Alors que le Giec alerte, dans son nouveau rapport, sur l'urgence des métropoles à s'adapter au changement climatique, l'Alliance HQE-GBC livre ses recommandations pour mettre en œuvre une stratégie de résilience et d'adaptation des bâtiments et des quartiers. Le 1er mars, l'association, qui regroupe les acteurs du bâtiment et de l'aménagement, a présenté son cadre de définition, qui propose cinq domaines et quinze leviers d'action pour un cadre bâti plus résilient.
Accompagner les acteurs dans la définition d'une stratégie d'adaptation
Six aléas climatiques sont pris en compte par l'Alliance : les vagues de chaleur, la sécheresse, les inondations, les submersions marines, les tempêtes et le risque incendie.
Collectivités, aménageurs, promoteurs… Élaborer une stratégie de résilience et d'adaptation pour le bâti doit permettre d'assurer la sécurité, la santé et le bien-être des populations, la continuité des services en cas de choc climatique, et limiter les coûts liés à la dégradation du cadre bâti (coûts assurantiels et de réparation, valeur immobilière, etc.), explique l'Alliance. Dans un document (1) publié fin 2021, elle détaille ses leviers d'action qui s'appliquent à différentes échelles : du bâtiment à l'aménagement en passant par les infrastructures, et pour toutes typologies d'opérations : neuves, réhabilitées ou en phase d'exploitation.
Préserver le confort des habitants tout en les sensibilisant à ces risques
L'adaptation des bâtiments est aussi « primordiale pour préserver le confort des occupants », ajoute l'Alliance, « avec en premier lieu la température et la qualité de l'air ». Elle rappelle notamment que la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) des constructions neuves prend en compte le confort d'été. À l'échelle des ouvrages, il existe également plusieurs solutions qui évitent le recours « massif » à la climatisation, comme systématiser les dispositifs occultants, le rafraîchissement passif, l'inertie thermique des matériaux, la végétalisation de la parcelle, etc., énumère l'Alliance.
Assurer la robustesse des réseaux et des approvisionnements
Pour assurer la continuité des services, l'Alliance HQE-GBC souligne aussi les enjeux liés à la robustesse des réseaux et aux approvisionnements en énergie, en eau, en ressources alimentaires, en informations ou à l'élimination des déchets. Il s'agit, par exemple, de protéger les réseaux « en enterrant les câbles électriques dans les zones soumises à des vagues de froid ou à des vents violents ». Elle propose en outre de « programmer des espaces d'agriculture urbaine et des lieux de réserve communs (production et stockage) » ou de fournir de l'énergie pour les besoins critiques du bâtiment en cas de défaillance des réseaux énergétiques (ventilation naturelle, chauffage passif, éclairage autonome des parties communes...).
L'Alliance prend également en compte les conditions géographiques des sites et des terrains qui sont les supports des bâtiments. L'intérêt est de dresser un état des lieux régionalisé des vulnérabilités, actuelles et à venir, concernant le climat qui « permettra de mettre en lumière les risques et leur degré d'intensité ».
Tous ces exemples d'actions doivent aider à définir une stratégie d'adaptation, en évaluant l'exposition et la vulnérabilité des biens et des territoires, en intégrant des dispositifs visant à les rendre plus résilients, et en s'appuyant notamment sur les solutions fondées sur la nature.