être dominante dans le réchauffement observé sur cette période." Cependant, elle nuance ce propos en précisant que les mécanismes de transmission et d'amplification du forçage solaire ne sont pas encore bien compris.
Concernant les modèles climatiques, l'Académie considère leur usage nécessaire du fait de la complexité des mécanismes en jeu. Néanmoins, des "incertitudes importantes demeurent sur la modélisation des nuages, l’évolution des glaces marines et des calottes polaires, le couplage océan‐atmosphère, l’évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone." Ces incertitudes influencent-elles les résultats des modèles? L'Académie estime que "les projections de l’évolution climatique sur 30 à 50 ans sont peu affectées par les incertitudes sur la modélisation des processus à évolution lente."